Chanson
Keziah Jones et Philippe Cohen-Solal : “C’était intéressant de mélanger nos univers musicaux”

Keziah Jones et Philippe Cohen-Solal : “C’était intéressant de mélanger nos univers musicaux”

11 February 2023 | PAR Kevin Sonsa-Kini

Class of 89 est un EP de quatre chansons écrites et interprétées par Keziah Jones et Philippe Cohen-Solal. Le titre Give Thanks and Praises ouvre le disque. Construite autour d’un riff de blues au son d’orchestre et d’une basse synthé analogique, cette chanson lumineuse nous invite à remercier et louer la vie. Plus qu’un EP, ce projet commun marque une aventure musicale entre Keziah Jones et Philippe Cohen-Solal, plus de trente ans après leur rencontre. Toute La Culture les a rencontrés chez ¡Ya Basta! Records à Paris. 

Toute la culture : Racontez-nous votre rencontre à tous les deux. Il paraît que tout a commencé en 1989 lorsque vous étiez dans le Café Père Tranquille à Paris…  

Keziah Jones : Je me trouvais à Paris à ce moment-là. J’avais un visa de trois mois pour rester en France. A l’époque, je gagnais de l’argent en jouant de la musique. Je me suis posé dans le Café Père Tranquille. On s’est vus avec Philippe et là, on a commencé à discuter. 

Philippe Cohen-Solal : J’ai entendu au loin dans la rue quelque chose qui m’a plu. Keziah était en train de chanter une chanson de Prince. Je me suis approché pour voir ce que c’était. Je l’ai vu et il était avec une vieille guitare et une photo en noir et blanc dont je ne sais plus si c’était Louis Armstrong ou Ray Charles. Je trouvais génial ce qu’il faisait. Je lui ai donc proposé de faire des maquettes pour le présenter après à des maisons de disques. Il faut savoir qu’il n’avait jamais fait de maquettes. Il avait à peine 20 ans et moi, j’en avais 28. 

Le fait de vous réunir pour ce projet, Class of 89, vous a procuré de l’émotion ? Une sensation particulière ? 

Philippe Cohen-Solal : C’est vrai qu’on s’est rencontré de manière fortuite en 1989. Après toutes ces années, nous sommes restés en contact. On a mené nos carrières musicales séparément. Et le fait de se retrouver après toutes ces années et de faire de la musique ensemble, c’était à la fois naturel et en même temps c’était intéressant de mélanger nos univers musicaux et de créer quelque chose de nouveau, d’original. La collaboration artistique a été très organique entre nous, elle était basée sur la confiance du fait qu’on se connaît depuis très longtemps. On expérimentait, on ne savait pas à quoi ça allait ressembler mais on avait cette curiosité d’écouter ce qu’on allait faire ensemble. On a commencé à enregistrer dans ce studio et on a essayé des choses ensemble en mélangeant la culture électronique et la culture acoustique. 

Pourquoi un EP de quatre titres ? Vous auriez pu faire un album d’une dizaine de chansons… 

Philippe Cohen-Solal : Je pense que le format quatre titres, c’est une bonne façon pour présenter quelque chose. C’est mieux de faire un album lorsque les gens attendent cet album. De plus, on vit dans une époque où l’EP s’impose plus dans l’ère du streaming. Dans le streaming, on écoute surtout l’album d’un artiste qu’on aime et on n’a pas tellement le temps d’écouter l’album de quelqu’un qu’on ne connaît pas. C’était bien pour nous, en tant que musiciens, de commencer par enregistrer un EP parce qu’un album, c’est une grosse responsabilité en matière de temps, d’investissement… On avait juste envie de faire ces morceaux et les présenter au public. 

Quelle est la suite de vos projets à chacun ? 

Keziah Jones : Je suis en train d’écrire un nouvel album qui est attendu pour cette année. Je fais une musique totalement différente de ce que j’ai fait par le passé. 

Philippe Cohen-Solal : De mon côté, je travaille sur une pièce de théâtre intitulée Tango y Tango qui aura lieu au printemps prochain au Théâtre du Rond-Point à Paris. Je mélange le tango argentin et la musique électronique. C’est un mélange de pièce de théâtre et de comédie musicale. J’apparais moi-même dans la pièce. 

Keziah, avez-vous un dernier message pour vos fans ? 

Keziah Jones : Mes fans sont restés fidèles malgré toutes ces années. C’est quelque chose que j’apprécie beaucoup. J’ai beaucoup de chance d’avoir des gens comme ça qui suivent ma carrière. Mais il y a de très belles choses qui arrivent. Et les fans doivent s’attendre à quelque chose de grandiose ! 

Photos : ¡Ya Basta! Records

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Kevin Sonsa-Kini

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