Electro
[Chronique] « Dilate » : l’évolution électronique des Anglais Vessels

[Chronique] « Dilate » : l’évolution électronique des Anglais Vessels

14 April 2015 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Ils seront en concert le 18 juin au Point Éphémère à Paris et ce sera à voir autant qu’à écouter. Vessels sort son troisième album (son quatrième si on compte le bon EP Elliptic daté de 2013). Un virage technoïde pour ce groupe au départ classé “post-rock” fort alléchant.

[rating=4]

“Elliptic” c’est aussi le second titre de cet opus nommé Dilate et qui joue la carte de la distorsion avec joie. Tom Evans (machines et voix), Tim Mitchell (batterie), Martin Teff (guitare, basse et synthé), Lee J. Malcolm (machines, synthé, batterie) et Peter Wright ( machines) livrent ici une obsession très circulaire où la voix se fait glissement murmurée. L’ouverture “Vertical” devrait intéresser un Laurent Garnier tellement sa techno se fait progressive et élégante.

Ces British-là possèdent le flegme nécessaire à nous laisser dans le smog. Un “Echo In” bascule dans un onirique futuriste. Le morceau a d’ailleurs depuis été pas mal remixé, entres autres par Rival Consoles et Ripperton. (Le tout rassemblé dans un EP). L’original est tout à fait enivrant. Dilate n’est pas la bande son d’une rave oubliée. Il se fait plutôt l’entourage discret mais indispensable d’une après-midi en terrasse. Les musiciens sont confortables et les changements de style ne leur font pas peur. Ici, pour un morceau comme “As your are” ils glissent dans un slow electro somptueux.

Cela leur sera reproché, mais on peut aussi voir cela comme un gout cannibale pour toute la musique. Si leur premier album White Fields and Open Devices (2008) était rock, le second, Helioscope (2011)  glissait dans une tendance jazz.

Mais Vessels reste absolument cohérent et tisse ici le fil d’une ballade électronique addictive qui passe des oreilles aux orteils sans crier gare, un morceau comme “Glass Lake” qui se place clairement dans de l’ambient y est pour beaucoup

La dernière track, « On your own ten toes », nous élève plutôt qu’il nous laisse à terre avec plus de sept minutes tout à fait hypnotiques. Le tout est à l’image de leur pochette qui montre une lumière au bord de l’explosion. Tout l’album est comme cela, un exercice de distorsion qui vient faire rupture avec leur précédents opus.

Vessels, Dilate; 2015, The Leaf Label

Visuel : (c) DR

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Bastien Stisi
Journaliste musique. Contact : [email protected] / www.twitter.com/BastienStisi

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