Pop / Rock
[Live report] Indochine, comme dans un rêve

[Live report] Indochine, comme dans un rêve

22 October 2013 | PAR Juliette Hebbinckuys

Toute La Culture était jeudi soir l’un des heureux invités de Live Nation à Rouen, à l’occasion de la reprise du Black City Tour 2, la tournée événement du groupe Indochine .Dans un magnifique Zénith plein à craquer, Nicola Sirkis et sa bande ont assuré le show pendant plus de 2h. Le public, toutes générations confondues, en a pris plein les yeux et les oreilles ! Qui a dit qu’Indochine était has been ?

Premier groupe de Rock français à avoir rempli le Stade de France en 2010, Indochine possède une armée de fans qui ne cesse de grandir au fil des ans. Depuis leur grand retour en 2002 avec l’album Paradize, le groupe enchaîne les succès et les tournées à guichet fermé. A l’occasion de la sortie de leur nouvel album Black City Parade en février 2013, ils débutent une nouvelle série de concerts baptisée Black City Tour 1 et 2. Et à 54 ans, Nicola Sirkis nous bluffe par sa présence, son énergie et sa prestation sans faute !
IndoNous étions dix journalistes, tous médias confondus, à avoir le précieux sésame pour assister au concert du groupe. Après 1h30 de bus et quelques bons sushis, nous arrivons au Zénith de Rouen. La salle est déjà bien remplie, et le groupe Klink Clock assure la première partie. Un duo mixte où monsieur joue de la guitare, tandis que madame s’occupe de la batterie. On pourrait croire qu’être deux dans une salle aussi imposante qu’un Zénith ne jouerait pas en leur faveur, mais les Yvelinois en ont  dans le ventre et réussissent à créer un univers visuel et sonore bien à eux. Malheureusement, notre retard dû aux embouteillages ne nous aura permis de les entendre que sur quelques chansons.

Mais notre déception n’est que de courte durée : déjà, les lumières s’éteignent et le concert commence. C’est au son de « Trashmen » que débute le spectacle : des images d’une ville, habillée par la lumière en pleine nuit noire. Et surtout, l’apparition de ce que Nicolas appelle le serpent : un écran circulaire, magnifique, qui jaillit des deux cotés de la scène pour venir faire le tour d’une bonne partie de la fosse. On découvre le groupe par transparence derrière l’écran, mais les images continuent à être projetées dessus pour conserver cette image de black city qui nous envahit. Afin de rester dans le thème, Indochine poursuit sa lancée avec « Black City Parade », le titre de leur album éponyme. Après quelques nouveaux titres, retour aux sources et aux basiques avec « Kissing my song » de l’album Wax (1996) puis « La nuit des fées », de l’album Paradize (2002).

Indo 2Si Nicola Sirkis pouvait donner l’impression d’être enroué et de manquer de voix en début de concert, il retrouve vite son timbre et au bout de quelques chansons, nous n’y voyons que du feu. Il poursuit donc sur sa lancée avec « Memoria », le 1er single de son nouvel album, puis « Little Dolls », 1er single de son album précédent, La république des météors, avant d’enchainer avec « Miss Paramount », un de leurs plus vieux titres. Indochine surprend, Indochine est omniprésent. La chanson « Wuppertal », en hommage à Pina Bausch, est un des moments les plus forts du concert. Le serpent, cette fois séparé en différents écrans, refait le tour de la fosse avec des images de la danseuse Alice Renavand, qui livre une superbe chorégraphie aux sons des « Ooooooh » du chanteur, repris par toute la foule. Difficile de sortir indemne de ce moment véritablement émouvant, et pourtant le chanteur reprend de plus belle ! « J’ai demandé à la lune », passage obligé dans un concert de cette envergure, puis « Tes yeux noirs » pour les plus nostalgiques. On retrouve également « College boy », qui débute par un discours homophobe qui fait froid dans le dos, mais bien évidemment hué par la foule. La chanson, qui a tant fait parler avec son magnifique clip réalisé par Xavier Dolan, est accompagnée des images du réalisateur mais complètement inversées, comme si l’on souhaitait un retour en arrière sur l’horreur de ce qu’il se passe dans cette cour d’école.

Indo 3Il fait chaud dans le Zénith de Rouen, mais rien ne semble pouvoir arrêter Nicola Sirkis une fois qu’il est lancé. « Putain de chaleur », nous dit-il ! Il ne croit pas si bien dire, mais malgré les corps moites et les odeurs de foule en délire, le public en redemande. Le groupe enchaine avec « Alice et June » puis avec un medley baptisé pour l’occasion Black City Club : un joli mix avec entre autres « Canary Bay », « Des fleurs pour Salinger » ou encore « 3ème sexe ». Après un premier rappel, une lumière rouge monte progressivement, et les premières notes de « Marylin » se font entendre. Afin de faire grimper la température, le leader du groupe s’offre une promenade de santé en plein milieu des gradins pendant leur fameux titre « 3 nuits par semaine ». Les gens rient, les gens pleurent, et Nicola semble se ressourcer au milieu de ses fans. Il tente de calmer le jeu en piano-voix avec Oli de Sat sur la chanson « The Lovers », mais c’est pour mieux repartir ensuite : les écrans du serpent surgisse à nouveau avec les bras du chanteur qui petit à petit s’agrandissent, et viennent englober la foule. Image quasi christique pour « L’aventurier » qui explose dans tout le Zénith de Rouen !

C’est bientôt la fin, mais Indochine ne pouvait pas partir sans interpréter leur nouveau titre « le fond de l’air est rouge », en hommage à Chris Marker, bien sûr, mais aussi aux révolutions étudiantes du printemps Québécois. Des images de manifestants en noir et blanc avec des touches de rouge, preuve que la révolution Indochine est bien en marche, et que le groupe sait vivre avec son temps et son actualité. Au bout de 2h20, c’est malheureusement l’heure de se quitter. Le groupe termine sur une version un peu électro de « Pink Water 3 », et seul bémol de la soirée, le réveil est brutal ! En à peine dix secondes, les lumières sont rallumées et on passe de Sirkis à Bowie sans y être véritablement préparés. Heureusement, nous avons la chance de pouvoir rencontrer le groupe pour nous consoler. Nicola nous confirme que sa gorge était fragile ce soir, mais on l’avait même oublié. Fatigué mais serein, il sait que ce concert n’est qu’une goutte d’eau dans la longue série du Black City Tour. Après un passage aux quatre coins de la France, notamment à Lille, Lyon, Marseille, ou encore Strasbourg, il terminera en apothéose le 27 juin 2014 au Stade de France. Et bonne nouvelle pour les plus fanatiques, le groupe a annoncé hier une deuxième date au stade le lendemain, 28 juin, car deux fois valent mieux qu’une !

Visuels: (c) Cédric Mathias / Magazine Karma

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Juliette Hebbinckuys

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