Pop / Rock
[Live report] Ariel Ariel & Youth Lagoon au Café de la Danse

[Live report] Ariel Ariel & Youth Lagoon au Café de la Danse

27 September 2015 | PAR Bastien Stisi

Afin d’ouvrir la 7e édition de son Eldorado Music Festival – qui accueillera aussi ces jours-ci les lives de Petit Fantôme, d’Only Real ou encore de Housse de Racket –, le Café de la Danse accueillait hier soir les lives, aériens, sensibles, et donc complémentaires d’Ariel Ariel et de Youth Lagoon.

Ariel Ariel : promesses promesses

Ariel répété deux fois, d’abord, parce que c’est le prénom de son leader (Ariel Tintar, qui est bien un garçon), et aussi, parce que c’est le second souffle d’un échappé de Pendentif, un projet dont le chanteur et guitariste aura retenu l’attirance pour les mélodies duveteuses aussi bien piochées chez Christophe que chez Dominique A, et auquel il ajoute sur cette première aventure solo des nappes aériennes, rêveuses, prolongées, articulées par des compères de scène (à la batterie et au chant, notamment, Blandine Millepied, déjà remarquée avec April Shower). Ariel cite sa Martinique natale mais qu’il découvre à peine, lui dédie quelques rimes, alterne le Français et l’Anglais, livre son pendentifien « Comme Toi », et introduit sa propre vision de « La Condition Féminine » par le sample du mythique chanteur et poète camerounais Francis Bebey, qui évoquait pour sa part une « Condition Masculine » avec la classe caustique de celui qui sait manier les mots à sa guise.

Youth Lagoon : précieux et périlleux

Filiation élégante pour prestation clairement encourageante, à Ariel le garçon, et comme lors des prochaines dates du quatuor (qui assurera la première partie sur 4 prochaines dates, de Bruxelles à Copenhague) succède alors Trevor l’androgyne, de plus en plus maniéré (et maquillé) au fur et à mesure que ses albums, tous justes et jouissifs, se succèdent. Le dernier en date – Savage Hills Ballroom, Fat Possum Records –, est justement sorti vendredi, et justifie la présence massive de morceaux encore méconnus pour la plus grande partie de l’auditoire (« Highway Patrol Stun Gun », « Again », « Rotten Human »…), mais dont l’interprétation mettra de nouveau en exergue, comme souvent chez le jeune homme de l’Idaho (témoin le live consécutif à son précédent album donné alors au Trabendo), sa capacité à grossir et à amplifier en live, sans pour autant dénaturer le propos de base, ce qui est si gracieux et si aérien en studio.

Le live débute ainsi avec « The Knower », premier extrait de ce 3e album – peut-être moins attachant parce que moins urgent que ses deux prédécesseurs –. Et déjà, Trevor, que l’on sait si épidermique, ait déjà en train de frapper le sol avec un zèle presque malade, un geste qu’il répétera souvent (il rampera aussi, parfois) et qui donnera une explication toute logique à cet accoutrement vestimentaire qui ne semblait jusqu’ici pas forcément pas nécessaire (s’il porte un short en simili cuir, c’est donc parce qu’il fait en live beaucoup d’exercices). À ses côtés, un guitariste, un bassiste et un batteur (lui est claviériste), tous parés d’habits à motifs noirs et blancs (poids noirs, carreaux et marinières), viennent le soutenir dans l’exécution d’un live énergique, mais aussi largement frustrant (la réadaptation trop coulante de « Cannons » ne convainc pas) et globalement trop court (avec 3 albums, on est clairement en droit d’attendre plus qu’un set d’1h15).

Pas d’interprétation du merveilleux « 17 » ce soir (qui vaut pourtant tous les désastres adolescents du monde), mais celle du cathartique et essentiel « Dropla », issu du second album Wondrous Bughouse pour terminer. Trevor monte alors sur l’enceinte, et en pointant chacun du doigt, affirme haut et fort que personne ici ne mourra jamais (« you’ll never die, you’ll never die »). L’affirmation n’est sans doute pas juste, mais ça n’a pas d’importance, puisque l’espace d’un couplet, on y aura un tout petit peu cru.

La programmation complète de l’Eldorado Music Festival se consulte par ici.

Visuels : (c) Ybouh

Le toucher : ces mots de l’amour ou la beauté à l’ hôpital…
Une Platée de Minkowski / Pelly toujours aussi réjouissante à l’Opéra Garnier
Avatar photo
Bastien Stisi
Journaliste musique. Contact : [email protected] / www.twitter.com/BastienStisi

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration