Rap / Hip-Hop
Suzuya : “Je cherche toujours à être le plus sincère possible dans mes chansons”

Suzuya : “Je cherche toujours à être le plus sincère possible dans mes chansons”

30 April 2021 | PAR Kevin Sonsa-Kini

Il est le petit poucet de la musique urbaine française. Après deux EP “Sans toi” et “L’amour c’est la guerre” et quelques titres dévoilés sur YouTube, Suzuya sort enfin son premier album intitulé “Condamné” chez E.47 Records. Le jeune rappeur y exerce un rap affranchi, naviguant entre asphyxie libératrice et profondeur de l’âme. Joint par téléphone, Suzuya se confie à Toute la culture sur ses chansons. 

Toute la culture : Qu’est-ce que cela vous fait de sortir votre premier album ? C’est un rêve de gosse qui se réalise ? 

Suzuya : La musique, je m’en foutais un peu quand j’étais petit. Mais quand j’ai commencé à en faire, mon but était de faire un album qui reste dans le temps. Je veux que mon premier album soit quelque chose qu’on écoute avant de mourir. 

Pourquoi ce titre “Condamné” ? 

C’est un titre que renvoie à quelque-chose qui se répète sans arrêt. C’est le sentiment d’être sorti d’un problème, mais que tout de suite, un autre problème arrive. C’est ça l’idée. 

A travers les quatorze titres de l’album, on s’aperçoit que vous évoquez beaucoup la mort. Quelle est votre vision de la mort ? 

La véritable mort selon moi, ce n’est pas de mourir en soi. C’est plus de passer sa vie à ne rien faire. Même si on ne vit que 30 ans, vaut mieux mourir en ayant fait un maximum de truc dans sa vie. Pour moi l’important, ce n’est pas la longévité mais plus ce que tu vas faire dans les temps qui te sont donnés. 

Il y a aussi dans l’album une chanson intitulée “Les jours perdus ne reviendront pas” où vous dites : “J’aimerais revenir en 2017”. Que signifie ce titre ? 

“Les jours perdus ne reviendront pas”, c’est une phrase que je prononce tout le temps. En gros, je veux dire que le passé ne reviendra pas. C’est l’idée qu’en fait, les choses qu’on aimait bien ou des personnes qu’on aimaient bien et qui sont mortes ne reviendront pas. 

A travers cet album, ressentiez-vous le besoin de vider votre sac et livrer ce que vous aviez sur le cœur ? 

Je cherche toujours à être le plus sincère possible dans mes chansons. Je fais toujours attention à la façon dont je m’exprime pour qu’il n’y ait pas de mauvaises interprétations. Je n’avais pas vraiment un besoin de vider mon sac. Je voulais juste exprimer mon ressenti. 

Le piano intervient dans beaucoup de chansons. C’est devenu votre instrument de musique favori ?

Oui, ça l’a toujours été avec le violon. Lorsque je fais un piano-voix comme dans “Condamné”, je me rends compte que c’est là où je suis le plus expressif. 

Finalement, êtes-vous fier du travail accompli pour ce premier album ? 

Oui effectivement ! Mon travail a payé. C’est important de bien s’impliquer dans quelque-chose parce que ça demande du temps. 

Si l’album remporte un certain succès, vous serez parti pour au moins dix ans dans la musique ? 

Que l’album marche ou pas, j’aurai la même envie de faire de la musique. Je ne fais pas de la musique en fonction des statistiques. Tout va dépendre de moi. Dans dix ans, soit j’aurai encore envie de faire de la musique, soit pas du tout. 

Visuels : A&K Communication (Karolyne Leibovici). 

Suzuya, 1er album Condamné (E.47 Records), disponible depuis le 30 avril 2021 (14 titres)=1. Condamné, 2. Meurs Cupidon, 3. Bouffe mon cœur, 4. Suzuya le vampire, 5. Personne ne t’aimera plus que moi, 6. Elle veut pas disparaître, 7. Derniers suçons, 8. S’il te plaît… Disparais… , 9. Les jours perdus ne reviendront pas, 10. Défiguré, 11. Fume le traître, 12. Ramasse tes entrailles, 13. J’viendrai vous hanter, 14. Catacombes

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Kevin Sonsa-Kini

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