La station thermale, Ginevra Bompiani prend les eaux avec humour chez Liana Lévi
Près de dix ans après son dernier ouvrage, Ginevra Bompiani arrive chez Liana Lévi avec un roman qu’elle qualifie de « mélancomique » sensuel et attachant sur l’âge et la féminité.
Dans la grisaille d’une station thermale, trois femmes se rencontrent et s’épient. Une fillette les accompagne, les divertit et tente de comprendre. Ce huis clos hors des tempêtes de la ville, conduit deux d’entre elles à regarder leurs blessures, leurs secrets. La seule échappatoire à cette introspection devient l’étude de l’autre. Par sa présence à la fois candide et fine, la fillette se retrouve révélateur et catalyseur de ses silences chargés.
Avec une écriture précise et fluide, l’auteur révèle leurs réflexions. La recherche de l’amour les préoccupe. Lucia, la femme androgyne envieuse, expérimente le désamour, cet état dans lequel l’attente de l’émotion est vain. Ces notions mettent en lumière la perception de ce que peut-être la vieillesse. Comment appréhender l’absence de nouvelles émotions futures, de surprises et d’affection quotidienne ?
Grâce à ses personnages, Ginevra Bompiani capte trois visions différentes de la vie : la peur du néant, la douleur vive du secret et la sérénité face au regard de l’autre. Cette galerie nous emporte dans un tourbillon de vies aux rythmes variés et nous touche par sa justesse.
Ginevra Bompiani, “La station thermale”, Liana Lévi, collection « Littérature étrangère », traduit de l’italien par Jean-Luc Defromont, 144 pages, 14,50 €. Sortie le 4 octobre 2012.
« Tel est le monde du désamour. Telle est la vie tranquille que ne dévaste pas l’émotion. Tel est le monde qui l’attend hors de la station thermale. »
Juliette Cohen-Solal.