Live Report : La voix est libre, soir 2, Brassens nomade aux Bouffes du Nord
Pour la 7 e fois, le festival “La voix est libre-Jazz nomade” aux Bouffes du Nord baigne Paris dans une atmsophère de une fête metisse. Hier soir, soir 2 de l’édition 2010, Georges Brassens et son impertinence poétique étaient à l’honneur. La généreuse campagnie des musiques à ouir, Eric Lareine et Loic Lantoine ont sorti toutes les cordes de leurs instruments pendant près de 4 heures de concert. Avec, en parenthèse décalée, dame Brigitte Fontaine dans son propre répertoire. Ne manquez pas le troisième et dernier concert de Jazz Nomades 2010, ce soir! Avec l’éthnographe circassien magicien Raphaël Navarro, l’accordéoniste Pascal Contet, et la trapéziste Tarzana Foures.
Hier soir, le concert s’est ouvert sur un plaidoyer pour la liberté de la voix et des mouvements. Et en terme de liberté de ton, Georges Brassens était un vivier de chansons classiques tout à fait approprié. La campagnie des musiques à ouïr a soumis ses textes préférés du chansonnier à une nomadisation jazz parfaitement libérée. Très impressionnants, Denis Charolles, Alex Authelain et Julien Eil, ont multiplié les instruments pour une nuit de musique folle et belle. Aux voix, l’émouvant Eric Lareine (qui sortait aussi parfois son harmonica) confrontait son timbre clair à la voix basses et chaleureuse de Loïc Lantoine. Et la chanteuse spécialiste de scat, Maggie Nicols, apportait un petit accent anglo-saxon et le doux bruits de ses claquettes dansantes à cette fête. La fanfare s’est vraiment emballée quand tous ont entonné la “Mauvaise réputation”, reprise en choeur par le public. Puis Lantoine nous a bouleversé, avec sa reprise de la Marche nuptiale”.
Encore un peu de Brassens au coeur et l’ovni Bernard Combi, cheveux longs et pieds nus, a sorti son accordéon pour se lancer dans un “Howl” de chien bien français en l’honneur de son père. Petite pause où le public des Bouffes du Nord surbookées a pu boire un verre dans la douceur du printemps avant de retourner dans le théâtre suivre le deuxième intermède pas tout à fait musical. Le comédien Olivier Martin-Salvan accompagné de toutes sortes d’instruments étranges s’est lancé dans une course absurde sur le motif de “Elle m’emmerde”.
Après cette litanie burlesque, l’arrivée de la “reine Fontaine” a fait taire le public très concentré sur sa “silhouette de libellule”, en petite jupe plissée courte et ballerine, ainsi que, bien sûr, sur ses textes. Un fauteuil bordeaux lui a été avancé pour l’interprétation très émouvante de “Je suis vieille et je vous encule.” Un dernier Salam aux accents orientalisants, zt Fontaine a salué en danseuse, pour laisser à nouveau la scène à la joyeuse troupe de la première partie. Celle-ci a poursuivi pendant près de deux heures sa visite de Brassens, l’entremêlant parfois d’un peu de folk écossais hilarant, avant de se réunir tous en fanfare pour deux titres de fin dansés par l’ensemble de salle : “La guerre de 14-18” et “Quand on est con”. A minuit et demie, le public refusait de quitter les Bouffes du Nord pour continuer d’applaudir les nomades talentueux qui lui ont tant donné.
Jazz Nomade, la voix et libre, les 20,21 et 22 mai 2010, Théâtre des Bouffes du Nord, 37 bis boulevard de la Chapelle, 75010 Paris, de 14 à 22 euros, pass de 33 à 45 euros, réservation : 01.46.07.34.50.
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