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Un printemps de Bourges 2018, féminin et inspirant

Un printemps de Bourges 2018, féminin et inspirant

29 April 2018 | PAR La Rédaction

Les derniers concerts sont à peine terminés et le bilan du Printemps de Bourges 2018 a été rendu public. C’est une nouvelle année record, après celle de 2017, en terme de fréquentation, avec 80.000 entrées et plus de 250.000 festivaliers présents dans toute la ville de Bourges (contre 200.000 l’an dernier).

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De quoi satisfaire les organisateurs, les partenaires, notamment la ville, mais aussi les professionnels participants (dont la fréquentation a également établi un nouveau record, avec 3.000 accréditations).

Comme l’explique son directeur, Boris Vedel, ce succès est la preuve de la pertinence de « la réécriture du projet artistique pour un nouveau Printemps, dont les fondamentaux restent toutefois les mêmes, à savoir la découverte, l’émergence et la création, avec en plus une dose de sens du fait de notre rôle culturel et social ».

C’est une année où les femmes ont été particulièrement à l’honneur, le choix de la direction du festival étant d’assurer une programmation paritaire. Ce choix éditorial, très salué, aura été notamment symbolisé par le concert d’ouverture avec une affiche 100% féminine et très transgénérationelle, avec la participation de Véronique Sanson, Catherine Ringet, Juliette Armanet et Naya. A noter également la venue au festival de Charlotte Gainsbourg, qui était très attendue, de même que celle de Jeanne Added lors d’un concert solo.

Autre choix assumé, la proposition de concerts gratuits, sur la grande scène Séraucourt, avec cette année, la participation de Gauvain Sers, le déjà populaire interprète et protégé de Renaud. On retiendra également de cette 42ème édition, l’hommage à Léonard Cohen à la cathédrale de Bourges, avec la participation notamment de Raphaël. Le Hip Hop a aussi été à l’honneur cette année, avec Orelsan et Damso, mais aussi Lomepal, qui continue de tracer une route originale.

Parmi les 150 artistes présents dans les salles du Printemps, et avec un total de plus de 500 concerts extérieurs ou dans les bars, difficile de choisir ses « coups de coeur », tellement l’offre est importante, et les genres de plus en plus hybrides.

L’ambiance y est parfois survoltée. Pour preuve samedi soir, pour l’avant dernier jour du Printemps, Rone a assuré le spectacle et fait raisonné le Palais d’Auron et le Wavec ses sons électro dans un jeu de lumières rouge et bleu impressionnant, devant une foule exaltée de 12.000 fêtards. Il faut dire que l’ambiance avait été rapidement surchauffée grâce à Bagarre, transformant rapidement le W en dance floor immense.

 

Mêmes sans les têtes d’affiche, les autres salles n’ont jamais désempli. L’Auditorium a fait salle comble sur des rythmes haïtiens avec Mélissa Laveaux, à partir de chansons anciennes et d’hymnes vaudous au répertoire engagé. Ravis, les spectateurs ont enchainé pour assister à l’ensemble du spectacle de Ben Mazué, « La princesse et le dictateur », dont on ne soulignera jamais assez l’originalité d’un « seul en scène » ponctué de séquences filmées et de sketchs d’une grande drôlerie.

Et les deux salles du 22 étaient pleines à craquer, au point où il était difficile de se frayer un chemin, aussi bien pour écouter la quintet électro et électrique lyonnais du groupe Parquet, que l’envoûtante Corine, la nouvelle égérie française du disco des années 70 revisitée, qui a fait danser les festivaliers y compris les plus récalcitrants.

 

Mais la palme revient à Clara Luciani, mélange détonant de Françoise Hardy et Patty Smith, qui a offert au 22 une présence scénique incroyable, accompagnée de ses musiciens. D’un naturel confondant, avec ses jeux de guitare et de scène totalement maitrisés, dignes d’une immense professionnelle, à n’en pas douter, voilà une artiste qui comptera dans les années à venir. Outre la chanson, déjà primée l’an dernier avec Eddy de Pretto, les groupes de demain s’appelleront sans doute « L’ordre du périph » (hip hop) et « Appolo noir » (musique électronique), mis en avant par les iNOUïs 2018, prix dédiés à l’émergence artistique. Un printemps de Bourges décidemment en pleine forme et dont la thématique retenue l’année prochaine sera « Européen ».

Texte et photos : Jean-Emmanuel P.

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