Classique
Mozart retrouve Laurence Equilbey et rencontre le Jeune orchestre de l’Abbaye aux dames de Saintes

Mozart retrouve Laurence Equilbey et rencontre le Jeune orchestre de l’Abbaye aux dames de Saintes

03 April 2017 | PAR Bérénice Clerc

Saintes réputée pour son festival de musique en été ( du 14 au 22 juillet cette année), offre un lieu idéal et calme pour le jeune orchestre de l’Abbaye.  Il développe sons et techniques dans cette jolie ville au cœur des belles pierres de l’Abbaye aux dames. De nombreux chefs d’orchestre viennent y donner des stages.
Cette semaine le Jeune orchestre de l’Abbaye était avec Laurence Equilbey.
Le 31 mars un agréable concert Mozart avait lieu dans l’abbatiale pour le plus grand plaisir des spectateurs. Ouverture de “Lucio Silla”, des extraits de “Die gärtnerin aus Liebe” la version allemande de La Finta Giardiniera et la Symphonie n°41 en ut majeur KV. 551 Jupiter éclairèrent l’abbatiale.

Le soleil printanier peine à trouver sa place, à Saintes tout est calme, l’Abbaye aux dames, cité musicale ouvre ses portes pour le concert, le public dense prend place.

Le musiciens du JOA entrent en scène, à l’image de la politique française actuelle, les musiciens peinent à accorder leurs violons et d’un coup la gauche et la droite résonnent à l’unisson.

Laurence Equilbey entre en scène, un sourire discret, en marche !

La première partie, l’ouverture de Lucio Silla manque un peu de vie, d’énergie, de légèreté, de couleur. Le son est lourd, une matière pâteuse, il retombe comme rabattu par un couvercle.

Heureusement la suite sera bien plus subtile, enlevée, drôle et pleine d’énergie. “La Finta Giardiniera” raconte avec humour l’histoire d’une jeune marquise qu’on croyait morte mais qui revient déguisée en jardinière pour piéger son amant.

Les chanteurs heureux d’être sur scène comme les jeunes musiciens proposent un univers sonore léger, vivant et une mise en espace drôle interprétée sans fioritures, cabotinage.

Un très bel échange, fluide entre l’orchestre et chanteurs. La chef complice rit de ce qui se joue sur scène et s’amuse, sans perdre la concentration et les exigences de la musique, avec les chanteurs et les musiciens pour donner du plaisir au public.

Les spectateurs sont heureux de rire et d’entendre la magnifique musique de Mozart.

Beaucoup de vie, d’éclat et de jeunesse sortent des instruments. Une énergie vitale, la naissance de musiciens qui peut-être iront porter la musique dans le monde entier.

Les spectateurs acclament les chanteurs, les musiciens et la chef pour de nombreux rappels et saluts. Un entracte, personne ne bouge, peu parle, tout le monde attend la suite et veut encore de la musique.

Même montée des marches par les musiciens, même sourire de Laurence Equilbey, la musique de Mozart résonne, chaque instrument est à sa place, chaque son offre le tout, complexe et simple à l’oreille.

Une jolie symphonie n°41 en Ut Majeur habite l’abbatiale, ciselée, puissante et délicate jusqu’aux magnifiques dernières mesures.

Les spectateurs applaudissent, quelques saluts puis l’orchestre encore jeune et timide part en coulisse. Chacun reprend sa vie, certains dorment à l’abbaye dans les anciennes cellules de moniales chargées d’énergie de toutes les âmes passées par là.

Découvrir Saintes, retrouver Mozart, sentir les énergies de l’Abbaye aux dames, entendre les cœurs battre dans les instruments de jeunes musiciens et sous la baguette bienveillante, expérimentée de Laurence Equilbey confirme l’arrivée du printemps gorgé de sève vivifiante.

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Bérénice Clerc
Comédienne, cantatrice et auteure des « Recettes Beauté » (YB ÉDITIONS), spécialisée en art contemporain, chanson française et musique classique.

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