Pop / Rock
L’interview stroboscopique : Night Riders

L’interview stroboscopique : Night Riders

19 November 2013 | PAR Bastien Stisi

NIGHT-RIDERS-SOMBRE-DANSECrépitements lumineux, rugissements scintillants et coup de strobo sur la « Sombre Danse » synthpop et rétro de Night Riders, en concert ce soir dans les contrées obscures de l’Espace B, pour lequel on vous faisait gagner des places par ici

En préparant mes questions, j’ai tapé « Dernière Danse » au lieu de « Sombre Danse » sur Google, afin de réécouter votre morceau. Bon, je suis tombé sur le morceau de Kyo…

C’est très marrant que tu me parles de Kyo, car nous étions voisins de studio au Point Éphémère avec mon groupe de hardcore quand nous étions résidents là-bas, il y a quelques années. De sacrés fêtards, donc pas spécialement de préjugés vis-à-vis d’eux. Bon, nous nous permettions quelques blagues de temps à autres par rapport à leur musique, mais j’ai surtout des souvenirs de franches rigolades…

Synthpop obscure, rétro et avant-gardiste. Est-ce trop pompeux comme terme pour qualifier votre musique ou est-ce que ça convient assez bien à ce que vous souhaitez mettre en place ?

Oui, ça colle pas mal. Disons que nous avons été mis dans différentes cases depuis nos débuts, nous n’arrivons plus vraiment à avoir d’avis sur la question. Nous avons créé un certain univers, conceptualisé notre démarche, et celle-ci évolue selon nos envies et le parcours du groupe. Nous aimons l’analogisme, le vintage, les synthétiseurs, les partis pris forts, et nous nous efforçons de nous remettre en question dès qu’il s’agit de faire de la musique ensemble. Ce qui me frappe dans ta question c’est l’aspect anachronique, qui est un peu notre terrain de jeux : nous brouillons les pistes, utilisons les vieilles méthodes pour faire de la musique de notre temps.

https://soundcloud.com/nightridersknightsrideon/night-riders-sombre-danse-hd

Quelle drogue/alcool est-il préférable de consommer pour écouter avec le plus de pertinence possible Night Riders ?

Selon l’envie, l’heure, chaque droque est contextuelle pour en profiter pleinement. Néanmoins je pense que les psychotropes seraient les plus adaptés.

Et votre « Sombre Danse » , il vaut mieux l’engager à quelle heure ?

Notre musique est nocturne.

Finalement, les Sexy Sushi ne sont pas les seuls punks de la métropole nantaise… Vous balancez également des objets dans votre public ou vous vous contentez du jet d’une poésie du bitume sacrément pensée ?

Mise à part notre chanteuse qui s’est exilée là-bas il y a trois ans, nous ne sommes en réalité pas Nantais d’origine. Nous sommes certainement punk de par notre parcours et notre culture, mais notre parti pris live est de rester naturels et d’éviter toute mise en scène…C’est tellement vulgaire de sauter dans tous les sens à trente ans bien tapés !

Vos morceaux rappellent dans une certaine mesure les ambiances vaporeuses et délétères de certains morceaux du premier album de La Femme. C’est un propos ordurier et insultant ou un compliment à vos yeux ?

Pas du tout insultant non, mais je ne connais pas plus que ça. Dans mon souvenir, il y a un côté très surf musique/new wave à la française et sous speed ou mdma. Disons que notre musique n’est pas du tout rock, mais il y a peut-être un petit coté psychédélique que nous partageons.

On trouve sur la toile presque davantage de remixes de vos morceaux que de morceaux originaux. C’est de la pure paresse ou une véritable passion pour la refonte électronique ?

Nous évitons de faire des remixes par principe, il n’en existe que très peu, par contre nous avons été effectivement pas mal remixés, mais pas au point d’avoir plus de remixes que d’originaux ! Nous avons fait le choix de nous faire remixer pour faire circuler le nom et diffuser nos EP tant bien que mal…Trois EP en trois ans, des singles à droite à gauche, et un album dans la boîte, je te trouve un peu sévère !

Un album dans la boîte ?

Oui, l’album est prêt, enregistré en avril 2012 par nos soins et mixé il y a un an avec notre pote Sylvain Biguet. Nous commençons doucement la com’ au travers d’une série de « singles » faisant partie de cet album que nous sortons au compte-gouttes. Sombre Danse en fait partie, il y en a un second à paraître début 2014 : « L’espace et le temps », remixé à l’occasion par Marie-Madeleine et Calypso, toujours en téléchargement libre et en vinyles. Nous sortirons l’album dans la foulée quand nous aurons suffisamment travaillé le reste et tourné un petit peu.

À notre niveau et en tant qu’indépendants autoproduits, nous nous devons de réfléchir à des stratégies d’ensemble à la manière de micro-labels. Si on se plante sur une sortie, nous n’avons plus de budget pour le disque d’après, c’est vraiment un enjeu à chaque sortie.

https://soundcloud.com/nightridersknightsrideon/night-riders-lecho-residuel

Night Riders en première partie de Femminielli Noir, ce soir à l’Espace B, à partir de 19h30.

Visuel : © pochette de Sombre Danse de Night Riders

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Ines Zorgati

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