Live report : Mísia au bataclan !

Mísia a su séduire le Bataclan avec son nouvel album Senhoira da Noite, album regroupant des poèmes écrits uniquement par des femmes (chanteuses, poètes…). Cette Reine de la Nuit à la voix sublime et ses musiciens aux doigts de «fées » ont offert à leur public un véritable plaisir musical.

Entre cigale et fourmi comme elle sait si bien le dire, conteuse à ces heures perdues, Mísia, drapée d’une sensuelle robe noire, nous enchante en chantant et en nous racontant des histoires. Elle nous embarque quelques heures pour un voyage dans son beau pays, le Portugal, en mettant un point d’honneur à rendre hommage à celles qui ont écrit les textes de ses chansons. Que cela soit dit, les femmes chantent mais écrivent aussi le fado ! Comme des petits intermèdes, Mísia nous retrace dans un parfait français le thème principal de ses chansons, histoire que son auditoire français sache de quoi elle parle. Et c’est tant mieux, d’autant plus que Mísia est une actrice née qui profite de ces interludes pour nous raconter la genèse de son album ou encore une anecdote croustillante permettant d’allier le tragique du fado avec l’humour façon Almodovar…

Et puis, il y a cette voix, sa voix, qui fait vibrer le public tout entier, sublimant le Bataclan, nous transportant ailleurs, vers un endroit proche de la mer avec l’air doux et chaud d’un soir d’été. On approche le divin – que l’on soit croyant ou non d’ailleurs – lorsque Mísia revisite le fado de ses ancêtres. Sa générosité et sa bienveillance ne sont pas en reste et participent sûrement à ce coktail explosif des sens lorsqu’elle nous interprète tout en retenue et en profondeur la chanson Ulissipo par exemple…
Voici donc un concert aux accents sororaux, une sorte de petit inventaire poétique féminin accompagné d’une musique de fado traditionnel… Mísia a su réinventer le live en imposant une réelle dramaturgie singulière et charnelle, ce qui n’est pas sans nous déplaire.