Musique
[live report] Le pianiste islandais Olafur Arnalds enchante le Café de la Danse

[live report] Le pianiste islandais Olafur Arnalds enchante le Café de la Danse

14 May 2013 | PAR Ines Zorgati

 

 

 

Nous vous l’annoncions hier dans l‘agenda culturel de la semaine, le pianiste islandais Olafur Arnalds était ce lundi 13 mai en concert au Café de la Danse. Encore pour le moment peu connu en France, sa renommée aux États-Unis est en revanche déjà en passe d’égaler un jour le succès qu’il rencontre dans son pays d’origine. A l’instar de Sigur Ros, dont il a plusieurs fois assuré la première partie, Olafur Arnalds était accompagné hier d’un quatuor à cordes pour un effet feutré garanti. Un concert hypnotisant et teinté de sonorités aussi inattendues que planantes, auquel TouteLaCulture a assisté pour vous.

Greg Haines en première partie: Fumée, tambourin et bruits de mouettes

C’est devant une salle pleine et plongée dans une obscurité quasi totale que commence la première partie, assurée par le musicien anglais Greg Haines. Quelques notes de piano dans un style plutôt calme et classique emplissent progressivement la pièce et se transforment en seulement quelques minutes en un son électro puissant sans qu’on ait vraiment compris comment. Il jongle entre son piano, un tambourin, puis un ordinateur d’où sortent des sons électroniques ressemblant à des rires de mouettes, il passe d’un instrument à l’autre en dansant. Le public semble parfois déboussolé mais conquis, aussi bien par les jeux de lumières et de fumée que par les compositions de l’artiste qui mélangent classique, électro avec une tendance à glisser du côté funky de la force.

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 Olafur Arnalds nous parle de l’hiver islandais… et de sa mamie

Le virtuose multi-instrumentiste star de la soirée se fait ensuite un tantinet attendre, mais ce serait mal connaître le public d’Olafur Arnalds que d’imaginer ne serait-ce qu’un geste d’impatience ou même une clameur. Non, non, on attend patiemment, assis par terre en tailleur pour les retardataires qui n’auraient pas trouvé de places assises ou en allant acheter à boire à l’étage. On s’attendait peut être à beaucoup de choses, mais certainement pas à voir timidement débarquer la version islandaise, et musicienne, de Steve Job comme il le dit lui même, qui en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Mosfellsbær », sa ville natale, s’est déjà trouvé un nouvel instrument en la personne du public qu’il enregistre chanter une note à l’unisson afin de le réutiliser tout au long du concert.

La salle, déjà charmée par son humour et son originalité, va très vite être complètement hypnotisée par les lignes mélodiques d’un piano suave, auxquelles répondent harmoniquement et d’un ton feutré le quatuor à cordes qui l’accompagne. La plupart des morceaux sont issus de son quatrième et dernier album For now I am Winter, qui innove de part la collaboration avec le chanteur, islandais lui aussi, Arnor Dan, première voix à être présente sur les compositions d’Olafur Arnalds. A eux deux, ils arrivent à embarquer les quelques centaines de spectateurs du Café de la Danse et les amener dans leur pays d’origine.

IMG_1937Car avec eux, pas de crainte que le fameux volcan Eyjafjallajökull cloue encore une fois les avions au sol et nous empêche de voyager. La musique d’Olafur, un peu comme celle de Sigur Ros dont il a plusieurs fois assuré la première partie, suffit à évoquer les Elfes de l’île « de glace et de feu » , et c’est toute la splendeur de l’Islande qui surgit dans la salle. Parfois aussi calme et relaxante que les sources d’eau chaude naturelles qui font la renommée du pays, ses mélodies s’emballent soudainement et le son jaillit tel Geysir, le geyser islandais qui donna son nom à ce phénomène naturel. Les lumières jouent aussi le jeu, alternant ambiances tamisées et jets blancs lumineux projetés par les néons installés sur la scène qui s’allument au rythme des morceaux.

Après près d’1h30 de concert, ponctué donc de morceaux chantés aussi bien que d’autres purement mélodiques et d’un solo de violon à vous couper le souffle, le pianiste se retrouve seul sur scène pour un bis émouvant. Il nous offre un dernier morceau, dont il nous traduit le titre, originalement en islandais, en anglais: Song for Granma (Chanson pour Mamie), en hommage à sa grand mère, « ma fan numéro un » plaisante-t-il. Il est seul au piano, jusqu’à ce que les cordes se fassent entendre au loin, alors que les musiciens démantibulaient lentement hors de la salle.

Une façon presque aérienne de terminer le concert, de quitter en douceur l’univers islandais du pianiste et de réattérir lentement à Paris.

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Retrouvez tous l’univers d’Olafur Arnalds, et des informations complètes sur sa discographie sur le site internet officiel.

Visuels: (c) couverture album For Now I am Winter/ (c) photos par Inès Zorgati.

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Ines Zorgati

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