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Le top musique classique/lyrique de la rédaction 2013

Le top musique classique/lyrique de la rédaction 2013

13 December 2013 | PAR Marie Charlotte Mallard

Après, le cinéma, la mode, le théâtre, la danse c’est au tour de la rubrique classique / lyrique de vous confier ses meilleurs moments passés dans une salle de concert.

Christophe place en haut de sa liste L’Elektra de Chéreau donné au festival d’Aix-en-Provence, dernier chef d’œuvre du metteur en scène mort en octobre dernier offert comme un geste d’accomplissement total. Il retient également Written on skin de George Benjamin sur un texte de Martin Crimp mis en scène par Katie Mitchell à l’Opéra-Comique, une œuvre contemporaine formidablement intrigante et envoûtante avec la sublime Barbara Hannigan. Puisque l’on fêtait le bicentenaire de la naissance de Wagner et Verdi cette année, il retient la belle et généreuse création C(h)oeurs d’Alain Platel (Teatro Real de Madrid / La Monnaie Bruxelles), qui, dans un collage d’extraits choraux tirés d’opéras célèbres signés par ces deux compositeurs géniaux, élevait au rang de star les membres d’un choeur lyrique pour une fois individualisé. Ceux-ci avec les danseurs des ballets C de la B prenaient littéralement le pouvoir sur scène tels les indignés de l’Europe actuelle déliquescente, secouant d’émotion le public par leur liberté et leur force d’insurrection. S’ajoutent au top, une fois n’est pas coutume, la rentrée de l’Opéra National de Paris : la reprise de L’Affaire Makropoulos de Warlikowski dans laquelle Janacek côtoie Hollywood à travers les éclats et déboires d’une Emilia Marty devenue star de cinéma reste une production d’une beauté, d’une intelligence et d’une inventivité inouïes, de même que la Lucia di Lammermoor  d’Andrei Serban qui présente l’héroïne dans une salle de gymnastique de la Salpetrière, oppressée dans un univers hostile et virile, conserve sa force transgressive et a permis les débuts éclatants d’une nouvelle star lyrique, Sonya Yoncheva. Enfin en dernière position, il n’oublie pas Partita 2 de Keersmaeker vue au Festival d’Avignon pour sa danse minimale et organique qui plongea le public dans l’intimité d’une recherche exigeante, celle du geste pur et essentiel porté par la magnificence de Bach.

Pour Bérénice, son coup de cœur absolu de l’année 2013 va à l’Odyssée de Sonia Wieder-Atherton. Un moment unique ! Ce spectacle infuse, revient en rêve, repart, se réinvite dans votre imaginaire, un spectacle à offrir à l’humanité entière. Elle confie d’ailleurs :  « Je pensais aller écouter un spectacle, entendre de la musique, voir une violoncelliste, j’y ai vu le monde, ses éléments, le souffle, la vie, la mort, la violence, la douceur, le repos, l’extrême vigilance, la beauté plastique, la déchirure d’un son, la joie, les vagues insurmontables et surmontées, les larmes, les rires, les adieux, les sanglots salés, l’abandon, la perte, les reliefs, la profondeur d’un arc en ciel sans limite palpable, un champ des possibles infini. ».  Autre coup de coeur pour Insula Orchestra : la naissance d’un orchestre, la présence d’un nouveau son déjà façonné par la direction habile, sensible et l’exigence de Laurence Equilbey.  Orfeo ed Eurydice de Gluck fut le mélange idéal entre une partition “réinventée”, un soliste de génie à l’amplitude sublime,  une direction engagée, exaltante et multicolore, un chœur puissant précis, sensible et un jeu meilleur que certaines mises en scène d’opéra surannée. Les deux Flashmob associés à cette production au château de Versailles sont un luxe rare et montrent la possibilité de ne pas brader la qualité et le niveau de perfection au prix d’une soit disant popularité ! Les visiteurs et participants de tous âges sont conquis comme les spectateurs des vidéos sur internet. Insula va compter sur la scène internationale et promet de belles rencontres avec l’art et l’émotion.

Trois coups de coeurs pour  Mathieu Orsi, avec tout d’abord David et Jonathas par Christie à l’Opéra Comique en janvier 2013. Direction époustouflante de Christie avec un jeune Pascal Charbonneau épatant (son répertoire est éclectique puisqu’on l’avait déjà remarqué dans My Fair Lady au Châtelet), Dominique Visse toujours aussi envoûtant, et une mise en scène d’Andreas Homoki formidable, notamment le tableau fantastique de la Pythonisse. La Passion selon Saint Jean par Equilbey en mars dernier à Pleyel. La semaine sainte honorée par Laurence Equilbey. Une interprétation cérébrale, tout en retenue, mais qui laisse passer l’émotion. Le chœur accentus touche ici la perfection. Et enfin, Sunday in the Park with George de Sondheim, mis en scène par Lee Blakeley et donné en avril au Châtelet, 24 avril 2013. Là encore, une mise en scène épatante, moderne et délicate. Pour une fois, l’utilisation de la vidéo n’est pas vaine. La musique de Sondheim comme le livret ne sont pas inoubliables.

Pour ma part, je mettrais à l’honneur L’Orchestre de Paris qui a fait une saison mémorable et a su asseoir un niveau international incontestable avec notamment quelques moments forts, comme le Réquiem de Dvorack donné en début de saison 12/13, la Symphonie n°1 en ré majeur dite Titan de Malher, le Concerto pour piano n°2 de Lizst avec Jean-Frederic Neuburger (entendu deux fois avec eux salle pleyel, la première avec Katia Buniatishvili, et surtout, son programme russe, en octobre dernier avec Tchaïkovsky et Prokofiev.Ensuite, je saluerais Myung-Yung Chung qui confirme son génie de maestro à la direction du Philharmonique de radio France et l’on retient notamment leur dernier concert, donnant Debussy, Messiaen et Saint-Saëns. Une prestation aérienne, spirituelle et envoûtante de bout en bout, y compris pour le non-mélomane qui m’accompagnait. J’ai adoré découvrir les superbes créations d’Ibrahim Maalouf et de David El Malek pour le festival de création contemporaine Présences 2013. Modernes, ingénieuses et ethniques, elles reliaient habilement, musique symphonique et musique du monde tout en nous contant une histoire. Le Vaisseau Fantôme par l’orchestre philharmonique de Rotterdam fut un moment mémorable. Bien que la version concert ne nous permette d’apprécier les voix, l’on fut subjugué par la précision de Yannick-Nezet Seguin à la direction de l’orchestre et la mise en valeur des timbres. Enfin, plus récemment, le LSO avec un Roméo et Juliette de Berlioz splendide sous la baguette de Gergiev: Une œuvre difficile, que Gergiev a mené d’une main de maître, un orchestre attentif, et investit, alors qu’il nous avait déçu dans son programme de musique de film là l’orchestre nous a montré de quoi il était capable en terme de sensibilité et douceur, et de passion.

Yael quant à elle opte pour  Bird on a wire de Dom la Nena et Rosemary Standley vu au festival de  Saintes: Vu deux fois en live, une duo de femmes éblouissant. De même pour la prestation de Bertrand Chamayou à Saintes également. Philippe Jarrousky l’a charmé au TCE. Une très grande classe, un répertoire difficile et une voix qui ne démérite jamais. Pour terminer elle retient,  le récital de Sumi Jo au TCE.

Visuel : © Frankie & Nikkihttp://frankie-nikki.tumblr.com/

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Marie Charlotte Mallard
Titulaire d’un Master II de Littérature Française à la Sorbonne (Paris IV), d’un Prix de Perfectionnement de Hautbois et d’une Médaille d’Or de Musique de Chambre au Conservatoire à Rayonnement Régional de Cergy-Pontoise, Marie-Charlotte Mallard s’exerce pendant deux ans au micro d’IDFM Radio avant de rejoindre la rédaction de Toute la Culture en Janvier 2012. Forte de ses compétences littéraires et de son oreille de musicienne elle écrit principalement en musique classique et littérature. Néanmoins, ses goûts musicaux l’amènent également à écrire sur le rock et la variété.

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