Musique
Cloture du week-end Glass à la Philharmonie

Cloture du week-end Glass à la Philharmonie

09 December 2019 | PAR Didier Duplenne

Hier dimanche 8 décembre, Naqoyqatsi clôturait à la Philharmonie de Paris la Trilogie Qatsi, le cycle de ciné-concerts consacrée à la collaboration du réalisateur Godfrey Reggio et du compositeur Philip Glass. Le Philip Glass Ensemble jouait sous la direction de Michael Riesman.

Naqoyqatsi (“La guerre comme mode de vie” en langue amérindienne Hopi) confirme la vision assez désespérée du monde du réalisateur américain.

Le film date de 2002, 20 ans ont passé depuis la première partie Koyaanisqatsi, l4 depuis la deuxième Powaqqatsi, les techniques disponibles ont évolué et les somptueuse images filmées à la pellicule d’alors ont fait place à l’imagerie numérique et de synthèse. Le principe du montage/collage de scènes plus impressionniste que narratif, lui, est maintenu.

Le film fut perçu à l’époque comme le triomphe de la technologie, dans le fond et dans la forme. Revu aujourd’hui, le film nous a déçu : est-ce parce que 17 ans est, comme en matière de mode, la “mauvaise distance”, trop loin pour être encore d’actualité, mais trop proche pour avoir acquis un charme daté ou vintage ? Naqoyqatsi est clairement le plus faible de la trilogie. Les images de synthèses et le travail à la palette graphique apparaissent maintenant terriblement sommaires et on doit avouer qu’à de rares exceptions (les images d’actualités anciennes consacrées à la guerre et celles montrant des sportifs), le film nous a un peu ennuyé.

Mais il y a la splendide musique de Philip Glass, quasi co-auteur du film, qui constitue la seule bande sonore. Elle évolue encore par rapport aux deux films précédents avec l’introduction des cordes et une partition écrite spécialement pour Yo-Yo Ma qui avait enregistré la bande originale. Dans le cadre de ce ciné-concert, c’est Matt Haimovitz, connu pour son travail avec l’Orchestre Symphonique d’Israël et ses interprétations de Bach, qui jouait, magnifiquement, la partition de violoncelle. Les compostions de Glass au tournant des années 2000 se font sous certains aspects néo-classiques, plus simplement émouvantes, moins abstraites et Naqoyqatsi est dans cette veine. Dans Massman, les boucles répétitives des synthétiseurs si caractéristiques de Glass se mêlent avec éclat au splendide solo du violoncelle. La richesse des timbres, toujours présente chez le compositeur américain, est une fois encore mise en évidence avec les percussions (Frank Cassara et Mick Rossi), les claviers (Lisa Bielawa, Philip Bush, Nelson Padget et Eleonor Sandresky) et les vents (Jon Gibson, Peter Hess).

Ce week-end de trois concerts fut une belle expérience, et le public, malgré les grèves et une salle “en périphérie” était au rendez-vous. Philip Glass est devenu, de son vivant, un classique.

Visuel : DD

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