Musique

Kyuss Lives ! au Bataclan le 25 juin

21 April 2011 | PAR Mikaël Faujour

Reformé aux trois quarts (c’est-à-dire sans Josh Homme, des Queens of the Stone Age) à l’occasion du Hellfest 2010, le cultissime combo stoner californien Kyuss a prolongé cette expérience. Dans la foulée de son passage au Hellfest 2011, il viendra dérouler son répertoire au Bataclan le 25 juin.

Formé à la fin des années 80 par quelques copains dans l’aride sud-ouest californien, Kyuss est, à défaut d’en être le fondateur, le groupe ultime, absolu du stoner. Oui, il a été précédé par les groupes de Scott « Wino » Weinrich, oui Monster Magnet sortait son premier fabuleux album en 1989 alors que la petite bande n’avait encore rien édité… Mais, aussi bien sur pour son influence et son aura que pour sa postérité dans les innombrables groupes – souvent excellents – qu’ont formé les membres et son producteur attitré Chris Goss, Kyuss reste la référence ultime du stoner.

Alors, pour les profanes, le stoner, qu’es aquo ? « Stoner », pour faire un peu d’étymologie, ça veut dire « défoncé », ce qui circonscrit un peu le périmètre d’expression de ce genre. En somme, le stoner est une déclinaison psychédélique du metal, le pendant hédoniste et exalté du doom metal. Avec ce dernier genre apparu au début des années 80 (voire fin 70… voire dès Black Sabbath), il partage un goût pour la lourdeur, particulièrement celle de la section rythmique ; mais il échappe à l’inclination dramatique et sombre par des riffs enlevés, dynamiques et par un chant paroxystique qui tire souvent vers des réminiscences hard rock. L’influence d’un space rock lourd et planant à la fois (Hawkwind) conduit certaines formations à l’intégration de tout l’attirail technologique idoine (synthé analogique, effets wah-wah et fuzz à fond les ballons), à l’image des extraordinaires Nouillorcais de White Hills.

Kyuss, donc, puisqu’il s’agit d’eux, c’est une discographie finalement assez mince : 4 albums studio de 1991 à 1995. Au programme : riffs entraînants et irrésistibles, basse grasse dans une veine proche du grunge contemporain du groupe, section rythmique sans éclat, sans caractère démonstratif et le chant viscéral, incomparable, de John Garcia. Des albums pour planer et pour danser, les pieds bien ancrés sur terre et la tête dans les nuages. Le terme de « séminal », si galvaudé, si fréquent dans la presse rock, n’est ici pas déplacé : Kyuss est le tronc à partir duquel s’élance une vaste arborescence de groupes souvent très excitants. Le plus connu du grand public, c’est bien sûr Queens of the Stone Age, fondé par le guitariste Josh Homme et le bassiste Nick Oliveri (renvoyé en 2004), qui se partagent le micro. Citons aussi Fu Manchu, Slo Burn, Unida, Hermano, Fatso Jetson, Yawning Man, Mondo Generator, Brant Bjork and the Bros, Eagles of Death Metal, Them Crooked Vultures.

La vogue des reformations de groupes du début des années 90 (Rage Against the Machine, Soundgarden, Alice in Chains, Hole, Smashing Pumpkins, Helmet…) de ces dernières années n’a pas apporté que du bon. Mais pour ce qui est de Kyuss, et pour les avoir vus au Hellfest lors de l’édition 2010, on peut clairement y apposer le label d’approbation et affirmer que ce passage au Bataclan est une soirée à ne pas rater pour tous les amoureux de stoner et de Kyuss, bien entendu.

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Mikaël Faujour

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