Rap / Hip-Hop
[Live-Report] Abd Al Malik petit frère de Albert Camus à la Salle Pleyel (28/02/2017)

[Live-Report] Abd Al Malik petit frère de Albert Camus à la Salle Pleyel (28/02/2017)

01 March 2017 | PAR Yaël Hirsch

Le rappeur, cinéaste et écrivain Abd Al Malik reprenait le spectacle créé au Grand Théâtre d’Aix en Provence sous le signe de Camus à la Salle Pleyel, ce mardi 28 février 2017. Devant une salle quasi-comble, c’est plusieurs générations de frères qui se sont identifiés à un écrivain et un musicien révoltés.
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Tout commence par une voix off qui dit des textes clés de Camus. Abd Al Malik entre en scène sur la fameuse phrase entre l’Algérie et la mère de Camus et le “la” est donné d’une première partie très identitaire et très urbaine ou une route est tracée entre la banlieue de Neuhof et le quartier de Belcourt, à Alger. Depuis l’adaptation de Qu’Allah bénisse la France (2014) et son succès, la vidéo semble couler de source quand on parle d’Abd Al Malik et le Vjing est très bien utilisé, de même que deux danseurs de hip-hop. Après un beau titre évocateur “Quand j’ai lu Camus”, on quitte le rap identitaire pour se plonger dans une partie plus chanson, plu poétique, où des phrases du livre de jeunesse de Camus, L’Envers et l’endroit (1937) évoquent à un Abd Al Malik qu’on découvre aussi danseur sur ses longues pattes et derrière son perfecto, une chanson. Il y a “Le coin de l’immeuble”, “Le soleil est un royaume tragique”, “Le Marseillais” qui nous ramène au MIA et à l’antagonisme Est/Paca, mais aussi Gibraltar, que le chanteur fait sonner comme un pastiche ensoleillé du Port d’Amsterdam de Jacques Brel. De Camus, Abd Al Malik dit qu’il est à la fois son frère et une révélation, qu’il a voyagé avec lui jusqu’à New-York muni de la phrase forte “Il n’y a pas d’amour de vivre sans désespoir de vivre”.

Camus, c’est aussi l’apprentissage de “notre métier d’êtres humains”, que Abd Al Malik poursuit, dans la plus noble tradition : en faisant sonner les mots de la langue que nous partageons dans une troisième partie vibrante, où la musique donne beaucoup de fraternité.

visuel : affiche officielle

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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