Classique
Flûte, hautbois, clarinette, basson, cor : Les vents sont en pleine lumière au Théâtre des Champs Élysées.

Flûte, hautbois, clarinette, basson, cor : Les vents sont en pleine lumière au Théâtre des Champs Élysées.

19 December 2022 | PAR Jean-Marie Chamouard

Le 15 Décembre 2022, le Théâtre des Champs Élysées accueille l’orchestre de chambre de Paris et l’ensemble instrumental Les Vents Français. Ils interprètent des œuvres de Doménico Cimarosa, Wolfgang Amadeus Mozart et Frantz Danzi.

Ce soir les sons de la flûte, du hautbois, de la clarinette, du basson, du cor s’élèvent vers la coupole «Art Déco» du théâtre des Champs Élysées. Les instruments à vents sont à l’honneur. Le flûtiste Emmanuel Pahut, l’ hautboïste François Leleux , le clarinettiste Paul Meyer, le bassiste Gilbert Audin, le corniste croate Radovan Vlatkovic: tous sont des solistes de renommée internationale. Ils se retrouvent dans l’ensemble instrumental «Les Vents Français». Ils interprètent des symphonies concertantes de Doménico Cimarosa, Wolfgang Amadeus Mozart et Frantz Danzi qui mettent en valeur les instruments à vent. Ils jouent avec l’Orchestre de Chambre de Paris sous la direction du chef invité anglais Trevor David Pinnock. On peut remarquer quelques jeunes enfants dans la salle: invités, grâce à un partenariat entre l’orchestre de chambre de Paris et le conservatoire du 13ème arrondissement de Paris. Trevor Pinnock dirige avec simplicité et expressivité, il parait transcendé par la joie, par le bonheur de jouer cette musique. Un bonheur qu’il transmet aux musiciens et aux spectateurs.

Deux symphonies concertantes pour instruments à vent

Le duo de flûte et de hautbois illumine la Symphonie Concertante de Doménico Cimarosa (1749-1801). Une œuvre rappelant la musique de Mozart où alternent énergie, vivacité et douces mélodies Dans le premier mouvement la flûte et le hautbois dialoguent sur un mode léger badin dans une atmosphère champêtre. La mélodie devient sublime, d’une pureté divine dans le deuxième mouvement avant un final rapide, tourbillonnant, mais également rempli de délicatesse.
Flûte, hautbois, cor et basson: ils sont quatre solistes pour la symphonie concertante de Mozart , composée en 1778 . Leur complicité est réjouissante, la mise en valeur du cor et du basson remarquable. L’allegro allie la grâce et la gravité, la légèreté et une ombre de mélancolie. Les solistes débutent l’adagio avec une belle douceur . Le chant du hautbois, relayé par la flûte est de toute beauté. Adagio d’une totale sérénité, l’auditeur se laisse bercer par la musique comme en contemplant un lac paisible. Le dernier mouvement est une andante , avec variations. Une musique d’une grande finesse, d’une grande subtilité.
Une symphonie célèbre:
La 31ème symphonie de Mozart , dénommée Paris, a été composée en 1778 pour séduire le public parisien Elle a été conçue pour un orchestre d’importance . Effectivement il y a de la puissance dans l’interprétation de l’Orchestre de Chambre de Paris, dès les premières notes, le premier mouvement débutant par quatre accords vigoureux. Cet allegro est très contrasté entre les accents énergiques , les rythmes rapides et les moments de grâce et de légèreté. L’andante est très mélodieux , presque langoureux. L’auditeur peut imaginer un dialogue amoureux, courtois, alliant légèreté et sentimentalité. La virtuosité et la puissance orchestrale dominent le final. Un mouvement très rapide , tourbillonnant , spectaculaire qui a du impressionner le public parisien.

Vers le romantisme

Frantz Danzi ( 1763-1826) est un violoncelliste, chef d’orchestre, compositeur allemand, auteur de nombreux opéras et œuvres instrumentales. Il sera un pionnier du romantisme et le soutien de Carl Maria von Weber. Ce soir nous découvrons sa symphonie concertante pour flûte, clarinette et orchestre. Après une longue séquence orchestrale l’entrée de la clarinette est majestueuse . La prestance du clarinettiste Paul Meyer est frappante. Un duo s’instaure avec la flûte, un duo d’une grande douceur dominant les cordes qui restent en sourdine. Le deuxième mouvement est très émouvant par la beauté de la mélodie jouée par la clarinette puis reprise par la flûte. Le romantisme est bien là. Le final est une fête, la musique est entraînante joyeuse, la gaîté se communique au chef et aux solistes.
Ce fut un très beau concert. Un concert remarquable par le prestige des solistes, par la joie communicative de Trévor Pinnock. L’Orchestre de Chambre de Paris et l’ensemble instrumental les Vents Français nous ont fait découvrir des œuvres pour certaines peu connues. Les instruments à vents en étaient les vedettes, ce qui n’est pas si fréquent.

Une playlist de pure imagination
Concert des artistes de l’Académie de l’Opéra de Paris : de bien belles recrues à venir…
Avatar photo
Jean-Marie Chamouard

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration