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Ibrahim Maalouf enflamme la scène de Jazz in Marciac

Ibrahim Maalouf enflamme la scène de Jazz in Marciac

04 August 2021 | PAR Orane Auriau

Un concert poignant, éblouissant. La scène de Marciac nous avait décidément bien manquée. La nuit est noire et feutrée à Marciac, qui bat au rythme du jazz. Le trompettiste et son groupe y investissent la grande scène dans un concert éblouissant, comme de retour en terre d’accueil. On est en transe en les écoutant. 

Malgré une jauge à 65% dans la salle du Chapiteau et un protocole sanitaire rigoureux, cela n’a pas gâché la fête et un spectacle démentiel. L’artiste est venu accompagné de musiciens incroyables, de pianistes talentueux venus en “guests”.  

 

Un concert biographique en chronologie inversée 

Le concert remontait le fil de sa carrière, des temps présents ou plus récents jusqu’aux débuts – Maalouf racontant l’histoire cachée derrière ses compositions, se confiant presque, parfois. Il a donné le ton -en beauté et c’était hypnotique- en commençant au plus récent, S3NS, titre de l’album éponyme de 2019. Avant d’entamer son voyage dans son passé jusqu’à son morceau composé en honneur à son Liban natal et ses origines, Beirut. Il a néanmoins déclaré désirer garder le secret derrière ce E retourné transformé en 3 pour S3NS

 

Le Gers rougeoyait ce soir-là

Le village de Marciac est niché au cœur du territoire chaleureux du Gers, mais ce concert du 30 juillet au soir l’était même plus encore. Avec des artistes venant sur scène comme chez eux, des invités chez un ami. Les musiciens qui forment son équipe sont plus doués les uns que les autres -François Delporte à la guitare électrique notamment-, les invités et les pianistes se succèdent. Rodrigo Luna invité au piano est juste bluffant, l’artiste s’était d’ailleurs produit avant lui au concert programmé à 21h. 

Ce virtuose de la trompette n’a plus à prouver sa renommée dans ce domaine; sachant autant vibrer furieusement avec elle, énergiser le public que suspendre le temps du concert, subjuguer avec sa douceur et la délicatesse de son jeu. Il sait aussi faire du piano et n’a pas hésité à en faire la démonstration. Jouant ses compositions, de ses morceaux qui l’ont rendu célèbres (Rosa Blanca, True Sorry) à ceux reconnus au cinéma (Red et black light de la bande originale du film Dans les forêts de Sibérie). C’est un musicien qui ne craint pas de voyager entre les genres, nous plongeant dans son univers aux influences libanaises, mais aussi aux sonorités rocks, en n’oubliant pas d’honorer son attachement à Cuba, ce qui se ressent dans certains de ses morceaux, une part de sa vie évoquée par lui-même sur scène.

On sent un passionné qui n’arrive pas à s’arrêter de jouer, prolongeant ainsi le match jusqu’à 1h 20 du matin pour un concert entamé à 23h, bien au-delà des prérogatives prévues. 

 

 

Crédits visuels © : Festival Jazz in Marciac

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Orane Auriau

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