Un après midi romantique A la Seine Musicale Avec Sunwook Kim et Laurence Equilbey
Le 27 Septembre 2020, à 16h, à la Seine Musicale, Sunwook kim a interprété le concerto pour piano de Robert Schumann sous la direction de Laurence Equilbey. Puis l’insula Orchestra a joué la symphonie n°4 « Italienne » de Félix Mendelssohn.
Oui, la Seine Musicale accueille à nouveau le public, pour notre plus grand plaisir et pour celui des musiciens. Elle a invité Sunwook Kim, un jeune pianiste coréen de 32 ans. Il a gagné en 2006 le concours de piano de Leeds et suit depuis une brillante carrière internationale. La cheffe, Laurence Equilbey a fondé en 1991 Accentus, consacré à la musique vocale et en 2012 Insula Orchestra qui réside à la Seine musicale depuis trois ans, participant à sa programmation.
Le concert débute par un sommet de la musique romantique allemande, le concerto pour piano de Robert Schumann. Il a été composé en deux temps : en 1841 pour le premier mouvement qui était initialement une fantaisie pour piano et orchestre dédiée à sa jeune épouse Clara. L’œuvre a été complétée en 1845 et créée par Clara Schumann elle-même, à Dresde le 4 décembre 1845. C’est une musique intimiste, écrite lors d’une période heureuse du compositeur. Le piano s’intègre parfaitement aux autres instruments, comme dans une œuvre de musique de chambre. Le premier mouvement débute de manière fracassante, puis l’orchestre expose le premier thème, si émouvant. C’est une ballade amoureuse, une ode à l’amour, pleine de contrastes. Les deux thèmes se développent librement, alternant des crescendos exprimant l’enthousiasme amoureux et des périodes de grande douceur, telles une romance intime. Le jeu de Sunwook Kim est merveilleux, alliant puissance, plénitude et douceur cela en toute simplicité. Le deuxième mouvement « Intermezzo » est tout en délicatesse, la mélodie est d’une grande beauté. L’orchestre se fait discret, parfois réduit à un simple murmure puis le chant du violoncelle répond à celui du piano comme dans un rêve d’amour. Le final est éclatant, la musique joyeuse, pleine d’entrain et d’énergie. La virtuosité du soliste est remarquable. La puissance de l’orchestre apparait aussi avec des accents Beethoveniens.
La symphonie n° 4 de Mendelssohn a été composée en 1830 lors d’un voyage en Italie qui enchanta le compositeur. Terminée trois ans plus tard, elle fut crée à Londres le 13 mai 1833, considérée depuis comme un chef d’œuvre de la musique romantique. Elle est mise en valeur par Laurence Equilbey qui dirige l’Insula Orchestra avec élégance, énergie et précision. Le premier mouvement allegro vivace est une musique riante, solaire invitant à une promenade joyeuse dans la campagne romaine. L’andante « con moto » est emprunt de recueillement et de sérénité. Le thème est un chant mélodieux soutenu, comme en bruit de fond, par le rythme régulier des cordes qui reproduit la marche des pèlerins à Rome s’approchant puis s’éloignant lentement. Splendide. Le troisième mouvement est un menuet insouciant, interrompu par le chant des cors qui évoquent la chasse ou peut être une forêt enchantée. Le presto final « Saltarello » est surprenant, spectaculaire. Le rythme s’emballe, la musique est flamboyante, l’orchestre doit déployer toute sa puissance et virtuosité.
Laurence Equilbey a voulu clôturer ce très beau concert par une Romance Sans Paroles de Félix Mendelssohn : Le chant du gondolier vénitien, « pour conjurer le sort » ! Pour que les musiciens ne restent pas à nouveau silencieux !
Visuel : ©JMC