Tck tck tck… Festival des Inrocks : mercredi soir
Bad Lieutenant, Bat For Lashes, Violens et Wave Machine ont donné le véritable coup d’envoi du festival des Inrocks mercredi soir à l’Olympia.
Après avoir laissé carte blanche au label Kitsuné à la Boule Noire mardi soir avec French Horn Rebellion, Le Corps Mince de Françoise et Two Door Cinema Club, le festival des Inrocks a envahi l’Olympia avec Bat for Lashes et Barney Sumner (Joy Division, New Order) et son nouveau groupe : Bad Lieutenant.
19h et des brouettes : les lumières s’éteignent, le rideau s’ouvre, une ou deux notes retentissent et des musiciens masqués font leur apparition. La soirée commencera-t’elle par The Violens, Wave Machines ou Bad Lieutenant ? Heureusement, les masques dont se sont affublés les quatre farfelus sont à leur effigie… Wave Machines se lance alors à l’attaque d’un Olympia pas encore comble. De leur premier (et unique) album Wave If You’re Really There ils nous offrent évidemment le titre éponyme après avoir commencé par I Go I Go I Go suivi de Keep The Lights On. C’est une pop fantaisiste que nous proposent les britanniques. A force de mélanger les genres et malgré la voix insolitedu chanteur, Wave Machine devient malheureusement une musique agréable mais pas très révolutionnaire. C’est donc une prestation express ( 30 minutes à peine) qui a été offerte à un public laissé malgré tout sur sa faim.
Avant le mythique Barney Sumner et la fantasque Natasha Khan, escale outre atlantique – dont on aurait peut-être pu se passer d’ailleurs – avec les new-yorkais de Violens. Sonorisation catastrophique, instrumentalisation agressive et à la limite de la cacophonie, les jeunes va-t-en-guerre ont déçu. Pour tout dire, si l’on n’ avait pas vu leurs lèvres bouger on aurait pu croire à la prestation d’un groupe entièrement instrumental. La piètre qualité des arrangements, sûrement responsable de cette déconvenue, en est même arrivée à nous faire de la peine pour ces tous nouveaux rockers.
Après un interlude chanson française (La Fiancée) de quelques minutes, 21H sonnent et Barney Sumner et son équipe montent sur scène. Soudainement, l’Olympia est plein à craquer, le public n’attendait que cela : l’arrivée de Bad Lieutenant. Assurément LE concert de la soirée. Dans une ambiance électrique, la légende du new wave a offert un concert exceptionnel en reprenant Joy Division aussi bien que New Order. Malgré les années, Barney Stumner est toujours le même, sensationnel. C’est d’une main de fer qu’il mène son équipe, dont il ne reste plus que Alex James (Blur) pour nous faire revivre les meilleures chansons de Ian Curtis et Peter Hook. L’enthousiasme suscité par Ceremony nous montre une fois de plus que Barney Sumner n’a pas son pareil pour soulever les foules. Mais ce succès ne doit pas pour autant faire oublier les nouvelles chansons de Bad Lieutenant, en « avant-première » pour leur premier concert français Sink or Swim et Dynamo. En bref, un concert à la hauteur du monument qui était sur scène.
Epuisée mais encore d’attaque, la salle a finalement acclamé l’anglaise Natasha Khan de Bat for Lashes. La chanteuse nous fait entrer dans un univers mystique à mi-chemin entre l’onirisme du conte et le frisson du cauchemar. A première vue accoutrée en héroïne de conte pour enfants avec sa robe rouge, son nœud dans les cheveux et ses pieds nus, elle exerce vite une certaine fascination. Jusqu’à l’arrivée de son alter-ego (en blonde) Pearl sur un écran lors du premier rappel, l’étonnante Bat for Lashes nous fait voyager entre des mélodies sur-instrumentalisées (ajoutées à des sons pré-enregistrés) et la puissance de sa voix. Contraste entre cette voix exceptionnelle et une instrumentalisation qui peut être ultra chargée comme trop dépouillée : on flotte alors dans des moments solennels (presque ) ennuyeux (Glass) et dans une atmosphère chargée d’émotion (Sleep Alone). Émotion qui a d’ailleurs traversé la salle entière pour le dernier spectacle de l’année de Bat for Lashes.
Une soirée qui s’est donc terminée bien calmement avant de recommencer jeudi à la Cigale avec Hockey, Fredo Viola et Dan Black.
Pauline Moullot
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