Jazz
Comme un moment suspendu au Sunside avec Baptiste Trotignon

Comme un moment suspendu au Sunside avec Baptiste Trotignon

11 August 2020 | PAR Geraldine Elbaz

Le Festival Pianissimo au Sunset Sunside jusqu’au 23 août 2020 à Paris, ce n’est pas que du jazz dans la capitale, c’est surtout la promesse tenue de concerts riches en émotions. Les 7 et 8 août, le trio composé du ténébreux virtuose Baptiste Trotignon au piano, du jeune suédois Viktor Nyberg à la contrebasse et du tonitruant franco-malgache Tony Rabeson à la batterie, a offert au public deux concerts généreux, deux soirées magiques.

Baptiste Trotignon fait partie de ces artistes remarquables qui ont la capacité de nous bousculer avec juste trois notes, alors imaginez le résultat après plus de 2h30 sur scène… Deux sets éclatants où vont s’entremêler ses plus jolies compositions, de magnifiques reprises de grands standards du jazz, sans oublier quelques improvisations poétiques qui nous embarquent inéluctablement.

Il n’était pas remonté sur scène depuis fin février… Pieds nus et les poignets décorés de bracelets, quand il s’installe au piano et commence à jouer, il semble entrer en transe avec son instrument, dans une communion à la fois très personnelle et universelle. C’est tout le corps qui exulte avec sa musique, comme une onde de choc qu’il communique à un public électrisé.

Les retrouvailles avec Tony Rabeson, qui nous interprétera une de ses compositions, sont festives et émouvantes. Les artistes jouaient déjà ensemble il y a 20 ans, raflaient de nombreux prix et le confirment avec nous ce soir-là : « C’était comme si c’était hier. » Leur complicité associée au bonheur de jouer ensemble nous enchante.

Viktor Nyberg a remplacé Clovis Nicolas, le contrebassiste du trio d’origine exilé aux Etats-Unis depuis quelques temps déjà, et s’est imposé royalement au milieu des deux amis prodigieux : nous avons été bluffés par son jeu d’une dextérité stupéfiante.

Le trio nous a offert des sonorités venues d’ailleurs, une invitation au voyage, avec des musiques rapportées de pays lointains comme le titre “Nada” imprégné d’Argentine ou encore ce morceau oriental dont la résonance des notes mélodieuses et enivrantes a été altérée par le truchement d’un papier glissé dans le mécanisme du piano…

On s’est laissé bercer le temps d’un concert, on a été envoûté par la magie de l’instant, comme un moment suspendu qui aura embelli notre été.

Baptiste Trotignon Trio
Festival Pianissimo XVème édition
Sunset Sunside
Jusqu’au 23 août 2020

Visuel : ©Fabrice Neddam

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Geraldine Elbaz
Passionnée de théâtre, de musique et de littérature, cinéphile aussi, Géraldine Elbaz est curieuse, enthousiaste et parfois… critique.

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