Musique
Suede sort le grand jeu à La Maroquinerie

Suede sort le grand jeu à La Maroquinerie

11 October 2022 | PAR Adam Defalvard

Ce lundi 10 octobre, La Maroquinerie a accueilli Suede pour la tournée de leur dernier album Autofiction. Retour sur un concert grandiose où Brett Anderson a sorti le grand jeu au milieu de ses fans incontestés. 

Un retour sur scène en toute intimité

Pas de première partie pour Suede, ce soir c’est leur moment. Dans la petite salle (seulement 495 places) de La Maroquinerie, l’anticipation se fait sentir. Le groupe britannique emblématique de la Britpop s’apprête à fêter les 30 ans de son premier album en 2023 et compte bien prouver qu’il est toujours aussi vivant.

La structure du concert est très habile, d’abord l’entièreté de leur dernier album Autofiction puis une deuxième partie de reprise des plus grands hits. Mais si l’on se demande pour qui la salle vient réellement, pas de doutes à avoir, c’est pour Brett Anderson. Les autres musiciens du groupe (Mat Osman, Simon Gilbert, Richard Oakes et Neil Codling) sont en retrait par rapport au chanteur qui se rapproche constamment du public pour le laisser le toucher et lui prendre la main.

Le mythe Brett Anderson

Autofiction est absolument fait pour le live, les quelques manques au niveau des paroles disparaissent une fois que l’album est porté à la scène. “That Boy on The Stage” et “The Only Way I Can Love You”, avec son rythme classiquement rock à la Joan Jett, fonctionnent à merveille et transportent tout le public. Les trois guitares électriques (parfois seulement deux) et la batterie suffisent pour rendre la brutalité des mélodies. Les ballades comme “Drive Myself Home” sont un peu moins efficaces mais qu’importe, lorsque “What Am I Without You” commence, Brett Anderson descend dans le public et enlace ses fans, au plus près de son coeur. 

On se rend compte que pour ce groupe qui a été si important dans les années 90, les fans sont toujours là, et Brett Anderson joue de la position dont il jouit, celle d’une véritable idole. Il fait sentir au public qu’il l’aime et prouve avec vigueur que sa voix n’a pas pris une ride depuis les 90’s. La dernière chanson de l’album, “Turn Off Your Brain and Yell”, est évidemment la chanson idéale pour le live et le public est encouragé à hurler le refrain : “Can you feel the sunshine /When you turn off your brain and yell?” (Est-ce que tu peux sentir le soleil/Quand tu éteins ton cerveau et que tu cries ?).

Ceux qui sont beaux

La deuxième partie arrive, et avec elle le public revit l’époque glorieuse de la Britpop. “This Hollywood Life”, “We Are the Pigs”, “So Young”, la salle est galvanisée par les tubes du groupe interprétés avec force par Brett Anderson. Les mélodies de Suede ont un truc en plus, pourtant simples elles possèdent le charme de quelque-chose d’interdit, et bien qu’elles ne soient pas punks, elles en ont l’esprit. “Animal Nitrate” est évidemment un grand moment en live où le chanteur prend un plaisir fou à demander à son public : “Oh what turns you on ?” (Oh qu’est-ce qui t’excites ?)

Pour la dernière c’est bien sûr “Beautiful Ones” que Suede a choisi. Brett Anderson fait chanter a capella l’intro au public avant de donner le signal pour que les instruments se déchaînent en entamant cette chanson disruptive et grinçante. Un magnifique final pour un concert réussi qui a grandement bénéficié de la taille de la salle de La Maroquinerie qui permettait à Suede de se coller à son public et de le faire entrer dans son intimité étrange.

Avec autant de force que pendant leurs heures de gloire, en voyant Suede arriver sur scène, on se dit vraiment : “Here They Come/The Beautiful Ones”. 

Visuels : Photos du concert ©Adam Defalvard.

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Adam Defalvard

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