Pop / Rock
La révélation KISHI BASHI : un concentré d’influences « Indie Rock » à consommer sans modération !

La révélation KISHI BASHI : un concentré d’influences « Indie Rock » à consommer sans modération !

06 May 2013 | PAR Juliette Hebbinckuys

Kishi Bashi, de son vrai nom Kaoru Ishibashi, est un violoniste virtuose américain d’origine japonaise, chanteur, compositeur et multi instrumentiste. Signé sur le label américain Joyful Noise, son premier album « 151a » sort en France le 6 mai 2013. Le titre, qui fait référence à un terme japonais, signifie « une fois dans sa vie ». Mais autant vous le dire tout de suite, il y a de fortes chances pour que vous écoutiez les morceaux de cet opus bien plus d’une fois dans votre vie !

Après avoir collaboré avec des artistes comme Regina Spektor, Sondre Lerche et Of Montreal, Kishi Bashi s’est lancé depuis 2011 dans une carrière solo. Et il semblerait qu’il ait eu raison ! Encensé par la critique américaine, il a été nominé « Best new artist of the year » en 2012, et il a été invité à différents festivals majeurs aux Etats Unis, avant d’entamer une tournée européenne au mois de Mai. Il sera d’ailleurs au Nouveau Casino le 6 mai 2013, et nous aussi ! Car son album, bercé d’influences fortes telles qu’Animal Collective, Sigur Ros ou encore Passion Pit, est une véritable réussite. Aériens, pleins de légèreté, ses titres nous font voyager et nous donnent envie de tantôt partir sur les routes au volant d’une vieille décapotable, et tantôt se balancer sur une vieille balançoire accrochée à un arbre, nostalgie d’une enfance qui s’éloigne. Un album printanier, nous entrainant volontairement vers l’été, mais qui reste très agréable à écouter même pendant les longues journées d’hiver. Multi-saison donc, comme les multiples genres qui influencent ses créations, entre une pop légère et des airs entrainants.

Kishi Bashi, c’est la touche pop et acidulée de Passion Pit, l’univers cristallin et pur de Sigur Ros et de son leader Jonsi, ajouté au coté instrumental d’un Bon Iver à son meilleur niveau. Même si l’on regrette que son album soit si court (34 minutes environ), l’intensité et la qualité sont bien présentes, et ses chansons vous accompagneront toute la journée. Dès la première piste, le ton est donné : un début calme, un air de violon, c’est l’introduction. Mais très vite, le ton change, l’air devient entêtant, et la référence à Animal Collective est tout de suite bien présente. Le deuxième titre, « Manchester », se révèle féérique : il explose, mais tout en douceur et en subtilité. C’est la troisième chanson qui se révèle peut être la plus éclectique. Un mélange entre une ballade des Beatles, l’instrumental de Passion Pit, son propre univers aérien, et des chœurs entêtants qui vous emmènent danser sur une plage déserte : c’est « Bright Whites ». « It all began with a burst », 4ème titre de cet opus, offre une belle énergie et une belle rythmique, alternant avec facilité voix de tête et mélange de chœurs. Ça part de tous les cotés, c’est motivant, et surtout on en redemande ! C’est là qu’arrive « Wonder woman, wonder me », peut être la seule déception de l’album. Une pause lancinante mais malheureusement un peu lassante, qui n’arrive pas à nous transcender et nous donne envie de passer à la chanson d’après. Ce qui tombe plutôt bien, puisque celle qui suit se nomme « Chester’s Burst over the Hamptons », et nous donne l’occasion de repartir de plus belle au son des violons. « Atticus in the desert » offre un refrain qui, un peu comme ces chansons à la mode telle « Hey Ho » des Lumineers, vous reste en tête pour ne plus vous quitter.  Mais le titre le plus marquant est sans aucun doute « I am the antichrist to you ». Dans le style de Jonsi, on s’envole vers une sensibilité assumée, une musicalité plus subtile et une harmonie quasi parfaite. « Bear the Bright out of me », c’est le 9ème et dernier morceau de cet album. Un condensé de ses différentes chansons, et des univers qu’elles dégagent. Très lentement, on réalise que c’est la fin, jolie conclusion en répercussion à son « Intro/Pathos, Pathos » qui ouvrait le bal des festivités. « 151a », c’est une parenthèse enchantée à écouter sans modération.

Le temps nous dira si son univers réussit à imprégner autant que les artistes qui l’ont influencé, et si ce mélange des genres a permis de créer son genre à lui. On aurait tendance à dire qu’il arrive peut être un peu tard, car certains airs peuvent paraitre déjà vus. D’un autre coté, les Vampire Weekend ou Gotye ont réussi à percer sans nouveauté musicale forte, et l’habile mélange de ses violons couplés à des sons pop plus artificiels pourrait être une jolie marque de fabrique.  Espérons qu’il réussisse, comme les autres, à se renouveler pour ne pas lasser. En tout cas, c’est tout ce qu’on lui souhaite !

 

L’agenda culturel de la semaine du 6 mai 2013
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Juliette Hebbinckuys

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