Non classé
Charles Saatchi tacle les collectionneurs d’art contemporain. On aura tout vu !

Charles Saatchi tacle les collectionneurs d’art contemporain. On aura tout vu !

10 December 2011 | PAR Elodie Rustant

Dans la série cocasse, le coup d’éclat du célébrissime collectionneur Charles Saatchi est en pôle position.

Dans une récente tribune du journal The Guardian, celui qui a lancé nombre d’artistes-stars, tels que Damien Hirst, s’est insurgé contre le monde de l’art contemporain « à vomir », pour reprendre ses propos. Même si l’on partage relativement (franchement) son opinion, pareil jugement sortant de la bouche d’un des plus grands businessmen de l’art contemporain, cela nous donne envie de… eh bien, rire jaune.

Charles Saatchi ne mâche pas ses mots : « Ils étaient déjà tous réunis dans le nid douillet de leurs superyachts à Venise pour la Biennale, spectaculaire cette année. Venise est désormais sur l’agenda de ce nouveau monde de l’art, comme Saint-Barth à Noël et Saint-Tropez en août, dans une ronde étourdissante de mondanités glamour, d’une party chic à une autre. »

Et le « super collectionneur » de continuer :
« Tous ces gens apprécient-ils vraiment l’art ? Ou aiment-ils simplement posséder une œuvre de marque, facilement reconnaissable, achetée avec ostentation en salle des ventes, à des prix exorbitants, afin de décorer leurs nombreuses maisons… »

Si l’on applaudit sa franchise, difficile d’être crédible pour juger de la suprématie financière régnant sur le monde de l’art contemporain et du mauvais goût ambiant lorsque l’on est un ex-magnat de la publicité, que l’on possède 7 000 mètres carrés de galerie sur King’s Road et que l’on commercialise des tee-shirts, mugs et autres calendriers siglés Saatchi Gallery sur son site web.

Bref, si cette distrayante histoire ne vous a pas suffi ou que vous êtes vous-même un âpre contestataire de l’art contemporain, relisez donc l’excellent article du sociologue et philosophe Jean Baudrillard, « Le complot de l’art » paru dans les colonnes de Libération en 1996 et toujours furieusement d’actualité :

« L’art contemporain joue de cette incertitude, de l’impossibilité d’un jugement de valeur esthétique fondé, et spécule sur la culpabilité de ceux qui n’y comprennent rien ou qui n’ont pas compris qu’il n’y a rien à comprendre. » Ça c’est envoyé !

A Dangerous Method, êtes-vous freudien, jungien ou cronenbergien ?
L’épreuve puis Les acteurs de bonne foi de Marivaux
Elodie Rustant

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration