Musique
Noa : “Les chansons, comme les enfants, ce sont des miracles de la vie”

Noa : “Les chansons, comme les enfants, ce sont des miracles de la vie”

25 February 2013 | PAR La Rédaction

Après quatre ans d’absence, la chanteuse israélienne nous revient avec Classic Noa, un coffret composé de trois albums inédits enregistrés en version symphonique, qu’elle présentera sur scène le 28 février au Théâtre du Châtelet, entourée de soixante et un musiciens dirigés par Ilan Mochiach

Vingt ans après vos débuts, quel regard portez-vous sur votre carrière ?

Je suis fière d’avoir “survécu” à vingt-quatre ans de carrière sans avoir jamais renoncé à mon intégrité, toujours à la recherche de l’excellence. Je m’efforce de toucher le coeur et de stimuler l’esprit. Les modes, la célébrité, la richesse matérielle, ce n’est pas ce qui me motive. Je ne suis qu’un humble serviteur du dieu de la musique. La musique est ma seule religion.

Il y a dans vos derniers albums une volonté d’épure, de simplicité, comme d’aller à l’essentiel…

Ce coffret regroupe trois albums. Live est une sorte de best-of de chansons originales, orchestrées par le quatuor à cordes napolitain Solis et arrangées par Gil Dor pour la plupart. Les deux autres albums sont différents. Songbook Israël est une sélection de chansons en hébreu qui constituent une partie du patrimoine musical d’Israël. Il était important pour moi de rendre hommage à ces chansons. Noapolis, enfin, est dédié à la grande tradition du songwriting napolitain. Ces chansons sont des joyaux musicaux, avec un attrait universel et aussi une grande connexion à mes propres racines : les immigrants, les femmes luttant pour leur reconnaissance, la liberté, la fraternité toutes ces choses que je trouve ancrées dans la culture juive, et en même temps, profondément liées à l’humanité.

On se souvient de votre rôle d’Esmeralda dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris. Cela vous a-t-il ouvert des portes ?

Pour être franche, non pas vraiment. Je suis un esprit libre et ma force est dans mon style original qui mêle l’écriture et le chant. A ce jour, dans mes concerts en France, les gens demandent “Je ne sais pas”, “Mishaela” et l’”Ave Maria païen”, rarement “Vivre”.

Quelle est votre manière de composer ? partez- vous du verbe ou plutôt de la musicalité d’un son d’une note ? Etes-vous plutôt une collectionneuse de mots sur des petits bouts de papiers ou de sons ?

je n’ai pas une façon de composer particulière. Parfois, j’écris une phrase ou une phrase, laisser mijoter, et j’y reviens des mois après. Parfois, une chanson peut naitre en seulement quelques heures. Les chansons, comme les enfants, ce sont des miracles de la vie.

Depuis votre participation à l’Eurovision, les jeunes chanteurs se réclament de vous, vous citent comme une influence, comment vous positionnez-vous par rapport à ça ?

Mira Awad et moi-même ne sommes pas allés à l’Eurovision pour «gagner». Nous étions parfaitement conscients du fait que nous ne pouvions pas rivaliser sur la scène euro-Pop. Nous voulions juste attirer l’attention des millions de téléspectateurs de l’Eurovision pour transmettre notre message: il doit y avoir une autre façon !. Nous avons reçu des centaines et des centaines de lettres de jeunes partout dans le monde, en particulier les jeunes Arabes pour Liban, Syrie, Iran, Irak, l’Egypte et les Emirats, en disant qu’ils ont été émus par notre message, que nous parlions dans leur voix. Je ne peux pas vous dire combien nous sommes fiers tous les deux ,c’ était de ce fait, pour moi,  un accomplissement vraiment grand, beaucoup plus important que de «gagner» un concours. Par ailleurs, le pays qui nous a donné le plus grand nombre de points, 10, c’était la France! Oui, Merci !

Le 28 février prochain, vous allez remonter sur la scène du Théâtre du Châtelet. C’est une scène comme les autres ou bien c’est un rendez-vous particulier avec le public ?

C’est toujours un plaisir particulier que de jouer pour le public parisien. Et puis combien de fois dans sa vie a-t-on la chance de monter sur scène avec un orchestre symphonique aussi prestigieux ? Ce magnifique ensemble me donne l’occasion de faire des choses que je ne ferais pas autrement, de donner aux chansons des arrangements riches et uniques. Nous allons jouer des chansons de Classique Noa, plus quelques surprises. Je suis ravie de rencontrer de nouveau ce merveilleux public français !

Vous connaissez bien les scènes parisiennes. En préférez-vous une particulièrement ? Laquelle vous à le plus marquée ? Une anecdote à nous raconter ?

NOA: J’ai fait de merveilleux concerts  dans beaucoup  d’endroits dans votre grand pays. Je  me  souviens de la tournée avec Sting dans les  Zénith  à travers la France. Cela a été passionnant.

Pour vaincre le trac, avez-vous un rituel avant de monter sur scène ?

Je me concentre, j’essaie de rester calme. Je bois de l’eau et du thé. Je me nettoie, physiquement et spirituellement, en passant par une sorte de «métamorphose», en me maquillant moi-même et en enfilant ma robe de scène. J’entre en scène comme dans un temple…

Quel est votre petit coin secret à Paris ? Un quartier, un bar,  un restaurant, un jardin où vous aimez retourner ?

Je n’ai pas un endroit en particulier.  Si je pouvais, j’engloutirais Paris et l’emmènerais partout avec moi tout le temps


Vos projets pour 2013 ?

J’ai l’intention de travailler sur la nouvelle musique dans mon studio, produire en France et d’autres pays, de continuer mon activité pour la paix et développer un projet Internet de nouvelles, également relié à la musique, que pour l’instant c’est un secret plus, bien sûr, , mon travail majeur: mère de trois enfants!

Jean-Christophe Mary

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