Live-report : Haris Alexiou fait danser l’Olympia
A l’occasion de la sortie de son dernier album le 23 mai dernier , l’immense et l’inimitable chanteuse grecque, Haris Alexiou était à l’Olympia pour un concert exceptionnel dans le cadre d’une tournée européenne. Sur scène depuis les années 1970, Haris Alexiou n’a perdu ni de sa voix ni de son talent. A travers ses titres d’hier et d’aujourd’hui, elle a mis la culture et l’histoire grecque à l’honneur hier soir et a appelé à leur solidarité malgré le temps de crise que connaît le pays.
Toute de noire vêtue, Haris Alexiou apparaît sur scène entourée de ses cinq excellents musiciens. Face à cet Olympia remplie où toute la communauté grecque de Paris semble s’être donnée rendez-vous, Haris Alexiou entonne, étonne et monte progressivement en puissance permettant au spectateur d’être emporté peu à peu dans son univers fait d’espoir, d’amour, de douleur et de perte. Ces chansons transcendent toujours le moment qu’elles expriment et touche malgré la barrière de langue avec un direct étudié. Berceuse lyrique teintée d’une tendre ironie, son titre To tango tis nefelis, l’un de ses titres phares et dont les paroles lui ont été écrites par le grand Manos Loizos, captive et conquit le spectateur.
Première partie plus triste parfois monotone pour un spectateur peu habitué aux textes d’Haris Alexiou, elle est l’échos de cette musique retrouvée, militante et profondément identitaire dans les années 1970 contre le pouvoir en place, puis renouvelée par une nouvelle génération de musiciens dans les années 1980 dont Haris Alexiou fut une des figures de premier plan. Le splendide Theos an einai, à la triste et divine puissance incantatoire ponctue en beauté et en tragique cette première partie.
Le festif Na Ziso I Na Pethano en première partie avait déjà fait sentir quelques velléités de danseurs dans les rangs. L’ambiance de la deuxième partie le confirme. Haris Alexiou revient cette fois-ci vêtue de blanc pour une deuxième partie en très grande forme. L’heure est à la fête. 22h a déjà depuis longtemps sonné à l’Olympia. Le fameux Zileia mou fait chanter et danser la salle. Alors que l’orchestre compense son envie de danser en tapant compulsivement des mains, le balcon a déjà depuis longtemps abandonné l’ennui des fauteuils rouges. Les spectateurs s’emballent, chantent et commencent un sirtaki effréné et bonne enfant repris en choeur et avec grâce par deux des musiciens puis par Haris Alexiou elle-même. Haris Alexiou expriment à travers sa musique et ses textes les choses pour lesquelles il n’y a pas de mots et chante avant tout pour le corps puis pour l’esprit.
En 2h30 de concert, l’Olympia est devenu un petite Grèce. Haris Alexiou tout en sensibilité ponctue ce joli moment d’émotion par l’une de ses chansons les plus belles et les plus personnelles, Ola se Thymizoun, confirmant qu’en plus de quarante ans de carrière , elle n’a rien perdu de son talent ni de son charisme.
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2 thoughts on “Live-report : Haris Alexiou fait danser l’Olympia”
Commentaire(s)
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crance-philouze
merci pour ce petit “clin d’oeil”, cela me met toujours du baume au coeur.