Quand Syd Matters réinvente Bob Dylan
Dans le cadre de l’exposition Bob Dylan à la Cité de la musique, Syd Matters et ses invités ont inauguré ce cycle, en chansons. Retour sur cette soirée très prometteuse.
Le concert commence comme un voyage. Bien calé dans notre fauteuil nous nous apprêtons à sillonner les routes de l’Amérique à bord du fameux bus Greyhound (cher à Jack Kerouac) ou au volant d’une Cadillac pour les puristes. Qu’importe le véhicule, la magie est là.
Syd Matters ouvre le bal, l’énergie instrumentale est présente et les voix puissantes. Puis, H-Burns nous plonge dans un univers plus blues et remonte aux origines de la musique made in Dylan.
Influencé par Robert Johnson, Bob Dylan n’a jamais caché son admiration pour Woody Guthrie et Peter, Paul and Mary, des folkeux purs et durs. Le folk aura la part belle dans ce concert sans fausses notes. Les membres de Syd Matters nous régalent par leur capacité à passer d’un instruments à l’autre , sans oublier de passer derrière le micro et d’offrir leur version des titres de Dylan.
Mais dans ce voyage de la frontière canadienne aux confins de l’Alabama, n’oublions pas aussi les autres artistes, venus partager la scène de la Cité de la musique. Après le blues de H-Burns c’est au tour de Kate Stables, du groupe This is the it, de venir poser sa voix et d’entonner un gracieux Idiot Wind.
Quant au passage de Bertrand Belin, sur la scène de la Cité de la musique, il nous a étonné. Laissant pour un titre la guitare il a préféré le violon pour oser une version française de Ain’t Talkin’. Pari réussi, ce très beau poème de Bob Dylan, a conquis la salle. Et je me permets de citer ma voisine : « Quelle voix ce Bertrand Belin, un mélange entre celle de Serge Gainsbourg et le timbre d’Alain Bashung. » Il y a pire comme compliment.
Autre invité : Judah Warsky, très touché de pouvoir rendre hommage à son maître, il a choisi une interprétation des plus énergiques.
Mais la palme de l’originalité revient sans conteste à Shara Worden, du groupe My brightest Diamond. Particulièrement mystique, l’interprète est arrivée sur scène, vêtue de noir et d’une cape rouge, ainsi que de quelques grigris. Après une version quasiment ecclésiastique de The Times they are changin, Shara a fait une sortie remarquée : en jetant du riz (?), sur le public, telle une bénédiction.
Enfin, Anika, chanteuse berlinoise dont la voix rappelle celle de Nico, s’est totalement approprié l’univers de Dylan pour le réinventer et nous faire découvrir une atmosphère plus électronique parfois effrayante.
La fin du voyage s’achève par un joli tableau. Tous les musiciens sont réunis pour un dernier titre, le public parisien, tout en retenue jusqu’ici, en redemande…trop tard ce très beau voyage touche à sa fin.
Les concerts, autour de l’œuvre de Bob Dylan, continuent toute la semaine : mercredi 7 retrouvez Sophie Hunger, jeudi 8 mars : Moriarty et Samedi 10 ce sera Herman Dune.
Visuels : Robert Gil (c) Robert Gil : http://photosconcerts.com/syd-matters-paris-cite-musique-2012-03-06-a-history-of-bob-dylan-5803
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