Pop / Rock
Entretien : EDGÄR ou les Simon & Garfunkel de 2022.

Entretien : EDGÄR ou les Simon & Garfunkel de 2022.

03 July 2022 | PAR Pierre-Lou Quillard

A l’occasion du Mainsquare festival d’Arras, nous avons rencontré le duo electro-folk Edgär. Originaires d’Amiens, Ronan (guitare) et Antoine (clavier) se sont produits sur la grande Scène du festival ce samedi 2 juillet 2022. Ils nous racontent la genèse de leur groupe et de leur premier album, Secret.

 

Toutelaculture : Merci à vous de nous recevoir. On vous a découvert avec grand intérêt récemment. Electro, folk, pop, rap parfois… votre univers est au carrefour de plusieurs genres. Comment aimez-vous à vous définir avec vos propres mots ?

Antoine : Nous, on dit qu’on est un peu Simon & Garfunkel de 2022. C’est-à-dire quelque chose de très pop avec des harmonies vocales… Mais avec aussi une puissance électro-rock. C’est assez simple. Simon & Garfunkel fait vraiment partie de nos influences communes. On a pleins d’influences communes mais vraiment, ce sur quoi on se rejoint le plus avec Ronan, c’est la pop britannique et notamment Simon & Garfunkel, et américaine aussi.

TLC : Il y a aussi un peu de French Touch chez Air ou Phoenix ?

Ronan : Oui, dans ce qui est plus moderne, on vient un peu des mêmes influences. Beaucoup de rock, de pop rock, d’électro. Il y a vraiment pleins de choses qui se mélangent et c’est vrai que l’élément central, c’est les harmonies vocales. On peut avoir sur l’album un morceau très folk. Un autre très électro. On navigue un peu entre tout ça.

TLC : Vous vous appelez Edgär, avec un tréma. Quelle est l’histoire derrière ce nom de scène ?

Antoine : L’histoire, c’est qu’on savait qu’on voulait un prénom pour être unifiés sous une même entité mais que on ne savait pas vraiment quel prénom… On en a cherché plein. Et puis, on travaillait au même endroit avec Ronan, à Amiens, à la Lune des Pirates. Et on allait manger dans le resto juste à côté qui s’appelle le Baratin. Et le patron s’appelait Edgar… Et du coup, on s’est dit pourquoi pas et c’est resté. C’est devenu Edgar, sans tréma au début. Et quand on a voulu travailler, avant les premiers concerts, le logo, tout ce qui est charte graphique, on en a parlé avec un pote à nous qui est graphiste. Il a fait notre logo et c’est lui qui a ajouté les deux points. Eh mais c’est une bonne Idée ! Pourquoi t’as fait ça ? _ Bah, les gars, vous êtes à deux, vous chantez à deux en harmonies. Ces deux points sur le « a », c’est vous-deux quoi ! Et du coup, en interview, maintenant ou dit que les deux points, c’est nous deux ! Comme si c’était une superbe idée qu’on avait eu alors qu’en fait c’est l’idée de Laurent (le graphiste), haha !

TLC : Il y a plusieurs groupes qui font ça. On peut penser à Maneskin.

Antoine : Bien sûr ! C’est méga important à l’heure des réseaux sociaux de travailler ce point-là, ou ces deux points-là !

TLC : Vous êtes originaires d’Amiens où la scène pop-rock est assez dynamique. Comment vous êtes-vous rencontrés et comment on se démarque sur ces scènes de Picardie ?

Antoine : On s’est rencontrés il y a 10 ans. Parce qu’on avait chacun un groupe. Et en fait, à Amiens, on fait rapidement les mêmes plateaux, avec les mêmes groupes… LA lune des Pirates et puis pleins d’autres bars. Parce qu’à l’époque, les bars, c’était à la mode. Du coup, c’est à ce moment-là qu’on a créé Edgär parce que moi j’aimais vraiment ce que faisait Ronan dans son projet et puis on avait ce rêve fou d’en faire notre métier tous les deux. Et travaillant déjà dans la musique, on a un peu lâché nos groupes qui étaient des groupes de copains mais qui n’avaient pas d’ambition d’en faire leur métier. Donc on a travaillé directement avec un accompagnement spécifique des gens avec qui on travaillait dans nos vies pros.

Ça nous a permis d’être bien conseillés, d’éviter certaines erreurs qui nous font perdre du temps au début et d’avoir accès directement aux gens qui peuvent te faire jouer, te donner des contacts. Donc on a commencé par la lune des Pirates et puis très vite, on a fait les plus grosses scènes de la région.

 

TLC :  Vous aviez déjà sorti deux EP avant l’album cette année.

Ronan : Oui, avec un gros single sur le premier EP puisqu’il a atteint 4,5 Millions de streams sur Spotify. C’est aussi une des choses qui nous a fait évoluer aussi vite. Et voilà l’album.

TLC : Ce premier album s’intitule « secret ». Il est sorti le 1er avril 2022. Que pouvez-vous nous dire de sa conception ?

Antoine : Il a été conçu pendant le confinement. Comme on ne chantait qu’en anglais, on a eu le temps de tester des textes en français pendant le confinement et d’étoffer un peu tous ces morceaux que l’on mettait de côté pour faire un album. Et donc, on a bossé pendant le confinement, à distance. Dès qu’on pouvait faire une attestation pour aller chez l’un enregistrer des voix, on le faisait… dans des conditions assez particulières oui. Une fois que le confinement s’est terminé, on est partis mixer, réarranger certains titres. À ce moment-là, on a choisi les titres qui nous semblaient être le plus fort et puis ça a composé cet album.

TLC : Sur votre site, vous revendiquez être la rencontre des voix d’un romantique et d’un l’extraverti. Qui est qui ?

Antoine : Bah, Ronan est plus romantique.

Ronan : Oui, on a les deux caractères qui se complètes bien. C’est pour ça qu’on l’a quand même mis en avant dans ce qu’on raconte.

Antoine : C’est pour ça que je porte des grosses chaussures, pour savoir que c’est moi l’extraverti ! (rires)

TLC : Est-ce que c’est aussi l’essence de vos chanson, un alliage d’émotions contrastée, de nostalgie teintée d’une grande énergie ?

Antoine : J’ai l’impression qu’au départ, on était plus dans le romantisme, la nostalgie, la mélancholie. Toi, tu écrivais tout seul. Et ce côté extraverti a amené à ce côté romantique qui est la base du propos artistique de Edgär. Le côté extraverti, il est plus là pour dire Aller, je mets des grandes chaussures, des costumes sur la plages…

Ronan : Oui, et il est plus là en live. Il y a une énergie en live qui se déploie à ce moment-là aussi.

TLC : Cette nostalgie renvoie à l’enfance et l’introspection. C’est un de vos thèmes de prédilection ce retour aux sources ?

Antoine : Oui, dans l’enfance, il u a un truc un peu naïf, un peu spontanée. On a l’impression qu’il y a plus de rêverie.

Ronan : Moi, j’ai plus l’impression que l’on explore le monde du rêve que celui de l’enfance. C’est juste le monde du rêve est lié au monde de l’enfance.

Antoine : C’est plus le rêve que l’enfance. Comme Mathieu Chedid en fait. Il y a beaucoup d’enfance mais il y a surtout un curseur de poétique, de mondes rêvés… Franchement, c’est sans doute l’un des artistes français qui est pour nous une référence. On a écouté les mêmes albums, les mêmes titres… On a été touché par les mêmes choses chez lui, les mêmes extraits poétiques.

TLC : Et aujourd’hui, vous jouez sur la même scène que lui, au Main Square d’Arras ! Vous avez enchaîné les dates dans le nord à Amiens, Saint-Quentin, Arras… Vous ferez la première partie de Mika à Valenciennes, le 14 juillet… Ça compte pour vous de garder cet ancrage régional ?

Antoine : C’est vrai qu’on nous appelle beaucoup dans la région. Beaucoup de programmateurs recherchent des têtes d’affiches à moins de 200 kilomètres. Mais on bouge aussi beaucoup sur ces deux mois.  On a été à Tours. On va à Chambord, Concarneau, Bar-le-Duc… La tournée est nationale. Mais oui, on aime bien jouer en tête d’affiche quand c’est notre public. Après, faire une tournée en Europe, ce serait bien aussi. Même pas si loin, en Belgique. Je pense même que quelques dates en Angleterre, comme on beaucoup d’influences anglo-saxonnes, je pense que ça plairait aussi. Dès qu’on nous invite à jouer autre part, on ira.

TLC : Beaucoup de gens vous ont découvert il y a deux ans avec votre titre Stuck in your Shadow en featuring avec le beatboxer MB14. Comment s’est passé cette collab ?

Antoine : Bah en fait, MB14, on le connait depuis très très longtemps puis qu’il est amiénois. Il y a plusieurs années, moi, j’ai passé le casting de The Voice. Et ils m’ont demandé si connaissais des chanteurs. J’ai parlé de MB14. Je vais vous partager la vidéo d’un pote à moi sur Facebook. Il s’appelle MB14, c’est un beatboxeur, il défonce ! Un mois après, il m’appelle, il me dit T’as donné mon nom à The Voice, j’ai passé les castings, je passe le truc et tout… Et il a été en finale. Et avec Edgär, on s’est dit qu’on voulait faire un feat à un moment avec un rappeur. Et nous, on savait qu’en plus de faire du beatbox comme un dieu, il savait aussi rapper et chanter. Et on a fait ça chez Ronan, à la cool. On a écrit le texte, en une heure, c’était fait. C’est un très bon souvenir.

TLC : Merci pour cet entretien. On vous souhaite une bonne continuation.

 

Avignon OFF : Un certain penchant pour la cruauté de Muriel Gaudin, mise en scène Pierre Notte
« Axiomatique » de Greg Egan : Chef-d’œuvre, ni plus ni moins
Pierre-Lou Quillard

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration