Notre Dame De Paris écrin de La Création
Notre Dame de Paris fête ses 850 et se meut en écrin magnifique pour La Création de Haydn par l’Orchestre de chambre de Paris dirigé par Thomas Zehetmair avec pour soliste Sophie Karhaüser, Werner Güra, Matthew Brook soutenu par le chœur la Maitrise de Notre Dame de Paris, Lionel Sow à la direction.
Notre Dame de Paris, son architecture unique, ses pierres touchées par tant d’Hommes, son sol foulé par les humains du monde entier depuis 850 ans attire tous les jours, fidèles, curieux, touristes et parisiens.
Deux files immenses de spectateurs se dessinent devant la cathédrale, une foule dense portée par la brise légère du printemps à la naissance proche. Les spectateurs s’installent de tous les côtés de la cathédrale, ils attendent La Création de Haydn, inspirée par la genèse de la bible son succès est quasi immanquable depuis sa première audition.
Le souvenir vif de La Création, somptueuse à la salle Pleyel sous la baguette de Laurence Equilbey doit absolument se cacher dans un coin du cerveau, tant sa perfection était proche, pour laisser place à cette découverte à venir par l’Orchestre de Chambre de Paris que nous avions applaudit récemment lors d’un très beau concert Beethoven au théâtre des Champs Elysées avec Aldo Ciccolini.
Après une courte allocution d’un prêtre, l’orchestre de Chambre de Paris s’installe, suivi de la Maitrise de Notre Dame de Paris dont les jeunes filles sont affublées d’une cape bleu quasi pervenche donnant à penser que l’église n’aurait pas dépassée l’âge de la communion solennelle…
Faisons fi des costumes, laissons place aux solistes et au chef (en tenue de maître yoga) pour la création du monde en notes d’Haydn.
L’équipe semble ravie de démarrer ce voyage et le chaos peut laisser place à la lumière.
Thomas Zehetmair a une direction un peu sèche, saccadée, il semble alterner entre l’engagement et la distance neutre. Le son de l’orchestre est cependant très beau, fidèles à leur niveau, les musiciens de l’orchestre de Chambre de Paris maitrisent le son et les couleurs de leurs instruments sans perdre le fil de l’œuvre. Les vents expriment toutes leur beauté à de nombreux moments et utilisent finement les résonances et réverbérations complexes de la cathédrale. La maitrise de Notre Dame de Paris montre une belle voix malgré un manque de répartition, d’équilibre, de couleurs et une vraie difficulté face aux multiples rebonds sonores de la cathédrale donnant l’impression que la voix comme une vague n’avance pas mais revient sur elle-même…
Sophie Karhaüser virginale en robe blanche et châle noir livre de beaux aigus et prend plaisir à faire jouer sa voix sur la partition. Matthew Brook s’amuse, joue le texte, le souligne parfois à en faire sourire les spectateurs heureux d’entendre sa voix chaude et puissante. Werner Güra, déploie des prouesses vocales et les multiples couleurs du ténor sont magnifiques à chaque intervention, seul ou mêlé aux deux autres solistes.
L’ensemble est très agréable à entendre, l’orchestre, les solistes, le chœur se répondent, se mêlent et se mélangent pour créer le monde et chanter l’Amour d’Adam et Eve grâce une magnifique partition et de jolies harmonies.
Les spectateurs applaudissent pour faire revenir de nombreuses fois l’équipe pour des saluts joyeux.
Ce concert à Notre Dame de Paris, cathédrale parisienne unique avec l’Orchestre de Chambre de Paris, la Maitrise de Notre Dame de Paris et trois solistes fût un moment d’enthousiasme pour les musiciens comme les spectateurs emplis de musique au moment de retrouver la beauté du paysage parisien nocturne.