Classique

Michael Schonwandt, Simon Trpceski et l’Orchestre National Montpellier Occitanie honorent la musique italienne

20 July 2021 | PAR Jean-Marie Chamouard

Viva Italia. Le festival Radio France Occitanie Montpellier se met à l’heure italienne pour le concert du 18 Juillet 2021 à 20h à l’Opéra Berlioz-le Corum. L’orchestre National Montpellier Occitanie interprète l’ouverture des Vêpres Siciliennes de Giuseppe Verdi, La Rhapsodie sur un thème de Paganini de Serges Rachmaninov avec Simon Trpceski au piano, la Piccola Musica notturna de Luigi Dallapiccola et la fantaisie symphonique op 32 de Tchaïkovski.

Guiseppe Verdi, Paganini, Luigi Dallapiccola et Dante pour la fantaisie symphonique « Francesca Da Rimini » de Tchaïkovski, l’Italie est bien présente ce soir. Michael Schonwandt est né à Copenhague le 10 09 1953. Pianiste et chef d’orchestre, il a été directeur musical de l’Opéra Royal de Copenhague et de l’Orchestre Royal du Danemark à Copenhague. Il est depuis 2015 chef principal de l’Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie. Cet orchestre riche de ces 94 musiciens et de ces 32 chanteurs se produit chaque année devant plus de 100 000 spectateurs. Simon Trpceski, pianiste macédonien a remplacé Nicolas Angelich qui était souffrant.

Verdi

L’opéra de Guiseppe Verdi (1813 1901) : Les Vêpres Siciliennes a été crée le 13 Juin 1855 à l’opéra de Paris devant Napoléon III et l’impératrice Eugénie. Premier opéra de Verdi écrit en français, il relate un fait historique, le massacre des français à Palerme en 1282. Nous entendons ce soir l’ouverture qui réalise à elle seule un poème symphonique. La musique est très expressive, elle préfigure le déroulement du drame. L’ouverture débute dans un murmure des bois puis des cordes. Après l’exposition du thème, la puissance de l’orchestre est croissante évoquant une marche militaire puis le déchainement de la guerre. La musique devient romantique relatant l’histoire d’amour puis entrainante, dansante évoquant la fête du mariage avant le retour des accents martiaux et le déchainement final.

Paganini

La Rhapsodie sur un thème de Paganini a été composée par Serge Rachmaninov (1873- 1943) en 1934 alors qu’il était en exil aux Etats Unis. C’est presque un concerto pour piano. L’œuvre a été crée à Baltimore en novembre 1934 avec comme pianiste le compositeur lui-même. Vingt quatre variations se développent autour du thème de Paganini. La beauté, la pureté du thème s’allient à une grande richesse orchestrale. Il s’agit d’une musique inventive pleine de surprises, qui peut faire évoquer les musiques de film américaines et les œuvres de Gershwin. Le jeu du pianiste alterne douceur et virtuosité, il maintient une distance amusée avec son rôle de virtuose et une grande complicité avec le chef et le public. Une œuvre et une interprétation enthousiasmante.

Dallapiccola

Luigi Dallapiccola (1904- 1975) est un compositeur italien et un résistant au régime fasciste. La Piccola musica notturna (petite musique nocturne) a été composée en 1954 selon un poème d’Antonio Machado, lui-même opposant au franquisme. Le poème décrit l’arrivée de la mort, une nuit d’été, dans la maison du poète. La musique est très narrative. L’œuvre débute par une plainte du violon seul puis les bruissements des cordes évoquent les cigales dans un jardin en Italie. La nuit garde une certaine sérénité, interrompue de nombreuses fois par des accents grinçants et menaçants ou des roulements de tambour. A la fin la musique s’éteint peu à peu comme si la mort avait triomphé.

Tchaïkovski/ Dante

La fantaisie symphonique opus 32 de Tchaïkovski (1840-1893) s’inspire du cinquième chant de l’enfer de Dante. Francesca, épouse délaissée, tombe amoureux du frère de son mari. Celui-ci surprend les deux amants, les tuent, les condamnant à un supplice éternel. C’est une musique « au superlatif » qui démultiplie la puissance de l’orchestre symphonique. Elle décrit d’abord paysage désolé de l’enfer puis devient chaotique, l’orchestre se lance dans un tourbillon frénétique. Cuivres, tambours, accents impétueux : le destin des deux amants est inexorable. Le calme revient avec un thème apaisant, mélodieux racontant l’amour de Francesca avant une fin agitée violente martelant le sort malheureux des deux amants.

Deux thématiques inspirent ce concert spectaculaire : l’ltalie bien sûr mais aussi la narrativité des œuvres qui racontent une histoire tragique, mythique. Puissance, contrastes, inventivité, originalité : la performance de l’orchestre national Montpellier Occitanie est saisissante, stupéfiante pour l’auditeur.

visuel : (c) Marc Ginot

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Jean-Marie Chamouard

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