Classique
Christoph von Dohnànyi dirige merveilleusement l’Orchestre de Paris à la Philharmonie

Christoph von Dohnànyi dirige merveilleusement l’Orchestre de Paris à la Philharmonie

12 April 2018 | PAR Yaël Hirsch

Ce mercredi 11 avril 2018, le chef d’Orchestre né à Berlin dans une famille Noble et de résistants en 1929 a dirigé avec génie l’Orchestre de Paris pour un programme Beethoven, Wagner, Ligeti, ainsi que Schumann avec le soliste austro-perse Kian Soltani. Seconde représentation ce jeudi 12 avril à la Philharmonie! 

Quatre-vingt huit ans et une énergie aussi grande que son élégance, Christoph von Dohnànyi a été ovationné par le public à son arrivée, baguette en avant, sur la scène de la Philharmonie. L’Orchestre de Paris a commencé par une pièce de 1961, de György Ligeti, Atmosphère, où l’épaisseur subtile du son fait corps comme un magma électrique. Ça vibre, ça glisse, ça chuinte en continu comme un gros animal dans lequel on se glisse si bien qu’on remarque à peine la transition avec le lumineux Prélude de l’Acte I de Lohengrin de Wagner, où le chef et l’orchestre atteignent certainement le sommet de leur art. À peine le temps de se remettre de cette perfusion de précision que le jeune et beau violoncelliste Kian Soltani lauréat du concours international Paulo de Helsinki et prix jeune soliste du Crédit Suisse en 2017. On suit son stradivarius dans le Concerto pour Violoncelle de Schumann que le soliste mène avec une rapidité et une vivacité prenantes. Ses solos sont annoncés par de grands et énergiques mouvements de l’archet vers l’instrument. Le jeu des contrastes fonctionne bien entre l’orchestre qui n’en fait jamais trop dans le « schmalz » (l’émotion vibratoire) et le violoncelliste très ancré dans l’émotion d’une pièce où la nature côtoie la folie. Lorsque les flûtes ou les violoncelles de l’orchestre font écho à cette voix humaine en recherche, un certain apaisement arrive. En bis, Kian Soltani fait le pari de nous donner à entendre une de ses compositions, inspirée par ses racines iraniennes : « Persian Fire Dance » est interprétée en solo et avec fougue, pour nous faire voyager vers l’Empire avec un éclat presque cinématographique.

Ovationné, le violoncelliste quitte la scène et nous retrouvons Christoph von Dohnànyi et l’Orchestre de Paris, sur la même ligne digne et élégante, jamais trop émotive pour une 7e symphonie de Beethoven toute en retenue. Si Christoph von Dohnànyi se lève de son siège dans les moments les plus intenses, c’est toujours avec discrétion qu’il surplombe l’orchestre. La note majeure d’énergie placide et élégante est donnée dès le premier mouvement, ample et majestueux. L’Allegretto est très tenu, presque froid, sans jamais perdre en énergie et en majesté. Fluide et entraînant le troisième mouvement est comme un fleuve impérieux. L’éclat et la force sont à leur comble dans l’Allegro con brio final qui nous envoie haut dans les airs. Longuement et puissamment applaudis, Christoph von Dohnànyi et l’Orchestre de Paris saluent et le chef rend hommage avec toujours énormément d’élégance aux musiciens de l’orchestre. Une merveilleuse soirée de musique allemande et austro-hongroise, où la prestance et l’élégance ont rivalisé avec l’éclat.

Visuel : YH

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