Musique
Après 20 ans, l’intarissable rock de “The Libertines” résonne encore

Après 20 ans, l’intarissable rock de “The Libertines” résonne encore

25 October 2022 | PAR Lucine Bastard-Rosset

Le début des années 2000 marque l’arrivée d’un tout nouveau groupe de rock : The Libertines. Exactement 20 ans plus tard après leur formation, ce lundi 24 octobre 2022, les quatre musiciens ont enflammé le Zénith de Paris, déchainant la foule venue expressément les voir. 

Ce n’est pas la première fois que le Zénith de Paris accueille The Libertines. En 2014, un concert marquait la réunion de ses membres, séparés en 2004 après la fin de la tournée de leur second album. Aujourd’hui, le groupe internationalement reconnu a trois albums à son actif – Up the bracket (2002), The Libertines (2004) et Anthems for Doomed Youth (2015) – et de nombreux fans.

Première partie : Pregoblin

Face à un public pas encore au complet, le groupe Pregoblin a ouvert le concert. Sur scène, ils sont seulement deux : un guitariste et un chanteur, accompagnés de leur ordinateur. Débute alors une musique aux tonalités rock, mêlant MAO (Musique Assistée par Ordinateur), guitare et voix.

Dès la première chanson, l’engouement du public ne se fait pas sentir et des regards désarçonnés s’échangent. Une incompréhension émane de la petite foule qui se rend compte très rapidement que le chanteur n’est pas dans son état normal : son corps entier tremble, il a du mal à tenir le micro, son chant est partiel et bancal. Impossible de ne pas voir qu’il est incapable de rentrer dans sa musique.

Afin de relancer l’ambiance, Pete Doherty monte sur scène accompagné de son chien et chante quelques minutes. Le public se réveille enfin, mais son adhésion ne dure pas, trop rapidement éconduite par un retour en coulisses du chanteur de The Libertines.

Une seconde partie bien plus réussie : Trampolene

Dès la seconde première partie, l’ambiance est tout autre et le public se réveille avec le groupe de rock alternatif britannique Trampolene. Constitué du chanteur et guitariste Jack Jones, du bassiste et chanteur Wayne Thomas et du batteur Rob Steele, Trampolene présente une musique rythmée et entrainante. Alors que les paroles chantées sont majoritaires durant les premières chansons, elles laissent ensuite le pas à des phrases plus scandées et slamées, dont la poésie entre en résonance avec les instruments. La voix de Jack Jones se fait plus profonde et se teinte d’une émotion singulière.

Durant tout son concert, Jack Jones ne cessera de dialoguer avec son public. Le bonheur qu’il a de jouer à Paris en première partie de The Libertines est palpable et il ne fait rien pour la cacher. C’est d’ailleurs la larme à l’œil qu’il terminera son show, touché par l’accueil qu’il a reçu.

Le groupe tant attendu : The Libertines

Sur le mur du fond s’étend l’immense photo-montage de la première pochette d’album du groupe. La couleur rouge et les lettres majuscules sur fond blanc non alignées rappellent le mot d’ordre des Libertines : le libertinage, c’est à dire cette attitude anarchique qui va au delà des règles précises et des mœurs qu’impose la société. Eux, au contraire, sont libres et sans entraves.

Dès la première chanson, le public dans la fosse se déchaîne et les pogos débutent. On se rentre dedans, on crie, on chante, on exprime sa joie ; tout cela au milieu d’une musique énergique portée par les guitares, la basse et la batterie. Peu à peu, maints objets traversent la foule – des gobelets, des vêtements, des bouteilles – et des spectateurs slament au milieu d’une mer humaine.

Les plus grandes chansons du groupe sont réinterprétées en live avec les petites variations fidèles aux concerts. Carl Barât et Pete Doherty se font un malin plaisir à chanter en chœur sur un même micro, tandis que le bassiste Hassal reste muet et de son côté. Derrière eux se tient le batteur afro-américain Gary Powell qu’il n’est pas possible de manquer avec sa tenue vert pomme. Il se fera d’ailleurs applaudir à maintes reprises lors de ses solos aux rythmes jazzy.

 

The Libertines a livré un très beau concert au Zénith de Paris et après 20 ans, cet intarissable groupe de rock résonne encore au sein de différentes générations.

Visuel : ©Pochette Up the bracket

 

 

 

This Week in Paris, 24 October
Shin hanga, merveilles de l’estampe moderne
Lucine Bastard-Rosset
Après avoir étudié et pratiqué la danse et le théâtre au lycée, Lucine a réalisé une licence de cinéma à la Sorbonne. Elle s'est tournée vers le journalisme culturel en début d'année 2022. Elle écrit à la fois sur le théâtre, la musique, le cinéma, la danse et les expositions. Contact : [email protected] Actuellement, Lucine réalise un service civique auprès de la compagnie de danse KeatBeck à Paris. Son objectif : transmettre l'art à un public large et varié.

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration