Pop / Rock
Max Colombie d’Oscar and the Wolf: “Je suis vraiment heureux de ce que j’ai écrit et produit” [Interview]

Max Colombie d’Oscar and the Wolf: “Je suis vraiment heureux de ce que j’ai écrit et produit” [Interview]

11 September 2017 | PAR Donia Ismail

Venu tout droit de Belgique, Oscar and the Wolf est l’une des révélations de ces dernières années dans l’univers de la Pop. Entre obscurité et lumière, l’univers du groupe belge est enivrant à souhait et transporte vers un tout autre monde quasi effrayant. À l’occasion de la sortie de leur deuxième album, Infinity, TouteLaCulture a pu rencontrer le leader charismatique, Mac Colombie.

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Donia: Pour ceux qui ne vous connaissent pas, d’où vient le nom Oscar & the Wolf?
Max: Je voulais créer un projet composé à la fois de lumière et d’obscurité. Oscar est la lumière et le loup (wolf en anglais, ndlr) signifie l’entité sombre qui rode autour du projet. C’est également ce que je fais tout le temps dans ma musique: j’essaye de créer un équilibre entre ces deux monde, afin que les personnes qui m’écoutent ne sachent jamais si la chanson est lumineuse ou sombre.

D: En 2014, vous avez sorti un album très attendu, Entity. Vous vous apprêtez à en sortir un second. On entend le plus souvent que le deuxième album est le plus compliqué, parce que le public a  des attentes spécifiques. Comment l’avez-vous senti? Lequel vous a mis le plus de pression?
M: Le premier était facile parce que je n’avais rien à perdre. Donc j’ai fait ce que j’avais envie de faire. Il est vrai que le second m’a posé plus de problèmes. Lorsque que j’ai senti cette pression, j’ai pris peur et j’ai commencé à trop réfléchir. Mais à un moment, j’ai réussi à lâcher prise, et je me suis dit que le plus important était que je m’écoute moi, et non pas les autres et leurs attentes. Donc je me suis détendu. J’ai une bonne équipe autour de moi qui m’aide à rester calme. Et maintenant, je suis vraiment heureux de ce que j’ai écrit et produit.

D: Vous avez construit une réelle esthétique autour de cet album. Commençons par la pochette du disque. C’est une peu sinistre, sombre. On peut totalement sentir une atmosphère propre aux vampires…
M: L’album traite de mon désir de vivre pour toujours. Je voulais donc devenir cet être super naturel. La métaphore est celle du vampire évidemment, parce qu’ils ont cette capacité d’être immortel. Sur la pochette, on peut aussi apercevoir une larme, ce qui signifie que ce changement a un coût. Donc je vais devoir dire adieu au soleil, je vais devoir abandonner un certain nombre de choses. C’est un peu comme Arielle dans la Petite Sirène, qui perd sa voix lorsqu’elle décide de devenir humaine. Et d’un côté, je voulais quelque chose de sombre sur la pochette, parce que l’album est beaucoup plus lumineux que le précédent. Je voulais créer une sorte de contraste avec ma musique.

D: Votre album, Infinity, semble très personnel. On ressent de la mélancolie à travers l’ensemble de l’opus…
M: Je pense que la plupart des choses que j’écris sont personnelles. C’est lié à ma philosophie, à la façon dont je vois le monde. D’une manière générale, cela reflète mes idées autour du désir, la perte, autour de la question « pourquoi les choses ne sont-elles pas interminables » et de ma tristesse par rapport à ce phénomène. Mais aussi autour du pouvoir destructeur, et comment une personne peut devenir néfaste quand elle n’arrive pas à atteindre son désir. Et ce désir devient alors destructif, dans le sens où les choses que tu désires le plus, sont celles qui te tueront à la fin. C’est le principe de la vie, je suppose.

D: Poser une étiquette sur votre album, et à une plus large échelle votre musique, est assez compliqué. Peut entendre parfois de l’électro, mais aussi de la pop ou de la Soul. Comment décrieriez-vous votre album? Existe-t-il un genre pré-établi qui correspondrait à votre musique, ou non?
M: Je pense qu’en général c’est de la pop, on l’entend clairement. Je voulais que mon album soit en quelque sorte un album qu’on écoute en aléatoire. Je ne veux pas que les gens l’écoutent du début à la fin, et qu’ils aient qu’une seule expérience avec lui. Je préfère qu’ils pensent à une chanson, et qu’une semaine après c’est une autre qui leur plait. Je ne veux pas qu’ils n’en retiennent qu’un son à la fin. Je le conçois plus comme un tas de choses éclectiques, une sorte d’expressions de sentiments à travers les genres musicaux.

D :Dans votre clip vidéo, il y a un réel travail artistique, quelque chose qu’il est très compliqué de trouver de nos jours. Parfois, on a l’impression d’admirer une  peinture. Est-ce que c’est vraiment important pour vous d’établir une véritable esthétique?
M: Oui, c’est important d’avoir une certaine esthétique je pense, et pas juste de faire quelque chose au hasard. J’étais inscrit à une école d’Art en Belgique, donc c’est un facteur important pour moi. D’un autre côté, c’est très compliqué de transformer une chanson en images. C’est pour cela que j’essaye toujours d’avoir un certain pouvoir dessus. J’ai vraiment besoin d’avoir le dernier mot sur tout. Je pense que c’est la seule manière de créer une pièce sincère.

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D: Vous aviez avoué être très inspiré par Francis Bacon et Roman Polanski. Peut-on trouver quelques connexions entre ces deux artistes et votre clip Breathing?
M: Visuellement parlant, je ne pense pas qu’il y aie de connexions. J’aime créer ce lien avec ces deux artistes entre ce qu’ils font et la façon dont je crée les sons. Peut-être Bacon, parce qu’on peut retrouver tous ces thèmes bruns dans le clip, mais cela reste plus sombre. C’est surement plus proche de Bacon que de Polanski.

D: Vous avez un univers totalement éclectique. Mais de quel univers musical venez-vous? Quel genre de musique écoutez-vous?
M: Sans aucun doute: Pausini, Les Fugees, en fait la plupart des sons qui étaient sur MTV quand j’avais 6 ans. Mais je reste jamais fixé sur un seul genre, même si je pense que c’est quelque chose de bien. En réalité, je n’écoute pas vraiment de musique. Je n’ai pas de musique sur mon téléphone, je n’ai pas d’Ipod ou quoique ce soit qui puisse en jouer. J’aime bien les musiques de Rihanna ou encore de Lana Del Rey. Je ne les écoute pas, mais je sais que j’aime bien.

D: Vous aviez dit dans une interview, quelque temps après la sortie de votre premier album, que vous vouliez utiliser des accords de guitare arabes avec des beats électroniques pour votre prochaine album. Il est vrai qu’on semble les entendre parfois…
M: Oui, il y a une réelle influence arabe dans cet album. Je pense que dans Fever, il y a une sorte de mélange entre sons arabes et country même, pour être honnête. Il y a clairement des influences arabes, elles sont juste cachées.
Je suis porté vers ce genre de musique. Il n’y a pas vraiment de raisons qui expliqueraient pourquoi j’ai voulu mettre des sons arabes. J’aime écouter ces sonorités, parce que cela me fait ressentir certaines choses.

D: Pensez-vous au prochain album?
M: Oui! J’ai d’ailleurs commencé à l’écrire. J’ai composé deux chansons ces dernières semaines. Elles sont très très lentes. Une sorte de lent pole dance triste je dirais. Totalement différent de ce que je m’apprête à sortir. Mais j’aime faire des choses totalement opposés à mon style.

Infinity disponible sur toutes les plate-formes de musique en ligne dès le 29 septembre.

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Donia Ismail

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