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“Deftones” métallise et immortalise les Nuits de Fourvière !

“Deftones” métallise et immortalise les Nuits de Fourvière !

10 June 2022 | PAR Lucine Bastard-Rosset

Soir après soir, l’amphithéâtre des Nuits de Fourvière gagne en intensité. Ce jeudi 9 juin, c’est le groupe Deftones qui a su déchaîner le public. Une foule de métalleux s’est emparée de la fosse, hurlant à la Lune et se tournant éperdument vers Chino Moreno. 

Un groupe sanguin !

Deftones ne fait pas dans la demi-mesure et cela dès les premiers instants. Alors que le concert débute sur des notes électro, une fumée se répand sur la scène. Ce sont les musiciens qui font leur entrée en premier, acclamés par la foule en délire. Tous vêtus de noir, ils se détachent d’un fond bleu qui les enveloppe. Puis, le moment tant attendu arrive enfin : le chanteur Chino Moreno fait son apparition. Les cris surviennent de toutes parts, accueillant avec force cet artiste dont la voix passe de la mélodie aux hurlements imposants. 

Les gouttes perlent sur le visage de Chino Moreno qui ne cesse de traverser l’espace qui l’entoure. Son micro corné lui confère une allure tribale, qu’il accentue en le faisant tourner autour de lui. Une énergie animale se déploie, contaminant les spectateurs, faisant monter la sueur. Les corps se serrent, les mains se tendent, les fans donnent tout pour qu’il les sente. 

Des pogos à gogo

Hier soir, le ciel ne s’est pas déversé et pourtant, la pluie n’a pas manqué. Embarqués par une foule endiablée, des objets ont traversé l’assemblée : tongs, casquettes, bracelets. Tombés de nulle part, ils se sont joints à tous ceux qui ont slamé. Une vague humaine est alors née, prise dans les remous d’une musique rythmée. 

C’est au milieu des pogos que l’âme du groupe se déchaîne : quand les bras s’enchaînent, les corps se traînent. Aucune haine, juste un besoin d’expulser, d’extérioriser, de se laisser aller. Des cercles se forment laissant un espace vide qui devient en quelques instants le centre des tohu-bohus. On joue du coude, on saute, on crie, on évite les ennuis en s’aidant mutuellement. Chino Moreno joue de sa capacité à remuer les foules, il s’extirpe de la scène pour se poser au devant, debout sur les enceintes. Il crie à la vie, il sort tout ce qui est en lui, il répond d’un regard à ses fans en treillis. 

Untitled with Drums

Avant d’accueillir Deftones, la scène des Nuits de Fourvière a ouvert le bal avec un premier groupe français issu de Clermont-Ferrand : Untitled with Drums. Constitué de cinq musiciens – deux guitaristes, un bassiste, un batteur et un pianiste – une musique rock s’est répandue dans les gradins. Le début de la troisième chanson, beaucoup plus douce et mélodieuse que les premières, a su surprendre avec ses accords au clavier et donner un moment de respiration harmonieux avant de repartir sur un rythme plus soutenu.   

Une deuxième première partie musclée : Baroness

C’est sûr un début tout en douceur que le groupe de sludge métal Baroness s’est présenté sur scène. Avec des sons crescendos/decrescendos, ils ont su faire monter l’attente, titillant le public. Ce sont des morceaux au punch incroyable qui ont pris la suite, entraînant l’engouement chez les spectateurs. 

Leur musique torride est accompagnée d’une présence sur scène incroyable de leurs membres, notamment des chanteurs et guitaristes John Dyer Baizley et Gina Gleason. Le nom “Gina” fut d’ailleurs prononcé à maintes reprises, soulignant l’enthousiasme pour l’idée qu’une femme puisse avoir sa place au sein d’un groupe de métal. Il s’avère important de mettre en avant la gente féminine dans un style musical où elle est encore trop peu présente. Et pourtant, c’est avec beaucoup d’énergie que Gina multipliait les mouvements de headbanging, accentués par ses longs cheveux.

 

Les Nuits de Fourvière ont accueilli hier un concert de quatre heures, dominé par le groupe Deftones, qui a su nourrir de tonus l’ensemble des spectateurs !

Visuels : ©Lucine Bastard-Rosset

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Lucine Bastard-Rosset
Après avoir étudié et pratiqué la danse et le théâtre au lycée, Lucine a réalisé une licence de cinéma à la Sorbonne. Elle s'est tournée vers le journalisme culturel en début d'année 2022. Elle écrit à la fois sur le théâtre, la musique, le cinéma, la danse et les expositions. Contact : [email protected] Actuellement, Lucine réalise un service civique auprès de la compagnie de danse KeatBeck à Paris. Son objectif : transmettre l'art à un public large et varié.

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