
Jansons, humble géant de la baguette
Mariss Jansons vient de nous quitter, le 1er décembre, d’une insuffisance cardiaque dont il souffrait depuis de plus de deux décennies, depuis un premier infarctus à la fin d’une Bohème à Oslo en 1996, et l’ayant contraint à réduire régulièrement son activité ces dernières années. Il avait 76 ans.
Il était l’une des dernières légendes vivantes de la baguette, à l’instar d’un Claudio Abbado ou Nikolaus Harnoncourt. Né en 1943 à Riga, en Lettonie alors soviétique, le chef a fait ses armes entre autres avec Karajan et Mravinski Sa carrière prend un tour international quand il prend les rênes de l’Orchestre Philharmonique d’Oslo en 1979. A Londres, puis Pittsburg, il est nommé à la tête de l’Orchestre de la Radio Bavaroise en 2003 – qu’il a dirigé en tournée à Paris le 31 octobre dernier – et du Concertgebouw d’Amsterdam, de 2004 à 2016.
S’il était un ambassadeur infatigable du répertoire russe, en particulier de Chostakovitch dont il a enregistré une intégrale qui fait référence, il a défendu aussi bien les grandes fresques germaniques de Mahler ou Bruckner que la musique française, sans oublier l’opéra, où ses apparitions en fosse étaient guettées des mélomanes, à l’exemple d’une Dame de Pique à Salzbourg plébiscitée par la critique et le public. France Musique lui a rendu hommage ce dimanche, se faisant l’écho radiophonique de l’émotion suscitée dans le monde musical de la disparition d’un immense artiste, qui ne s’est jamais départi de l’humilité des plus grands.
Visuel : CC BY-SA 2.0