[Live-Report ] Gareth Dickson apporte ses fantômes écossais au Silencio
Ce jeudi 9 avril, l’attention était à son comble au Silencio pour écouter le fascinant Gareth Dickson, seul en scène avec son instrument et ses fantômes. Guitariste attitré de la diva psyché-folk Vashti Bunyan, Dickson a su pauser sans l’imposer un climat quasi-spirituel dans le bel écrin dessiné par David Lynch. Planant et troublant.
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Assis, presque immobile, souriant de sa seule voix au fort accent écossais et maîtrisant sa guitares dans des volutes d’harmonies condensées, Gareth Dickson avait l’air serein et heureux, ce jeudi 9 avril, devant le public du silencio. Yeux fermés pendant les morceaux, très concentré, il en a enchaîné une grosse demi-douzaine dans le silence la plus attentif de la salle. Chant murmuré qui semble porté tous les fantômes d’une lignées, cordes ultra-sensibles, le musicien évoque les femmes, la mécanique, les sentiments et l’impossibilité de la mort dans un grattement fort et nostalgique, qui ne laisse personne sensible. On se laisse porter et bercer par sa houle très personnellen=, par ses expérimentations calmes et profondes. Puis la guitare s’emballe, il reprend un peu de Joy Division, le planant “Atmosphere”, avant que les néons ne s’allument à leur tour pour saluer deux derniers tours de mélopée psyché. Le final est magistral à la guitare, avec un travail syncopé sur les accords de conclusion. On en sort séduit, hanté et en même temps très apaisé comme tanné de sel et de soleil, après un long voyage en mer.
Photo : (c) Ryo-Mitamura