Pop / Rock
[Live report] Julian Casablancas & The Voidz au Casino de Paris

[Live report] Julian Casablancas & The Voidz au Casino de Paris

09 December 2014 | PAR Elie Petit

Le chanteur des Strokes Julian Casablancas présentait hier, au Casino de Paris, le deuxième album de son projet solo avec The Voidz, dans un show puissant, et déroutant.

King Tuff, trio bon gros rock américain de l’artiste du Vermont, Kyle Thomas ouvre la soirée. Le chanteur et guitariste fait le show : Il passe du rock classique à un Offspring-style rafraichissant, alterne entre une voix claire et celle, nasillarde, d’un ado pré-pubère, joue des chansons courtes et expédiées, crie, joue à une main, respecte et se joue des codes. Kig Tuff, c’est comme du catch. C’est à la fois pour de vrai, et pour de faux.

L’attente est longue pour voir les Voidz et Julian Casablancas entrer sur scène. Mais la playlist d’attente est de très bonne facture.

Le groupe arrive sur un chaleureux et annonciateur « Demolición » du groupe péruvien Los Saicos. Julian Casablancas, bottines rouges et gilet de cuir, manches teintées de rouge, salue le public comme une Miss, entouré de vieilles télés aux mires et signaux déformés.

L’intro est lente et puissante et l’on reconnait immédiatement « Instant Crush », son featuring avec les Daft Punk. Le public hurle, pavlovien et hystérique, en entendant un des tubes de l’année, surgir devant leurs yeux. Le chanteur se courbe, s’époumone à hurler dans un micro à volume beaucoup trop réduit. Dommage. Ce sera le cas, tout le long du concert, la voix de Casablacas étant sans cesse en recul par rapport à son groupe, couvert et inaudible même parfois. L’énergie en est souvent aplatie, quelques effets sont ruinés.

Les titres s’enchainent, issus du nouvel album. Le chanteur s’adresse au public en français et lui confesse que parler le « fake-french » est sa spécialité. Derrière eux un échiquier géant dont tous les pions, bien alignés et en surnombre font face aux tours, cavaliers, fous, tous de travers, comme déboussolés. Une araignée dessinée, sur le côté, semble vouloir entrer en jeu.

Le tout est confus, très mélangé, dans les parties jouées impeccablement par les musiciens, les uns sur les autres, ou dans les styles empruntés, à l’image de son dernier album Tyranny, revendicatif, déstructuré et violent. Des blancs étranges s’intercalent entre les morceaux.

Les mélodies caractéristiques de Casablancas sont là, sa voix unique, ses effets, ses suites d’accords déjà présentes dans le premier Strokes. Et la signature des derniers albums, la superposition de sa voix saturée sur les riffs et passages de guitares (« Where No Eagles Fly » ou « Human Sadness »). La batterie, grimée d’un drapeau américain et lourde et les guitaristes font preuve d’une belle dextérité en duo.

Le moment le plus personnel et intimiste du concert, un piano-voix sur « I’ll try anything once », est compromis par deux fois, dans le rire, par un Casablancas qui ne se cale pas bien sur son musicien. La foule apprécie tout de même l’authenticité de ce moment.

Casablancas étrangle son premier guitariste avec le câble de son micro, bande les yeux du second, avant de se jeter à terre, à genoux, implorant. Le bis est intéressant avec un « Dare I Care » indianisant, qui reste dans les mémoires et discussions à la sortie d’une foule surprise et enthousiaste.

Visuel : (c) DR

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One thought on “[Live report] Julian Casablancas & The Voidz au Casino de Paris”

Commentaire(s)

  • Voilà une bonne programmation très rock pour le Casino de Paris. A la bonne heure!

    December 10, 2014 at 12 h 03 min

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