Musique
[Live Report] Les Nuits Secrètes 2014, Nuit 2

[Live Report] Les Nuits Secrètes 2014, Nuit 2

03 August 2014 | PAR Audrey Chaix

Pour la deuxième soirée du week-end, les Nuits Secrètes ont des invités de choix, aussi bien sur la Grande Scène que dans le Jardin. Sous une météo tout aussi clémente que la veille – il n’y aura qu’une courte averse dans la soirée, les festivaliers affluent, avec un Jardin plein à craquer (les 3 500 Pass disponibles ont été écoulés) et une Grande Scène tout aussi populaire. Retour sur une bien belle nuit, tout aussi étoilée à Aulnoye-Aymeries que dans le ciel.

Pour commencer la soirée, direction la Station Secrète. Dans un bus à impériale à l’arrêt, à côté d’une plage improvisée – sable blanc, palmiers, transats, et même pâtés ! les groupes se succèdent. Le principe : monter dans le bus est complètement gratuit, il suffit d’arriver le premier pour pouvoir assister au showcase. Ce samedi à 16 h 30, c’est le groupe lillois Bodybeat qui est à la manœuvre. Un chanteur, une guitare, une basse et une batterie pour un son funk destiné à faire bouger les popotins et à faire groover les esprits à l’étage du bus à impériale. Sauf qu’il est peut-être un peu trop tôt, ou peut-être fait-il un peu trop jour, mais le public reste (trop) sagement assis sur les sièges. Il faudra filer à la Bonaventure plus tard dans la soirée pour prendre la pleine mesure du trio.

La soirée promet de belles têtes d’affiche : on commencera par le Jardin avec les Innocents, qui avaient déjà donné un concert à guichets fermés aux Nuits Secrètes 2013, sur la scène de la Bonaventure. Dans le public, il y a des jeunes, il y a aussi des moins jeunes pour applaudir JP Nataf et Jean-Christophe Urbain, et pour reprendre leurs tubes en cœur : « Un homme extraordinaire », « L’autre Finistère » ou encore « Colore ». Le tout en semi-acoustique, parfait pour se mettre dans le bain.

A peine le temps de souffler que le Jardin finit de se remplir pour la très attendue Agnes Obel. Un piano, des violons et violoncelles, et une voix envoûtante, celle de la diva danoise qui crée une ambiance irréelle sous les arbres. Sculpturale derrière son piano, vêtue de blanc comme une déesse grecque, Agnes Obel charme le public avec les morceaux extraits de son magnifique album Aventine. Il est pourtant difficile de se plonger corps et âme dans ce concert, qui le mérite pourtant : les conditions inhérentes à un festival (on est debout, la foule est toujours en mouvement ou en train de discuter, il fait encore jour quand le concert commence…) ne sont pas idéales pour se laisser happer par ce type de musique. Heureusement, la tombée de la nuit aidant, la magie commence peu à peu à opérer, et toute la beauté de l’univers musical d’Agnes Obel s’impose au public des Nuits Secrètes, qui en redemande avec ferveur. Dans une chapelle perdue au fond de l’Avesnois en parcours secret, c’eut été parfait.

Alors que le Jardin se vide d’un seul coup et que le public se précipite vers la Grande Scène pour écouter la fin de Moriarty et Christine Salem, et surtout pour se réserver une bonne place pour Fauve, l’Américain Pokey Lafarge entre sur scène devant un public parsemé. Peu importe, tout le monde converge à ses pieds pour danser au son des rythmes country de cette formation tout droit sortie des Etats-Unis de l’entre-deux-guerres. Cheveux gominés, chemise blanche et cravate, guitare, il est encadré du trio The South City Three, des cow-boys coiffés de Stetson et armés d’une guitare ou d’un harmonica. Ça swingue sur des airs de ragtime, et on se croirait emportés dans le Sud des Etats-Unis, un bourbon à la main, des bottes de cow-boy aux pieds, la bonne humeur aux lèvres.

Après un bref passage du côté de la Grande Scène, où on aura entendu Fauve chanter « Lettre à Zoé », « Infirmière » ou encore « Voyous », et admiré l’énergie du groupe tout autant que la ferveur des fans – dont nous ne sommes décidément pas – nous voilà de retour dans le Jardin où nous aurons décidément passé le plus clair de notre soirée. Pour clôturer la soirée, c’est le groupe danois WhomadeWho qui officie. On les avait découverts l’an dernier au N.A.M.E Festival, on les retrouve ici avec plaisir pour un set vitaminé. Le trio basse-guitare-batterie envoie la sauce, avec un petit côté rétro, bretelles et chapeau melon, bien sympathique. Une façon idéale de terminer la soirée, et qui donne la pêche pour repartir à Lille – avant de revenir pour la dernière des Nuit Secrètes, bien sûr !

Pour revivre la première nuit, cliquez ici

Crédit photos : © AC. Merci à Aude Leduc pour les photos d’Agnes Obel.

Infos pratiques

Théâtre des Béliers
Festival Songes d’été
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Bastien Stisi
Journaliste musique. Contact : [email protected] / www.twitter.com/BastienStisi

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