Musique

Live Report : Une soirée avec Norah Jones

05 July 2010 | PAR Claire Linda

 

En concert à Paris pour deux dates exceptionnelles, Norah Jones présentait en juin, à l’Olympia son très bel album the Fall sorti en novembre dernier ( chez blue note). La Boîte à Sorties a pu assister à ce concert. Moment d’émotion :

Une soirée avec Norah Jones est une invitation à un voyage baudelairien. Un alliage de luxe, par l’écrin feutré de l’Olympia se mariant au calme et à la douceur de l’atmosphère musicale en parfait accord avec la volupté de la voix de Norah Jones.

la scène est habillée de plusieurs rideaux tombant en cascades blanches, sur lesquels la lumière jouera tout au long du concert pour offrir aux mélodies veloutées de la belle américaine un habit douillet.

La lumière baisse et la musicienne apparaît avec son band. Elle a un sourire lumineux, elle est vêtue d’une robe ballon violette satinée, elle est perchée sur des talons roses. Les premières notes sulfureuses de « What I am To you » déferlent comme une vague de douceur dans une salle de l’Olympia attentive.

Norah Jones joue de la guitare électrique accompagnée par un batteur, un guitariste jazz, un bassiste et une choriste/guitariste. L’évidence frappe, Norah Jones est un groupe de vrais bons musiciens, qui tiennent haut la qualité jazzistique d’un style musicale exigeant en constante évolution.

Les morceaux relèvent d’un mariage entre jazz et pop, comme le splendide « Waiting », d’autres ont des influences country et s’inspire agréablement d’une certaine musique roots américaine, et la reprise d’une chanson de Jonnhy Cash « Cry cry cry » surprend par l’élégance, et l’évidence de son interprétation. Norah Jones se ballade d’un style à l’autre.

http://www.youtube.com/watch?v=Yt-C5n3ir6w&feature=related

Rejoignant son clavier vintage, les premiers accords emballent la salle réactive au titre phare de son dernier album « Chasing Pirates » qui nous suggère que le style de Norah Jones s’est renouvelé sans se trahir, s’est enrichi de nouvelles sonorités sans perdre le son si particulier à la jeune compositrice découverte en 2002 par la grâce de son album très jazzy « come away with me ». Le producteur de son nouvel album, Jacquire King, connu pour son travail avec Kings of Leon et Tom Waits, l’a aidée à concrétiser ses nouvelles aspirations.

C’est au piano que Norah Jones révèle toute la délicatesse de son style, un piano droit, sur lequel la lumière d’une lampe éclaire un tête à tête entre la chanteuse et le public parisien. L’interprétation de « Sunrise » est un instant de grâce tant l’écoute dans la grande salle est palpable et la voix de la belle enveloppante, « Don’t know why » tube absolu et indémodable, quasiment devenu un standard, est ici réinventé par la présence d’un chœur de trois voix, sur le refrain donnant la sensation d’un discret ressac, un langoureux va et vient de vagues tandis que son « heart is drenched in wine ». Très beau moment aussi « Back To Manhattan » verse dans la mélancolie et la nostalgie et fait littéralement décoller les cœurs.

A la fin de ce concert, agrégat d’instants de grâces absolu, la salle consciente d’avoir vécu un moment privilégié s’organise, dans un même élan, en une standing ovation sans pouvoir faire autrement face à tant de beauté, .

Norah Jones offre deux rappels. Son Big Band réuni en bord de scène pour interpréter des standards de country folk. Et c’est splendide ! Classe,  coloré, cosy, maitrisé.

Découvrez l’album « Fall » et redécouvrez « Feels like Home » et bien sûr « Come away with me ».

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Claire Linda

One thought on “Live Report : Une soirée avec Norah Jones”

Commentaire(s)

  • Laurent

    Bizarrement, Norah Jones me laisse sceptique, enfin c’est plutôt le style de musique qu’elle a choisi de défendre. Comme elle: c’est joli, propre, élégant, bien élevé, mais ça m’endort systématiquement, comme une gentille rumeur, une parfaite musique d’ambiance, pas dérangeante pour un sou; elle me plonge, presque invariablement, dans un incommensurable ennui. Dans un genre approchant, il y a aussi Katie Melua, même gabarit, qui me touche pourtant davantage, la voix sans doute, peut être une plus grande prise de risque, l’ombre d’une fragilité,
    quand est-ce que ces filles magnifiques vont-elles se mettre au gros rock qui tache ?
    mais enfin, j’avoue que, en live, ça doit être vraiment autre chose;
    baci Claire

    July 8, 2010 at 10 h 53 min

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