Pop / Rock
Le Show Intime d’IDER au Point Ephémère (31/01/2020)

Le Show Intime d’IDER au Point Ephémère (31/01/2020)

02 February 2020 | PAR Pierre Pouj

Le duo londonien était de retour à Paris pour faire preuve de leur talent indéniable à créer une pop à la fois douce et sérieuse. C’était au Point Éphémère et c’était clairement poignant.

On avait découvert IDER il y a maintenant plus d’un an, dans le cadre de l’Avant-Garde du Pitchfork, au Café de la Danse. Rapidement, la salle était tombée amoureuse des deux anglaises et de leur pop féerique. Arrangés autour de samples, de synthés, parfois d’une guitare et d’une boite à rythme, les voix des deux londoniennes sont à tomber. Après leur premier EP, Sorry, sorti en 2017, le monde découvre petit à petit leur genre. Influencée par bon nombre de styles différents, leur musique s’articule autour d’une pop lente, calme et douce, relevé par de la soul, du hip-hop ou encore du rock très indé. Les deux, chanteuses, ont des voix qui se marient à la perfection. Calmement, leurs arrangements conquièrent le coeur et donne envie de ne jamais s’arrêter. Qui plus est, leurs textes profonds mettent en avant une génération perdue, en mettant en exergue les malaises du monde et de nos sociétés. Rien qu’au titre de leur premier LP, sorti en 2019, l’on comprend assez rapidement le genre de lyricisme dont font preuve les deux femmes. Emotional Education est dans la même veine que leurs précédentes sorties. Porté par le succès international du single “You’ve Got Your Life Ahead Of You Baby”, IDER peut ainsi faire passer de profonds messages, orchestrés par deux voix pures et différentes instrus-pépites.

Comme première partie, on ne peut pas faire plus prenant. On découvre une femme, seule sur scène. Une guitare sur elle, sur le côté un ordi et un pad. Les lumières sont fixes, la scénographie brumeuse, donnant des airs assez mystérieux, irréel, au set. Lançant ses beats et synthés par son pad, accompagnés par une guitare claire, la voix d’Art School Girlfriend est captivante. Elle domine la scène. Ses sons, lents, calmes, sur des synthés doux et simples, accompagnés par une rythmique dénudée de fioritures aux accents hip-hop, sont absolument hypnotisant. L’anglaise explore la fine frontière séparant la pop et l’électro à merveille et réussi à créer un sentiment de plénitude dès les premières notes entamées. Deux EP et plusieurs singles en poche, l’on attend la sortie de son premier LP pour découvrir un peu plus l’univers de cette artiste qui paraît féerique. Une vraie découverte.

Depuis leur date au Café de la Danse, leur set a quelque peu évolué. On retrouve toujours sur scène deux micros de chaque côté. Au pied de l’un, un pad, une basse et une guitare, devant l’autre un clavier. Mais, cette fois-ci, l’on retrouve une batterie, en retrait. Devant un Point F rempli, mais pas trop, les deux londoniennes débarquent, ovationnées et accompagnées de leur batteur. Ce qui frappe, c’est l’alchimie entre les deux musiciennes. On sent dès les premiers instants que les deux ont une relation particulière. Commençant et finissant leur son les yeux dans les yeux, ponctués de sourires complices, leur bonne humeur rayonne sur le public. Tout comme leur set. Balançant leur pop parfois ensoleillé, parfois mélancolique, changeant ainsi profondément la couleur de leur performance au fur et à mesure des tracks, la communion avec le public est à son maximum. Parfois parasité par le son du bar accolé à la scène, au grand dam de l’ingénieur son, quelque peu énervé, le set est à la hauteur de tout ce qu’on pouvait espérer, et ça se sent au niveau du public, qui répond par des ovations à chaque fin de track. Échangeant de places fréquemment, les deux chanteuses s’adonnent parfois à des moments seule à seule, les yeux dans les yeux, soutenus simplement par leur batteur, donnant un côté intime et touchant à un set chargé d’émotions. C’était un moment hors du temps, atypique et exécuté à la perfection.

Crédits Photo : Cover de IDER – Emotional Education

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Pierre Pouj

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