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Les disques classiques et lyriques de l’automne 2020

Les disques classiques et lyriques de l’automne 2020

21 October 2020 | PAR La Rédaction

Alors que les disques nous semblent également avoir déconfinés et nous êtres arrivés en bouquets pour cette rentrée 2020, voici ceux qui ont bercé nos très bonnes résolutions de rentrée.

Par Yael Hirsch, Paul Fourier, Victoria Okada, Gilles Charlassier et Lise Lefebvre.

Beethoven en majesté

Alors que les 250 ans de la naissance de Beethoven n’ont pas pu être célébrés comme il se doit à cause de la crise du Covid, les disques, eux, sont sortis par vague cet automne.

Resound Beethoven, intégrale des symphonies


Le premier volume de la série “Resound Beethoven” est paru en avril 2015. Au fil du temps, les mélomanes ont découvert une autre sonorité proposée par l’Orchester Wiener Akademie dans des œuvres symphoniques et de chambre du maître de Bonn. Le chef Martin Haselböck met en place une interprétation sur instruments d’époque, respectant scrupuleusement l’implantation de l’orchestre d’il y a 200 ans. Si l’ “interprétation historiquement informée” est entrée largement dans nos oreilles, ces versions ont encore des choses à révéler, surtout de la sonorité. Celle-ci est « recréée » dans des salles que Beethoven a fréquentées. Pour les 5e et 6e Symphonies, la Landhaus Saal du Palais Niederösterreich, la salle de leurs créations. Ils nous invitent également à d’autres lieux où furent créés les chefs-d’œuvre : les Palais Lobkowitz, Hofburg et Niederösterreich, l’Académie autrichienne des sciences et le Theater in der Josefstadt. Le résultat nous surprend, nous ouvre les oreilles et nous rafraîchit. Très beau coffret ! Coffret de 5 CD. Alpha Classics ALPHA480. Durée : 56’44, 83’59, 80’16, 64’52, 65’26. VO

La Neuvième Symphonie version Kalkbrenner par Etsuko Hirose


Au XIXe siècle, on diffusait de grands œuvres symphoniques, des opéras, mais aussi des lieder, par des transcriptions souvent pour piano. Si celles de Liszt pour les neuf symphonies sont connues, d’autres compositeurs se sont prêtés au jeu, comme Kalkbrenner, compositeur, excellent pédagogue et surtout l’un des grands pianistes, aussi célèbre que Liszt et Chopin en leur temps. La pianiste Etsuko Hirose qui n’hésite pas à aborder des compositions rarement jouées s’attaque ici à un monument : la Neuvième Symphonie. À travers l’édition parisienne Schonenberger, elle montre, grâce à sa performance inspirée (l’enregistrement a été réalisé durant La Folle Journée de Nantes de cette année où elle a interprété l’œuvre et on sent qu’elle est dans la lancée), l’enthousiasme du transcripteur et l’écriture virtuose et purement pianistique. La particularité de cette partition : l’Ode à la joie en français, dans la traduction de Crevel de Charlemagne (1807-1882) qui donne une tout autre impression. Certainement pour la question de l’équilibre, le chœur semble en formation moyenne, qui laisse entendre chaque voix plutôt qu’un ensemble de voix – ce qui change également les données. Quoi qu’il en soit, ce disque demeurera une référence pour le choix de l’édition et pour l’interprétation d’Etsuko Hirose. 1 CD Mirare, MIR534, durée : 67’ VO

La jeunesse de Beethoven sur un pianoforte Christopher Clarke par Jos van Immerseel


Collectionneur de pianos d’époque, Jos van Immerseel est l’un des pionniers de ce qu’on appelle aujourd’hui « l’interprétation historiquement informée ». Il recherche constamment les pensées de compositeurs à travers les sonorités et les fonctionnements d’instruments anciens qui ne sonnent absolument pas de la même manière que des pianos modernes de concert. Les trois disques qu’il a enregistrés à l’été 2019 résultent de ses réflexions, en choisissant le pianoforte qu’a construit l’éminent facteur Christopher Clarke en 1988 d’après l’instrument viennois d’Anton Walter datant d’environ 1800. Cette datation est déterminante pour les œuvres enregistrées, composées entre 1798 et 1804, par rapport la facture instrumentale qui connaissait une évolution spectaculaire à cette époque. Le pianiste explique lui-même le choix de ce pianoforte dans le livret. Quant à l’interprétation (Sonates n° 5, 7, 8, 9, 10, 14, 15 et 18, ainsi que la marche funèbre de la Sonate n° 12 et quelques pièces isolées), il prend généralement un tempo assez ou très posé — est-ce lié au fonctionnement de l’instrument ? — et ses expressions sont truffées de détails qui attirent notre attention, notamment des agogiques inattendues (qui peuvent parfois être assimilées à un rubato) et à des accents secs. Tout cela montre un visage bien différent de Beethoven par rapport à ce qu’on connaît habituellement sur un Steinway ou un Yamaha et donne un aperçu extrêmement intéressant de la « sonorité de l’époque ». Coffret de 3 CD Alpha Classics, ALPHA594. Durée : 77’23, 59’20, 77’55. VO
Jos van Immerseel
donnera un concert le 26 octobre à 18h30 au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris, avec les Sonate n° 9, 10, 8, 14 « Clair de Lune ».

Théo Fouchenneret dans Waldstein er Hammerklavier

Le jeune pianiste de 25 ans couple deux sonates de Beethoven chez la Dolce Volta pour son premier album solo. Dans la douceur onirique de la n°21 “Walstein” aussi bien que dans la tourmente de ce challenge que constitue la  n°29 “Hammerklavier”, Théo Fouchenneret voit des laboratoires d’expérimentations beethovéniennes. Ses interprétations nous marquent par leur énergie, leur liberté et une immense sensibilité qui se dégage, à travers le CD même on a l’impression d’écouter l’interprète nous parler. “Plus on la joue, plus on l’aime. Plus on l’écoute, plus on l’apprivoise”, nous dit-il de la Hammerklavier. Plus nous écoutons son interprétation et plus nous nous laissons séduire et surprendre. À écouter en concert à l’ouverture du Festival La Dolce Volta qui est maintenu, malgré le couvre-feu, aux Bouffes du Nord  le 31 octobre. Théo Fouchenneret, Beethoven, La Dolce Volta, 65’59.  YH

Beethoven tellurique par le Quatuor Zaide et Bruno Delepelaire.

Le quatuor Zaïde propose une interprétation mythologique, grecque, mais aussi nietzschéenne de l’œuvre de Beethoven en explorant l’aspect dionysiaque avec Bruno Delepelaire, le premier violoncelliste du Berliner Philharmoniker, dans une transcription pour quintette à cordes de la célèbre Sonate n°9 en la majeur dite “Sonate à Kreutzer“. Les cordes s’envolent avec une fougue dionysiaque, comme si le dieu avait volé avec Prométhée le feu pour le donner aux humains. Et le soleil se lève encore avec la douceur d’un beau dimanche d’automne dans le Quatuor en ré majeur, op. 18 n°3, avec une pointe de nostalgie qui n’est jamais grave dans le deuxième mouvement et une grâce vraiment divine dans l’allegro final. Un disque qui réveille, séduit et fait du bien. À noter : le quatuor Zaïde est l’invité de Génération France Musique le 28 novembre à 16h. Quatuor Zaide et Bruno Delepelaire, Sonate pour piano et violon n°9 en la majeur / Quartuor n°3 op. 18, NoMadMusic, durée : 60’05, Sortie le 06 novembre 2020. YH.

Les voix en pleine forme

Deux Mezzos sinon rien


Johan Farjot accompagne au piano deux mezzos incontournables : Karine Deshayes et Delphine Haidan dans un répertoire 19e aussi gouteux que varié : des Lieder de Brahms ou de Mendelssohn et, plus légers, des airs français signés Gounod, Chausson, Delibes, Fauré ou Massenet : l’on virevolte avec les “Trois oiseaux” de Delibes, l’on contemple la mer chez Massenet et Brahms et l’on se laisse emporter par deux voix qui semble danser ensemble jusqu’à se fondre. Un album qui accompagne toutes vos soirées d’automne avec douceur et nuances.
Deux Mezzos sinon rien, Karine Deshayes et Delphine Haidan, voix, Johan Farjot, piano, Klarthe, 1 CD, 15 euros.  YH.

Anima Rara par Ermonela Jaho


Rare comme l’indique son titre, l’album d’Ermonela Jaho est l’un des événements lyriques de cette rentrée. Démarrant de Butterfly dont elle est l’une des actuelles titulaires incontestées, elle s’inscrit dans les pas de Rosina Storchio qui inspira tant Puccini pour le rôle ; et explore un répertoire vériste méconnu qui n’attendait qu’une interprète exceptionnelle pour resurgir. Fidèle, elle y ajoute ses chers Verdi et Massenet qui ne détonnent nullement tant la tragédienne est faite pour ces rôles. Peut-on écouter Sapho et ses nuances ensorcelantes ou cet air de Mefistofele de Boito abordé avec une douceur inattendue par le chef Andrea Battistoni sans avoir des frissons ? Une splendeur. Anima rara, Ermonela Jaho, Andrea Battistoni, Orquestra de la Comunitat Valenciana,1 CD Opera Rara ORR253, durée totale : 1h10. PF

 

Lieder & Duette de Brahms

Un trio de jeunes chanteurs suisses et allemands offre à l’écoute des lieder, ballades et duos de Brahms ; accompagnés au pianoforte par Jan Schultsz, Rachel Harnisch (soprano), Marina Viotti (mezzo-soprano) et Yannick Debus (basse) invitent l’auditeur à un voyage dans les thèmes et les rêveries du romantisme allemand. En plus d’une étonnante Walpurgisnacht, nuit de sabbat qui vaut le détour, on (re)découvre avec ravissement de petits bijoux ciselés tels que Feldeinsamkeit ou le duo Die Meere au balancement envoûtant. Des paysages imaginaires à la douceur plus que bienvenue. Johannes Brahms, Lieder & Duette, Rachel Harnisch, Marina Viotti, Yannick Debus, Jan Schultsz. 2 CD Pan Classic. LL

 

Musique de chambre dans tous ses états

XIII Par le Quatuor Ardeo


XIII. Un titre à premier abord intrigant, mais il n’est pas si insolite que cela. L’album est bâti autour de Black Angels de George Crumb, sous-titré « Thirteen images from the Dark Land for Electric String Quartet ». Les chiffres 13 et 7 sont les clefs de cette œuvre singulière en triptyque, Departure, Absence et Return, dont nous laissons toute explication à la lecture du livret. Ce qui retient notre attention sur ce disque, c’est plutôt l’association de Schubert à Crumb, et encore plus de Monteverdi et Purcell à Schubert. Les quatre musiciennes placent, avant d’aborder Crumb, une brève transcription de madrigal de Monteverdi puis le Quatuor « Rosamunde » de Schubert. Ces deux œuvres sont de la même tonalité, et les accords chez Monteverdi résonnent comme une prémisse de Schubert : on réentend de loin la réminiscence de Monteverdi dans les accords qui accompagnent le thème de « Rosamunde » ! Sa mélodie au premier violon dénué de vibrato ou presque rappelle également les lignes polyphoniques. Le même plaisir se répète dans Purcell après « Rosamunde » ainsi que le thème initial de la transcription du Lied La Mort et la Jeune Fille. Le contraste avec ces pièces à caractère ancien et la modernité de Black Angels est absolument fascinant, d’autant que Crumb cite ce dernier et d’autres références musicales. À la fin, de nouveau une transcription d’un Lied de Schubert, cette fois-ci Les Dieux de la Grèce. Décidément, la nostalgie (ou l’adoration ?) pour les temps reculés hante ce disque merveilleusement construit, dans une interprétation forte et, d’une certaine manière, mystique. On ne regrettera jamais d’avoir ce CD (physique) chez soi. 1 CD Klarthe, K104, Durée : 68’27. VO

Thibault Cauvin plays Leo Brouwer


Les mélomanes internautes les plus assidus s’en souviennent, le guitariste Thibault Cauvin a diffusé pendant le confinement les vidéos dans lesquelles il joue chaque jour une Estudios Sencillos de Leo Brouwer ; nous avons mentionné ses activités dans notre série « Ces musiciens qui se filment dans leur confinement ». Il a fait appel à d’autres musiciens pour interpréter leurs versions de ces Études (#brouwerchallenge) et nombreux étaient ceux qui ont répondu, dont l’accordéoniste Félicien Brut.  Cela a provoqué un enthousiasme chez les musiciens professionnels et amateurs pour devenir un véritable mouvement, jusqu’au point que le compositeur cubain lui-même en a eu l’écho et a écrit trois Nouvelles Études dédiées à notre guitariste ! Ce CD est le fruit et le témoignage de ce temps particulier. La guitare est plus que jamais vivante, chantante et revigorante, impeccablement interprétée jusqu’à la moindre note avec une aisance étonnante. Un bel exemple de « détournement » de la situation difficile pour une belle réalisation. 1 CD Sony Classical, 19439804632, durée : 53’16. VO

Grâce mozartienne dans les trois sonates pour violon et piano


La violoniste lettone Vineta Sareika et la pianiste française Amandine Savary ont livré, il y a deux ans, un disque avec les sonates de Grieg fraichement interprétées (MUSO, MU-024). Leur fraîcheur est intacte sur ce nouveau CD consacré à Mozart : les Sonates n° 24 en fa majeur K. 376, n° 27 en sol majeur K. 379 et n° 35 en la majeur K. 526. La fraicheur de la partition, comme si elle venait d’être écrite, tant l’idée est fluide, est doublée par celle de l’interprétation toujours chantante et caressante, avec un brin de coquetterie si caractéristique au compositeur. Notre préférée est l’ « Adagio » initial de la sonate en sol majeur, délicat et lumineux, suivi par l’ « Allegro » juste comme il faut, c’est-à-dire léger, galant, sans lourdeur, mais avec suffisamment de sens théâtral. Les deux musiciennes jouent en véritables complices. Le tempo, l’allure, l’équilibre, le dialogue… tout y est. Une quintessence de musique de chambre de Mozart, un bonheur. 1 CD MUSO, MU-041, durée : 64’37. VO

Plaisir du baroque

Paolo Zanzu dans les Suites anglaises de Bach


Le claveciniste italien Paolo Zanzu (lire notre entretien) révèle pleinement son talent dans ce disque qui réunit les 6 Suites anglaises de Jean-Sébastien Bach. La vivacité de son jeu qui n’est statique à aucun moment est encore plus vivante grâce aux ornements élégants qui n’alourdissent jamais le discours et à des tempi adéquats à chaque pièce. Le choix de clavecin, une copie d’un instrument vers 1735 de l’école de Silbermann, facteur lié à Bach, est judicieux également par rapport aux dates de la composition des Suites, de 1720 à 1724. Le musicien, qui a longtemps travaillé avec des ensembles et des chefs de premier plan (Les Arts Florissants, Les Musiciens du Louvre, The English Baroque Soloists, The Monteverdi Choir and Orchestras ou Le Cercle de l’Harmonie ; il a notamment été assistant de William Christie pendant de nombreuses années), a fondé son propre ensemble Le Stagioni pour explorer des œuvres du XVIIIe et du XIXe siècle. Sa profonde connaissance dans un large répertoire allant de l’opéra aux pièces instrumentales intimes fait de lui un interprète hors pair, comme le montre cet enregistrement. Prenez n’importe quelle pièce, au hasard : la luminosité du prélude de la Quatrième Suite, les notes légèrement inégales dans l’Allemande de la Deuxième Suite, la vigueur de la Bourrée II de la Première Suite, la légèreté des Passepieds de la Cinquième Suite, et le sentiment d’urgence qui règne dans la Gigue finale de la Sixième Suite… Tout est d’une justesse surprenante, et devant son interprétation, nous sommes tout simplement admiratifs. À (re)découvrir absolument. 2 CD Musica Ficta, Durée : 2h 12’17. VO

Lamento par Damien Guillon et Café Zimmermann


Damien Guillon “délaisse” le temps d’un disque son ensemble Le Banquet Céleste pour s’associer à Café Zimmermann dans un merveilleux programme « Lamento ». Rassemblant des pièces germaniques composées essentiellement dans la seconde moitié du XVIIe siècle, l’enregistrement alterne des œuvres vocales et instrumentales, toutes marquées par la présence constante de la mort par une atmosphère de recueillement d’une beauté étrangement sublime. La voix d’alto de Damien Guillon, ronde et veloutée, répond aux cordes d’une douceur âpre. La combinaison de leurs timbres est exquise, déployant toute une subtilité liée aux textes et transmettant l’esprit régnant du memento mori. Au début de Was bertrübst du dich de Christoph Bernhard, la partition vocale exige le contre-ténor de déployer une tessiture médium qui est inhabituellement basse pour lui, donnant une couleur inattendue. L’ensemble du disque montre éloquemment un caractère méditatif de ces musiques, et ce, même dans des pièces plus joyeuses. Ce CD peut s’écouter comme un voyage initiatique qui se termine avec la superbe Passacaille des Sonates de Rosaire, laissant un écho qui résonne longtemps à l’oreille. La magnifique prise de son n’est certainement pas étrangère à la réussite de ce disque. 1 CD Alpha Classics, ALPHA626, durée : 69’06. VO

Musique contemporaine

Les explorations sonores de Frédéric Pattar et C Barré


Premier album de l’Ensemble C Barré, sous la direction de Sébastien Boin, Peephole résume six années de compagnonnage avec le compositeur français Frédéric Pattar. Le titre de l’enregistrement, aux sonorités presque oulipiennes, reprend celui d’une des premières pièces écrites pour la formation française, Peephole metaphysics, pour mezzo, sur un texte de Lisa Samuels, un recueil où la déclamation s’enrichit rapidement d’une plongée quasi scénographiée dans les textures sonores singulières de l’ensemble, procédé que l’on retrouve dans Sangre, sur les mots de Garcia Lorca et dans la tessiture de baryton, un autre exemple de cette forme de théâtre expérimental miniature qui foisonne de trouvailles de timbres et de couleurs. Mais c’est plus encore dans Mind breathes, entropie d’un peu plus d’une quinzaine de minutes, qui déploie une fascinante et irrésistible plasticité d’attaques et de lignes des cordes pincées, où le laboratoire d’avant-garde n’oublie jamais la jouissance sonore et rythmique que résume également Au coeur d’une… pour mandoline, guitare et harpe, le noyau originel de C Barré. Basé à Marseille, où il donnera un concert à La Belle de Mai en novembre, l’ensemble sera à Paris en mars prochain à l’Ircam. Peephole C Barré Sébastien Boin,  1 CD L’empreinte digitale, GC
 
Le piano intime de Florentine Mulsant
Grand Prix de la Sacem 2019 dans la section musique contemporaine, Florentine Mulsant se nourrit d’influences multiples pour développer un langage frappé du sceau de sa sensibilité propre. Si son catalogue explore presque tous les genres, le piano reste son instrument de prédilection, le confident intime de ses recherches et de ses émotions. Ce n’est pas un hasard si elle a dédié deux séries de vingt-quatre préludes à ses deux fils. Après le premier cycle, opus 38, dédié à Paul, disparu prématurément à vingt ans, le présent coffret de 2CDs édité par AR RE-SE fait entendre celui, éclaté en trois numéros d’opus, 70, 77 et 78, écrits pour Jean une vingtaine d’années plus tard. On y retrouve, comme dans l’ensemble des pièces ici rassemblées, une écriture éclectique attachée au dessin et à l’expression, évocatrice et accessible. Ce panorama de miniatures ciselées porte l’empreinte, comme toujours chez Florentine Mulsant, d’une complicité avec les interprètes pour lesquels elle compose. Si l’enregistrement fait la part belle aux opus récents, il met aussi en avant deux oeuvres de jeunesse pour lesquels la compositrice a une affection particulière, notamment Amers, opus 4, dont le titre est inspiré par un recueil d’un de ses poètes favoris, Saint-John-Perse. Un double CD portrait intime, sous les doigts de trois femmes investies, Alexandra Matvievskaya, Lorène de Ratuld et Lydia Jardon. Oeuvres pour piano, 2 CD AR RE-SE GC
 
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