« Faut-il vraiment en arriver là ?” La playlist
Cette semaine Popey, Erika de Casier, Gisèle Pape, Jessy Lanza et Nesles.
Amarillo — Popey
Faut-il vraiment en arriver là , « ramener des transactions » comme l’indique l’aimable Popey masqué ? Est-ce le beat hispanisant en forme de castagnettes ou simplement ce violon hindou ? C’est un peu de tout ça qui fait le charme tendu de cette affaire en noir et jaune. Prenons toutefois bien garde de rester impliqués, hein.
Seven 55 (feat.Loraine James) — Jessy Lanza
Faut-il vraiment en arriver là, la joie et l’ennui autour du centre commercial et du téléphone, l’ordinaire du quotidien qui voudrait pétiller dans les belles images d’un artiste ? C’est que Jessy est tellement sobre et en même temps lyrique, qu’elle fait vibrer l’intérieur du R’nB, le retourne comme une chaussette et en découvre quelques nouveaux et mystérieux attraits.
Siffler sur la colline — Gisèle Pape
Faut-il vraiment en arriver là, une énième courbette à la bonne variété française, son roi de cœur et de misère, son roi Lear, en l’occurrence le tragique et solaire Joe Dassin. Peut-être est-ce justement le côté sépulcral de la chose, la guitare qui plane comme un extra-terrestre et puis ce gracieux empressement à prononcer les mots fameux qui tuent toujours autant: zaï zaï zaï zaï.
Pégase — Nesles
Faut-il vraiment en arriver là ? La guitare folk, la sombre diction du poète maudit, mais toujours debout, français jusqu’au bout des ongles ? Mais voilà que le texte se déploie dans un tissu complexe et tranchant, doux néanmoins, et derrière cette orchestration qui retient l’attelage, l’histoire qui n’a pas dit son dernier mot ; cette dignité simple et courageuse.
Drama (Isabella Lovestory and chicken remix) — Erika de Casier
Faut-il vraiment en arriver, au remix de Casier parce que la danoise se pointe à Pitchfork, parce que les voix nous rassurent et nous endorment enfin ? Peut-être, parce que le flow liquide et lusophone tranche suffisamment à ce qui pourrait bien rester glacé et informe, parce que là aussi, l’histoire n’a pas d’autre prétention que de juste commencer.
Visuel : ©Seven 55 (feat.Loraine James) — Jessy Lanza