Musique
Interview: Séverin, « spontané, ludique, décomplexé »

Interview: Séverin, « spontané, ludique, décomplexé »

26 May 2011 | PAR Moriane Morellec

C’est dans les locaux du label Cinq7 que Séverin a accepté une rencontre. Personnage aux cheveux frisés, grand timide jouant nerveusement avec un élastique autour du poignet, c’est un second degré à toute épreuve qui se dessine au fil des questions, où Séverin incarne véritablement son premier album solo et décalé, L’Amour Triangulaire.

Qui est Séverin?
Séverin c’est un jeune garçon, plus si jeune que ça, avec une mentalité de 17-15 ans. J’ai commencé à faire de la musique à titre professionnel quand j’avais 25 ans avec One-Two (deux albums), et l’album Cheescake avec 14 filles. Maintenant je suis tout seul en français.

Pourquoi avoir choisi de composer un album personnel en français ?
C’est venu de différentes façons. One-Two, mon premier groupe c’était en anglais. J’en avais un peu marre d’écrire en anglais, j’avais l’impression de ne pas être très sincère, mon niveau d’anglais ne permettant pas d’être précis dans les sentiments. J’ai d’abord écrit en français pour des filles. Suite à ça j’ai fait des maquettes en français et je me suis dit que ça pouvait être sympa. Le côté thématique de chaque album c’est mon côté vieux jeu. J’ai plein de vinyles chez moi et j’aime bien écouter des albums dans leur intégralité, qui racontent un moment, une histoire.

Le célibat est l’inspiration principale de nouvel album?
Au moment de faire Cheesecake j’étais célibataire mais j’ai noyé ça dans le fait d’avoir plein de filles autour de moi. L’Amour Triangulaire j’étais vraiment tout seul. En live j’ai toujours le même groupe, avec qui je joue et avec qui j’ai enregistré Cheesecake et d’autres projets. La scène c’est quelque chose que je découvre parce-qu’avec One-Two on était dans une dynamique de groupe. Là t’es tout seul, face au gens, avec ton prénom. Au début ça me faisait vraiment très très peur.

Quel est le son ‘Séverin’?
J’essaie de faire quelque chose de très spontané, aussi bien dans le choix des mots que dans la musique. En groupe c’est souvent une prise live, il n’y a pas trop de rafistolage. Quand je maquette, je crée la musique chez moi et je fais tout sur ordinateur. Quand on va en studio c’est justement pour perdre ce côté numérique.

Comment s’organise la composition?
Ça dépend des morceaux, il m’est déjà arrivé de trouver des morceaux dans la douche juste en chantonnant, d’autres où je pars d’un groove, je construis tout un rythme sur une basse ou une batterie, de supers instruments pour composer. Mais la meilleure technique c’est en caleçon. Au piano il faut toujours composer en caleçon, le matin, vers 10h-11h et là ça vient.

Quelles sont vos influences?
A la base j’écoute surtout de la musique anglo-saxone, mais j’ai toujours quelques albums en français genre Marche à L’ombre de Renaud, pas pour la musique mais pour les textes. J’ai découvert la scène française New Wave du début des années 80 et la mobilisation du français je l’ai trouvée cool.

Pourquoi ce choix assumé de look 80 ?
Vous trouvez? On me parle beaucoup de ça, du côté ’80s revival’. Je ne l’ai jamais vraiment pensé. C’est juste que j’aime un type de son de guitare acéré, des grosses basses et des synthés. Ce n’est pas un choix délibéré d’essayer de reproduire un truc, c’est juste que j’aime bien et ça vient naturellement. Il y a un côté plus drôle dans le son 80, moins complexé, où tu peux faire ‘woooaaa’ beaucoup plus naturellement. Mais ça va peut-être changer, dans 10 ans j’aurais peut-être envie de ne faire que de la flûte de pan.

Vous aimez jouer avec le côté déstructuré de la musique ?
Ça reste une déstructure assez classique. Moi j’aime bien trouver dans certains morceaux un truc mal foutu, souvent quelque chose que j’adore, comme chez Metronomy et c’est hyper rare. J’aime bien. Je suis pour le mal gaulé! Mais mon label est pas trop content, il me dit « tu peux nous faire quelque chose de bien gaulé? » !

Séverin en 3 mots?
Spontané, ludique, décomplexé.

Séverin sera en première partie de Lily Wood and the Prick à l’Olympia le 1er juin 2011. Son album L’Amour Triangulaire sort le 30 mai 2011 en version digitale et sera dans les bacs en septembre.

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