Jazz
[Live Report] Gael Horellou Quartet feat. Abraham Burton au New Morning

[Live Report] Gael Horellou Quartet feat. Abraham Burton au New Morning

10 February 2014 | PAR Delphine Habert

Gael Horellou Quartet et le saxophoniste Abraham Burton étaient sur scène vendredi soir pour proposer au public du New Morning leur dernier album live Legacy qui sortira le 11 février.

Gaël Horellou est un saxophoniste reconnu, exigeant et talentueux. Après plusieurs collaborations et enregistrements d’albums, le musicien a pendant longtemps exploré l’univers électro-acoustique. Depuis quelques années, il se concentre sur la composition et le jazz acoustique. C’est dans ce contexte qu’il est venu nous offrir ses dernières oeuvres, composées en collaboration avec Abraham Burton, un saxophoniste tout droit venu de New York qui fut élève de Jackie McLean et en contact musical avec des grands jazzmen tels que Roy Haynes ou encore Art Taylor. Les deux talents étaient accompagnés du virtuose Etienne Deconfin au piano, du talentueux Antoine Paganotti à la batterie et de Viktor Nyberg à la contrebasse.

Le concert débute à 21h, avec un peu de retard, le temps que la salle se remplisse. Les artistes entrent sur scène et entonnent les premières notes jazzy. Chaque musicien est dans son monde, dans son trip, laissant émerger une ligne musicale tendue et discontinue. La tendance change ensuite avec des morceaux plus cadrés et faciles à suivre pour l’auditeur. Le concert mélange standards et compositions. Rene McLean est mis à l’honneur avec l’interprétation par le groupe de son morceau « Dance Little Mandisa ». Viennent ensuite des compositions originales comme « Clifford Jordan » ou « Jackie McLean », en hommage à ces deux grands saxophonistes américains, ou encore « Saint Leu », inspiré d’un village.

Chaque morceau laisse une grande place aux différents musiciens pour s’évader et se laisser aller à leur propre imagination, tout en gardant une cohérence musicale d’ensemble. Gaël Horellou, par son saxophone alto, nous plonge dans une vague de complainte, mélangée à de la colère. Le saxo supplie, crie et vascille entre jazz et style oriental (notamment sur leur composition « Scorpio » ou l’on aurait pu assimiler son instrument à un pungi, ce que l’on appelle plus couramment “la clarinette des charmeurs de serpent”). En face, Abraham Burton est aussi virtuose et technique que son confrère, ajoutant une touche plus jazzy et dévoilant un son enchanteur et envoûtant, contrôlant son souffle et son son à merveille. De son côté, le pianiste Etienne Deconfin impressionne par sa technique et sa rythmique parfaite, accompagnant le groupe toujours avec créativité et originalité. La rythmique assurée par le batteur, le contrebassiste et le pianiste est mise en place, on sent la complicité entre les trois musiciens, le trio fonctionne à merveille.

Le concert se termine par la composition « Palace Special », clôturant un beau moment de jazz, simple et créatif, talentueux mais sans prétention. À voir et à entendre sans modération.

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Delphine Habert

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