
Victoires de la Musique Classique 2016 : Adam Laloum
Deuxième nommé/nominé dans la catégorie « Soliste instrumental », le pianiste Adam Laloum est l’objet de notre portrait du jour.
Adam Laloum est né le le 25 février 1987 à Toulouse et jouera donc lui aussi à domicile, tout comme son collègue Bertrand Chamayou. Toutefois, pas d’oncle pianiste dans son histoire : il débute le piano à 10 ans (en réalité, il avait déjà pris un premier cours à l’âge de 6 ans mais sans poursuivre ensuite). Pas d’oncle donc, mais une tante amatrice éclairée qui lui parvient à insuffler l’intérêt de la musique en lui apprenant par mimétisme et non par le solfège, qu’il pratiquait tout de même par ailleurs mais en reconnaissant “avoir les partitions en horreur”. Cela lui permit de déchiffrer les celles qu’il trouvait une fois l’intérêt né pour le piano avant de débuter réellement les cours de son propre chef à 10 ans, arrivant aux limites de son apprentissage en autodidacte.
Il suit ainsi les cours de Josette Bugnas qui le prépare à entrer au Conservatoire de Toulouse et le suit encore parallèlement à l’enseignement qu’il y suit aux côtés de Daniel Beau.
Il entre finalement au CNSM de Paris en 2002 dans la classe de Michel Béroff et travaille avec Daria Hovora, Jean Mouillère, Claire Désert, Christian Ivaldi, Ami Flammer ou Vladimir Mendelssohn. Il obtient son diplôme de formation supérieure de piano en juin 2006 et est lauréat de la Fondation de France la même année. Il poursuit également un cycle de musique de chambre dans la classe de Claire Désert et Ami Flammer. Adam Laloum est lauréat-boursier de l’Adami pour la saison 2007-2008 et également lauréat de la Fondation Groupe Banque Populaire, rencontre Jean-Claude Pennetier à l’Académie Ravel en 2007 et évolue grâce à cette rencontre, comprenant alors, selon ses dires, “le sens du mot “vocation””.
En 2009, il tente le concours international Clara Haskil en Suisse dans lequel il remporte le 1er prix ainsi que le prix du public. Naturellement, ces récompenses entraînent un nombre de concerts plus important et il se produit sur diverses scène, en récital et avec orchestre. Deux ans après cette victoire, il étudie aux côtés d’Evgeni Koroliov et déclare : ” Je considère que c’est une chance car ce grand artiste nous guide vers un idéal artistique extrêmement élevé de sensibilité, d’intelligence et d’humilité. Lui-même cumule un nombre de talents incroyable que je n’avais jamais vu chez un musicien auparavant. C’est un véritable poète.”
Adam Laloum n’oublie pas sa passion de la musique de chambre et se produit régulièrement en France dans ce cadre-là (Orangerie de Sceaux, la Roque d’Anthéron, l’Epau, la Grange de Meslay, Musiques d’été à Toulouse…) mais aussi à l’étranger (Mexique, Jordanie,…). Il ne souhaite donc pas se spécialiser dans un répertoire mais aime travailler sur un compositeur afin de mieux le comprendre en s’immergeant dans sa musique par le biais de plusieurs oeuvres à la fois. L’instinct mène davantage son travail qu’une méthodologie bien définie et il reconnaît ne pas être très patient : il ne peut pas répéter systématiquement un passage, cela “le rend nerveux”. Il “reste convaincu que le travail sans l’instrument est nettement plus productif, il évite bien des erreurs systématiques liées à notre jeu, notre façon de faire sonner l’instrument”.
2011 est l’année de son premier enregistrement dédié à Johannes Brahms, pièces pour pianos sous le label Mirare, et même s’il ne souhaite pas tenter de nouveau concours depuis 2009, cela ne l’empêche pas d’être nommé aux Victoires de la Musique Classique en 2012 (celles ayant sacré l’enregistrement de Bertrand Chamayou), dans la catégorie “Révélation Soliste instrumental” (le trophée est cependant décerné au tubiste Thomas Leleu).
L’année suivante, il sort un deuxième album dédié cette fois à Robert Schumann, Grande Humoresque opus 20, Sonate n°1 opus 11. Il participe également à l’enregistrement d’un album Schumann, Schubert, Brahms avec Lise Berthaud et enchaîne en 2013 avec un nouvel enregistrement Brahms entouré de deux amis musiciens : le clarinettiste Raphaël Sévère et le violoncelliste Victor Julien-Laferrière. Il a part ailleurs créé un trio avec ce dernier et la violoniste Mi-sa Yang, le « Trio les Esprits » et on a pu le voir aux Victoires de la Musique Classique 2014.
Nous en avions parlé :
Orchestre de Paris, Concerti pour trois pianos de Mozart et Ecossaise de Mendelhhohn
Ce week-end, c’est la Folle Nuit à la Salle Gaveau!