Beethoven et Ropartz au Grand théâtre de Tours
Pour le dernier concert symphonique de la saison, la Bretagne était à l’honneur au grand théâtre de Tours.
En première partie la pianiste bretonne Anne Queffelec interprétait avec passion le quatrième concerto pour piano de Beethoven. Avec un jeu contrasté, élégant et puissant, elle nous rappelait à quel point les concertos de Beethoven semblent être des œuvres écrites pour un piano « improvisant ». La cadence du premier mouvement avait notamment sous les doigts d’Anne Queffelec une spontanéité et un souffle rare. Cette qualité, sans doute, distingue les poètes parmi les artistes.
En deuxième partie, l’orchestre était à son meilleur, motivé par la présence des micros servant à enregistrer le deuxième disque de l’orchestre de Tours, comme l’annonçait le chef d’orchestre en introduction. La très pesante 3eme symphonie de Ropartz, compositeur breton et « régionaliste » sera donc au programme de ce disque. Une musique qui est quelque peu tombé dans l’oubli, ce que l’on peut comprendre au vue de la longueur et de l’ennui que provoque la partition, tournant en rond dans un langage modulant post wagnérien, à l’orchestration lourde et à l’absence totale de thématique.La pauvreté du texte, très daté, écrit par le compositeur lui-même semblait plonger les quatre solistes dans un ennui profond.
On saluera cette production ambitieuse du théâtre (4 solistes, 3 chœurs et orchestre) en attendant avec impatience l’année prochaine.
Laurent Couson