Ouverture du festival Présences 2012
Le festival de création musical de Radio France Présence s’est ouvert ce week-end au théâtre du châtelet. Consacré à la musique contemporaine et à la création il met cette année en lumière le talent du jeune compositeur argentin Oscar Strasnoy. Trois opéra et six créations mondiale seront interprétés par les différentes formations permanentes de Radio France, ainsi que par des ensembles invités, des chefs et solistes réputés. En outre, des œuvres de Britten, Mahler, Schumann, Stravinsky ou encore Luciano Berio, appartenant à l’univers d’Oscar Strasnoy, viendront étoffer la programmation.
En consacrant cette 22e édition à Oscar Strasnoy, les organisateurs du Festival Présences accordent pour la première fois une place plus importante à l’opéra et au chant. Strasnoy s’intéresse en effet particulièrement à l’art lyrique. Lors du concert inaugural (donné le vendredi 13 janvier au Théâtre du Châtelet du festival) nous avons d’ailleurs pu entendre Le Bal, création française, sorte d’opérette contemporaine, inspirée d’une nouvelle d’Irène Nemirovsky présentée ce soir-là, dans une version sobrement mise en espace par le librettiste, Matthew Jocelyn, avec d’amusants dessins d’Hermenegildo Sabat projetés sur un écran au-dessus de l’orchestre dirigé par l’Estonienne Anu Tali. La distribution est dominée par Miriam Gordon-Stewart, véritable chanteuse-actrice elle est extraordinaire dans le rôle de cette mère de famille, bourgeoise parvenue, légèrement hystérique. On salue également la Norvégienne Ann-Beth Solvang, la jeune soprano Trine Wilsberg Lund dans le rôle de l’adolescente rebelle et facétieuse, et la prestation haute en couleurs du ténor français Fabrice Dalis. Le Bal, œuvre pleine d’humour a étonné par sa dimension comique ainsi que par son extrême versatilité : cordes moqueuses, vents sarcastiques, effets syllabiques, onomatopées, ricanements, tant de procédés qui confèrent à l’œuvre du compositeur une dimension théâtrale indubitable.
Samedi, nous avons pu écouter deux créations hommages à Luciano Bério dont Ecos, un cycle de 14 pièces pour instruments solistes, ou chaque pièce fait échos aux fameuses Sequenza de Bério. La musique de Strasnoy semble ici tenaillée par un dialogue à la fois avec le répertoire musical, mais aussi avec la littérature. En effet, dans cette pièce le compositeur utilise des fragments de Cendrillon (dans les versions de Grimm et de Perrault), quelques mots prononcés par l’instrumentiste articulent le morceau. Enfin samedi soir le compositeur rendait hommage à Paganini avec une création mondiale commande de Radio France : un concerto pour violon inspirés de trois des 24 Caprices pour violon seul de Paganini, interprété par la soliste Latica Honda-Rosenberg. Le programme de dimanche était lui aussi très varié : de la musique d’ensemble, une opérette à capella. Autant d’œuvres qui font d’Oscars Strasnoy un artiste inclassable. Sa musique, véritable mélange des genres, brasse différents styles (on y retrouve Malher, Debussy, Stravinsky, Bério ou encore Ravel), et interpelle par sa diversité. Une diversité qui la rend captivante et maintient sans cesse l’intérêt du spectateur. On attend donc avec impatience le week-end prochain pour pouvoir découvrir les autres facettes de la personnalité musicale d’Oscar Strasnoy.
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