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Boris Mychajliszyn nous parle des “Carmina Burana” qu’il dirigera avec le Chœur Régional Vittoria dans la Grande Écurie du Château de Versailles

Boris Mychajliszyn nous parle des “Carmina Burana” qu’il dirigera avec le Chœur Régional Vittoria dans la Grande Écurie du Château de Versailles

21 March 2019 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Boris Mychajliszyn est chef associé au sein du Chœur régional Vittoria. Le 2 avril, il dirigera le concert des “Carmina Burana” dans la Grande Écurie du Château de Versailles. Il nous parle de son parcours et particulièrement de ce concert exceptionnel.

Avant de parler de votre concert du 2 avril, je voudrai revenir sur votre parcours au sein du Chœur. Vous êtes aujourd’hui chef associé du chœur régional. Au commencement, vous étiez scientifique. Pouvez-vous me parler du chemin qui mène des chiffres aux notes ?
 J’ai simplement pu bénéficier depuis mon enfance à des enseignements dispensés en parallèle. Au collège, j’étais en Classes à Horaires Aménagés Musique et chant qui s’apparentaient, déjà à l’époque, aux actuelles double cursus. Il s’agissait donc des cours traditionnels au collège le matin et les après-midis, en répétitions et cours au conservatoire. Au lycée, puis à l’université, je suis retourné dans un cursus non aménagé mais ai continué à gérer un double emploi du temps. Puis une fois un éventail de diplômes scientifiques et musicaux en main, j’ai pu faire un choix professionnel de cœur et de passion, et ce fût le monde artistique et musical.

Revenons au concert qui arrive très bientôt, il va avoir lieu dans un endroit incroyable. Les Carmina Burana seront joués à Versailles pour la première fois dans la Grande Écurie du Château. Qu’a ce lieu de spécial ? Est-ce que l’acoustique y est particulière ?
La Grande Écurie royale face au château est avant tout un lieu exceptionnel chargé d’histoire que je recommande à tous d’aller visiter lors d’un passage à Versailles. Et particulièrement, son manège, depuis l’arrivée en 2002-2003 de Bartabas et de l’académie équestre nationale de Versailles qui sont nos hôtes, c’est un véritable écrin en bois pensé par Patrick Bouchain dans la même veine que l’auditorium de la Grange au Lac près d’Evian. On se retrouve comme dans un décor de théâtre où la proximité des chevaux nous impose calme et sérénité. Nous allons utiliser les gradins en bois pour y installer les chœurs afin de profiter et faire profiter pleinement le public, situé lui sur la piste sous les grands lustres en verre de Murano.

Quelle version du “Carmina Burana” allez-vous donner, et pourquoi ?
La version proposée aux Versaillais sera celle pour deux pianos et percussions, avec trois solistes (soprano, haute-contre et baryton), un chœur d’enfants (classes CHAM du collège J.Ph. Rameau de Versailles) et un grand chœur : le Chœur Vittoria. Cette version permet de mettre plus en valeur les voix des choristes et des solistes. Les percussions aussi deviennent des protagonistes à part entière. Quant aux pianos, leur complémentarité et leur écriture orchestrale renforcent le caractère percussif des musiques traditionnelles et populaires employés dans cette œuvre. L’ensemble des pièces devient donc plus lisible à l’auditoire.

Quelle est la difficulté à jouer “un tube” ?
Aucune, bien au contraire. L’essence même des artistes est de présenter et de faire partager leur propre vision d’une œuvre. La version composée par Carl Orff regroupe une succession de 25 pièces. Seules la 1ère et la dernière (il s’agit en fait de la même pour l’ouverture et le final de l’œuvre : “O Fortuna”) sont réellement connues du grand public car popularisées par le cinéma et la publicité. Lors du concert, nous allons nous rapprocher du concept initial voulu par le compositeur selon lequel la musique et la parole sont inséparables. Le comédien Georges Bécot tiendra le rôle d’un moinillon sur un texte de Bertrand Pouradier Duteil. En se mêlant ainsi au plateau d’artistes, il éclairera le public, par son jeu de scène, sur la signification et la traduction des textes chantés en latin, moyen haut-allemand et ancien français.

Quel est votre façon de travailler pour ce concert ?
Je dirai que c’est comme l’élaboration d’un plat gastronomique. Chaque élément qui le compose a sa particularité, son mode de cuisson, sa propre saveur…. C’est la subtilité, la recherche de l’association qui en fait un met exquis !
En amont du concert, j’ai travaillé et répété avec chacun des artistes et groupes d’artistes du projet. Avant tout avec le chœur régional Vittoria d’ile de France lors de nos répétitions hebdomadaires accompagnées par Thomas Tacquet, l’un des deux pianistes de cette production.
Je suis allé plusieurs fois rendre visite aux collégiens des classes de  CHAM du collège J.Ph. Rameau de Versailles qui ont été préparé par leur chef de chœur Christophe Junivart. De même, avec chacun des 3 solistes, la soprano Anna Marie Calloni, le haute-contre Bertrand Dazin et le baryton Jérôme Boutillier, nous nous sommes organisés des séances de travail pour avoir le même regard sur l’œuvre. Quant aux percussionnistes de l’ensemble NEwindO mené par Alain Huteau, nous avons déjà travaillé ensemble et une session de travail est aussi prévue en présence des 2 pianistes, Franz Michel et Thomas Tacquet.
Au dernier moment, lors de l’ultime répétition générale, je ferai office de liant, et l’alchimie s’opérera.

 

Informations pratiques

CARMINA BURANA – AVEC LE CHOEUR DU COLLÈGE RAMEAU – MANÉGE DE LA GRANDE ÉCURIE DU CHÂTEAU DE VERSAILLES (78). Le 2 avril 2019 20:30 au Manège de la Grande Ecurie du Château de Versailles, 1 avenue Rockefeller, 78000 Versailles. Tarif : 15€. Réservations ici.

Visuel : 

©Autorisation Choeur Vittoria

REQUIEM MOZART -Mise en selle et Chorégraphie : Bartabas -Avec les écuyers et les chevaux de l’Académie équestre nationale du domaine de Versailles -Direction Musicale Michel Piquemal -Avec le chœur régional Vittoria d’Île de France -Lieu : La Villette Grande Halle -Ville : Paris -Le 18 05 2018 -Photo : Christophe RAYNAUD DE LAGE

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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