“L’elixir d’amour”, Eric-Emmanuel Schmitt modernise les liaisons dangereuses
Dans son nouvel opus, qui sort exceptionnellement au printemps, Eric-Emmanuel Schmitt imagine la correspondance de deux anciens amants qui ont mis fin à leur liaison pour mieux se conseiller sur leurs nouvelles amours… En librairies le 2 mai.
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Louise et Adam ont mis fin à une dizaine d’années de liaison à la fois amoureuse, passionnée et complice. Adam propose à Louise une amitié aux bases d’autant plus solides, qu’ils sont désormais dans deux villes éloignées : elle à Montréal, lui à Paris. Bon an mal an, les lettres deviennent tendres et ils s’encouragent mutuellement à aller vers de nouvelles amours. Mieux, Louise semble livrer sur un plateau d’argent à Adam sa nouvelle proie avec sa jolie et jeune collègue canadienne, Lucy, qui va travailler à Paris où elle ne connaît personne. Psychanalyste, Adam fait avec Louise le pari que son métier lui permettra de séduire Lucy…
Placé sous le signe de Wagner plutôt que sous celui de Donizetti, cet Elixir d’amour réduit le nombre de plumes des Liaisons dangereuses à deux personnes qu’Eric-Emmanuel Schmitt décrit avec brio comme particulièrement intime. Le côté manipulation est un peu moins crédible, mais ajoute un peu de piment aux suites d’aphorismes et de bons conseils de bon sens cachés dans ces missives souvent très courtes. Le feu sous la cendre est l’occasion pour Eric-Emmanuel Schmitt de jouer les moralistes…
Eric-Emmanuel Schmitt, L’elixir d’amour, Albin Michel, 162 p., 15 euros, sortie le 2 mai 2014.
“Le dégoût est l’une des formes de l’obsession : on préfère y penser avec malaise que ne pas y penser. Louise.” p. 94.
visuel : couverture du livre