[Chronique] « The Belt » d’In The Valley Below : l’amour et la pop en duo

Étranges et perturbants en live, où ils fusionnent parfois leur souffle et leur âme comme s’ils devaient devenir une entité unique, Angela Gail et Jeffrey Jacob accouchent en studio et avec leur premier LP The Belt d’une progéniture moins perchée et largement plus convaincante.

[rating=3]

Elle vient du Michigan, et lui de Memphis, mais c’est sous le soleil de Los Angeles que le premier album d’In The Valley Below (tout comme leur premier EP Peaches) a été édifié. C’est sans doute de cette diversité géographique que vient l’alternance de voltages et de températures d’un disque au sein duquel cohabitent avec justesse le rock froid et ninety (« Neverminders », « Stand Up »), la new wave héroïque (« Last Soul »), les lamentations étirées (« Medecine Pocket», « King Tide »), la pop hédoniste faiseuse de joie mesurée (« Dove Season », le tube sombrement popeux « Peaches »). Un monde où les chaînes pénitentiaires (ou masochistes ?) font figure d’instruments percussionnistes, où les synthés orgue-euilleux accompagnent les vrombissements excités de la guitare et de la batterie, où la pop évoque le sexe, la mort, la religion avec une pareille solennité convaincue. Ambiance de rites sectaires exécutés sur la piste glacée d’un dancefloor.

Un monde aussi où ne cessent de dialoguer les voix des deux amants, qui se chevauchent lorsqu’elles ne se répondent pas, et qui dominent avec une belle profondeur un album définitivement conçu en duo. L’amour, c’est mieux à deux, dit le proverbe mille fois répété par les adolescents trop sensibles. Et l’indie pop assombrie aussi ?

In The Valley Below, The Belt, 2014, Jive Epic / Sony Music, 47 min.

Visuel : © pochette de The Belt d’In The Valley Below